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GABTOR

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5 avril 2011

GABTOR #10

Nimara

PARTIE 9 LA DRAGONNE ROUGE

Depuis que Deus avait été mis hors d’état de nuire par Nagatar, Gabtor vivait dans la plénitude la plus totale, jusqu'au jour ou une forme de couleur rouge fut aperçue dans le ciel. Cette forme rouge, qui était une dragonne atterrit avec une extrême douceur, près des volcans du Gerbalgo. C'était la fille de Alchakmor, qui, après le bannissement de celui-ci par Nagar, l’avait cherchée partout.

 -Père, vous êtes ici? Cria-t-elle, c’est moi,  Nimara.

 Sa voix porta si loin que Tajaran l’entendit et voulant savoir ce qu'il se passait descendit sur terre. Il se posa sur l’un des volcans du Gerbalgo et ne prit pas beaucoup de temps, avant de voir d’où venait ce bruit qui avait ébranlé la planète entière.

 

-Qui êtes-vous? Lança-t-il.

-Avant que je ne vous réponde, j’aimerais vous voir de plus près! Lui répondit elle.

Taj descendit de son perchoir et se posta devant elle.

-Vous êtes satisfaite? Demanda-t-il.

-Oui je…

Elle le fixa longuement, puis voyant à qui elle avait à faire, dans un excès de rage lui griffa la face.

-Mais vous êtes malade!?

Elle se jeta sur lui et le plaqua au sol.

-Vous êtes le rejeton de ce sale Merkanto?

-Oui et alors ?

-C’est à cause de votre père que la guerre civile a éclaté.

-Ce n’est pas une raison pour s’en prendre à moi.

-Et votre frère où est il? Demanda t-elle.

-Il est mort.

Elle se calma subitement.

-Je suis désolée.

-Il a sauvé cette planète de la destruction.

-Excusez-moi! J’ai mal supporté cette guerre et ma mère y a trouvé la mort, mais ce n’est pas votre faute, c’est seulement celle de votre père et de tous ces fous qui l’on suivit dans son délire. Ma mère et moi avions une dent contre le roi bien sûr, après l’exil de mon père, mais cela n’a pas suffi et les rebelles l’ont tué, car elle restait quand même une attachée au roi. On leur a pourtant rappelé que mon père s’était battu pour que les planètes nouvellement découvertes soient laissées sous la juridiction des colons. Ils ont rigolé nous prouvant qu’ils s’en fichaient pas mal et ont exécuté leur plan, j’ai réussi à m’enfuir et je suis parti à la recherche de mon paternel.

-C’est terrible ce qu’il vous est arrivé. Nous ne savions pas, qu'il y avait eu une guerre, car nous sommes partis bien avant.

-Et pourquoi?

-Notre père nous avait envoyés chercher des entités pour…

Elle lui décocha un autre coup.

-Je le savais, ce pourri voulait dominer Dragonias et s’accaparer les autres planètes et vous et votre frère vous vouliez l’aider.

 

Des chaînes entourèrent Taj, l’immobilisant complètement et un bâillon entoura sa gueule l’empêchant de s’expliquer.

 

-Mon père a eu le temps de m’apprendre quelques tours avant son bannissement, j’avoue qu’ils sont fort pratiques.

 

Elle se demanda maintenant ou elle allait bien pouvoir le mettre, pour que personne ne puisse le trouver. Elle décida finalement d'entourer Taj d’un bouclier de protection, puis se saisit de lui. Bien entendu il se débattait comme il pouvait, mais cela ne servait à rien. Elle le mit sur son dos, vola vers le sommet d'un des volcans et le déposa dans le cratère. Taj s’enfonça peu à peu dans la lave, sans que celle-ci ne puisse le consumer, grâce au bouclier de protection dont l'avait doté Nimara, car elle ne voulait pas de sa mort. Une fois la chose faite elle s’en alla et partit à la découverte de cette planète dont elle ne connaissait rien du tout. Elle commença tout d'abord par explorer le Féralas qui était devenu après la destruction du Basaï-Dray, voisin du Gerbalgo.  Elle se rendit à Baldérédal et pu faire la connaissance des elfes.

 

-Je m’appelle Nimara, fille de Alchackmor. J’ai fait tout Sétara pour le retrouver, pouvez-vous m’aider ?

Layana se présenta sur les remparts.

-Alchackmor n’est plus, c’est mon ancien compagnon qui l’a détruit grâce à son esprit Le Silverwolf. Vous êtes donc sa fille, j’ignorai qu’un tel monstre puisse avoir un enfant.

-Comment osez-vous traiter mon père de monstre ?

-Le paternel de mon ancien compagnon avait déjà détruit votre père une première fois, car il avait pactisé avec une démone et voulait détruire notre monde, puis vingt ans après il est revenu, c’était devenu un liche. Il nous a fait vivre une ère glaciaire et il fut tué pour de bon. Je suis bien contente que tout cela sois fini.

-Où est sa dépouille ?

-Vous voulez  dire le tas de cendre qui le composait.

-Comment ça ?

-Votre cher père n’ait plus qu’un tas de poussières et cette poussière jamais plus vous ne la verrez car elle a disparu.

-Que celui qui a fait ça soit maudit, explosa t-elle. Où puis je le trouvais ?

-Je ne vous le dirai pas, vous pouvez compter là-dessus.

-Vous allez me le dire et tout de suite !

-Je ne reçois pas d’ordres de vous.

-De qui les tenez-vous alors ?

-De Tajaran, les autres ne valent rien pour moi, même si vous êtes un dragon comme lui.

-Très bien et si je vous dis, que Taj n’est plus.

-C’est impossible.

-Je l’ai fait tomber par maladresse dans un volcan.

-Espèce de… Frère et soeurs elfes notre bien aimé dieu s’est fait tuer par cette intruse, aux armes !

À cet ordre tous les elfes partirent de suite s’équiper, puis montèrent aux remparts.

-Archers, tirez !

Une pluie de flèches s’abattit sur la dragonne, qui déversa un torrent de flammes.

-Que nos mages envoient leurs sorts.

 

Nimara fut entourée de lierres qui l’agrippèrent, des élémentaux sortirent de sous terres et la frappèrent sans vergogne.

 

-Assez ! Cria t-elle.

Des flammes jaillirent de son corps et brûlèrent tout.

-Vous croyez sincèrement que vos petits sortilèges pouvaient m’arrêter ?

-Non, mais les miens oui, lança Layana, cage de…

 

Elle n’eut pas le temps de finir car un poing invisible la toucha. Elle eut le souffle coupé et tomba des remparts.

-Fini de jouer maintenant. Dit Nimara.

Les portes de la ville explosèrent.

-Vite, dit l'un mage, dépêchons nous de mettre la reine à l’abri.

 

Elle fut portée et emmenée dans son château et des elfes armés assurèrent leurs arrières. Nimara suivait le cortège. Une fois au château, les mages fermèrent les portes et les firent gardés. Les soldats étaient dehors et se battaient vainement contre la dragonne.

 

-Fichez moi la paix ! Sales êtres inférieurs.

 

Layana allait être conduite à sa chambre. Mais les portes furent éventrées et Nimara entra dans l’édifice. Elle fit tomber les mages et saisi Layana qui reposait sur le sol. Elle approcha l’elfe de son visage et dit.

 

-Maintenant, c’est moi votre nouveau dieu et vous allez m’obéir !

 

Layana ouvrit ses yeux, ils étaient devenus rouges et des tatouages recouvraient sa peau.

 

-Oui maîtresse.

-Parfait.

 

Nimara la laissa tomber sur le sol, elle retomba lourdement et roula sur le côté. Elle se releva et eu sur les lèvres un sourire bizarre signe qu’elle n’était plus vraiment maîtresse d’elle-même et quoi que lui fasse subir son nouveau dieu, elle s’en moquerai complètement. Il en fut de même pour toutes les elfes .

 

-Brisez les chaînes de l’oppression masculine et tuez tous ses représentants jusqu’aux derniers !

 

Il y eut une boucherie indescriptible. Certaines elfes s’était amusées à embrassées leur aimé une dernière fois avant de le tué et de rire à la vue de leur corps tombant sur l’herbe. C’était pure folie. Nimara leur fit détruire tout ce qu’elles avaient pu aimée avant. Les femmes elfes maintenant eurent pour nom la Légion Pourpre, à cause de leurs yeux maintenant vide et de couleurs rouges, de la couleur de leurs nouveaux habits, de la magie rouge que Nimara leur  enseigna et du sang qu’elles avaient fait couler. Au Salommonis, John Mc Klyne apprit la terrible nouvelle.

 

-Ce n’est pas possible! Qu’elle est ce nouveau mal qui ronge notre planète? Deux ans de paix et voilà que tout recommence.

-Nous ne savons qu’en penser. Lui dit l’un de ses conseillers.

 

John voulant être un bon monarque s’était entouré de plusieurs conseillers et écoutait toujours leurs avis éclairés, mais là, eux-mêmes étaient impuissants et pris au dépourvu.

 

-Tajaran ne fait plus rien pour nous c’est à se demander s’il n’a pas trouvé la Mort.

-Ne dîtes pas ça sire! Il est toujours là quant, on a besoin de lui.

-Oui, mais il n'est pas là, alors que nous avons besoin de lui. Un nouvel ennemi menace notre monde, des milliers d’elfes sont morts et il ne reste que des femmes, qui on ne sait pourquoi ont agit de la sorte.

-Peut-être s’agit-il de l’œuvre d’une féministe. Dit l’un des conseillers.

-Cela est peu probable, non, elles ont sans doute été envoûtées par quelques sorts, répondit John.

-Peut-être, nous nageons en eaux troubles.

-Il va falloir commencer à préparer nos défenses. Ce que j’ai le plus peur c’est qu’après deux ans sans guerre est ce que nos soldats pourront tenir une bataille ?

-Cela reste difficile à dire monseigneur.

 

Au Féralas, tout fut détruit et les lieux furent vidés. Nimara avait dans l’idée de protéger la prison de Tajaran et donc il lui fallut déménager.

En cour de route, elle découvrit un être que personne n’avait vu depuis les deux ans qui avaient suivi la chute du roi vampire et de Deus. Cet être était Hymjir, le nain qui avait rencontré Layana et John alors qu’ils fuyaient le massacre du Basaï-Dray, voulu par le roi vampire. Ce cher Hymjir n’avait pas eu un rôle très important, mais maintenant il allait être l’un des chefs de la rébellion contre la déesse rouge.

 

-Écartez-vous! Créature courte sur patte, ordonna Nimara.

-Ma petite dame même si vous êtes une dragonne, je n’ai pas d’ordre à recevoir de vous.

-Sachez mon bon monsieur que vous parlez à la nouvelle reine de cette planète, qui ne veut q’une chose, reconstruire la civilisation des dragons.

-Puis je savoir avec qui, vous comptez la reconstruire ?

-Cela ne vous regarde pas petit être.

-Sachez que mon nom est Hymjir. Je suis un nain et je n’ai pas pour habitude de me faire insulter sans me battre vaillamment pour laver mon honneur et celui de mon espèce. Vous vous êtes fait un ennemi de taille.

-J’ai peur.

-Oui, vous pouvez même trembler, car je peux vous battre rien quand levant le petit doigt.

-C’est ce que l’on va voir.

Hymjir dégaina sa hache, claqua des mains et frappa le sol de son arme.

-Venez à moi puissants esprits de la terre et de la roche !

 

Des élémentaux apparurent et attaquèrent la dragonne et son armée.

-Tremblez devant Hymjir!

Des éclaires jaillirent de sa hache et frappèrent le sol.

-Vous êtes forts pour un petit…

-Je suis un nain ! Éclata Hymjir.

Il courut vers l’ennemi, le coeur remplit de rage.

-Mais ça ne sera pas suffisant, j’en ai peur. Layana utilise tes pouvoirs pour montrer à ce gringalet de quoi nous sommes capables !

-À vos ordres.

-Layana ! S’étonna Hymjir. Mais je vous connais.

-Je ne pense pas petit être arrogant. Lui répondit-elle.

-Je vous répète une fois de plus que je suis un nain et oui je vous connais bien, même que je trouvais bizarre qu’un humain puisse avoir une tronche de loup et je me rappel aussi qu’à l’époque vous étiez…

-Ça suffit taisez vous !

Elle dégaina deux épées, attaqua le nain et se battit farouchement. Puis après une rapide incantation de celle-ci la barbe d’Hymjir prit feu.

 

-Vous avez mis le feu à ma barbe, la fierté d’un nain, bon puisque vous ne me laissez pas le choix, votre bonhomme s’appelait John Mc Klyne.

À ce nom Layana stoppa net.

-Idiote qu’attends-tu ? Tue le ! Ordonna Nimara.

Voyant qu’elle ne bougeait pas, elle rentra dans une rage folle.

-Que lui as-tu fait le nabot ?

-Je lui ai juste rappelé le nom de son compagnon.

-Quel est-il ?

-Allez en Enfer. Et il s’en alla vers l’Ouest.

-John Mc Klyne. Répondit Layana.

Elle était toute bizarre quand elle le dit.

-C’est donc lui qui a tué mon père, je lui ferai payer, mais pour l’heure je vais nettoyer ce continent de toute sa population. Quels sont les prochains ?

-Les Touaregs. Répondit Layana.

-Bien, avant de continuer notre campagne nous allons d'abord nous sédentariser aux pieds des volcans.

-Pourquoi ? Le royaume Touareg n'est pas très loin d'ici, on pourra s'y installer. Alors qu'aux pieds des volcans, il n'y a plus rien que des ruines. Proposa Layana.

-Il y a un quelqu’un que je tiens à surveiller, je n’ai pas à me justifier. Mais bon si c’est juste à côté d’accord.

 

Les Touaregs occupaient tout le Véridias et le chef des Touaregs, lui, trônait maintenant au château. Hymjir avait précédé Nimara et était allé prévenir les Touaregs.

 

-Seigneur, un étrange homme court sur pattes demande à vous voir. Dit un serviteur.

-Bien, qu’il entre.

Hymjir entra, puis avança vers le trône.

-Bien le bonjour, dit-il, puis il s’inclina.

-Quelles nouvelles m’apportes-tu noble petit homme ?

-Je suis un nain et je suis venu vous dire que des elfes vont sans doute venir vers vous pour vous tuer.

-Pourquoi ?

-Ils ou plutôt elles, car il n’y a que des femmes, sont maintenant gouvernées par une dragonne et cette lézarde veux la mort de tous les êtres de Gabtor, pour ensuite dit elle, reconstruire le règne des dragons. Si vous tenez à vous partez dès maintenant, car j’ai essayé de battre cette vermine écarlate, mais elle est forte.

-Il y a longtemps le dragon de glace nous avait chassés de chez nous, mais là, face à cette nouvelle menace nous n’allons pas tourner le dos.

-Qui vous dit d’abandonner? Ce que je vous propose, c’est de vous faire des alliés. Il y a des hommes cristaux appelés arcotiques, qui vivent sur des banquises à l'ouest de Tajnara. Si nous leur demandons de combattre avec nous peut-être accepteront t'ils.

-L’idée n’est pas si mal et nous les Touaregs allons t’accompagner.

-Je suis content de l’apprendre.

 

C’est donc un château vide que trouva Nimara. Elle en fut satisfaite et s’installa dans l’édifice, mais elle fit quand même installée un poste d'avant-garde devant et derrière le Gerbalgo.

 

Interlude : début

 

Dans unes lointaine galaxie don le nom reste inconnu, gravitait une planète nommée Archéopolis, habitée par des anges aux ailes de grandes envergures. Leur roi se nommait Archéoptor Xyu. Ces anges faisaient partie d’une caste appelée La Légion des Protecteurs de l’Univers. Ils avaient pour but d'éliminer tout individus ou peuples faisant régner la terreur sur les planètes de l'univers. Jadis ils détruisirent une créature maléfique du nom de Balhian et le découpèrent en millier de morceaux, mais plusieurs années après, ils apprirent à force de voyages sur d’autres planètes très éloignées de la leur, que des peuplades étaient contrôlées  par certains organes du corps de Balhian (yeux, cerveaux et coeurs ). Ils se mirent alors à la recherche de tous ces morceaux répartit dans l’univers et les annihilèrent une bonne fois pour toutes, mais il en restait un, l’oeil gauche de la deuxième tête de Balhian. Ils le cherchèrent partout, mais c’était peine perdu. Un jour, ils prirent connaissance de l’existence d’une nouvelle galaxie extrêmement lointaine. Ils s’y rendirent et une fois arrivés, entreprirent de fouiller chaque planète. Ils trouvèrent sur certaines planètes des vestiges d'anciennes colonies appartenants jadis aux colons de Dragonias. Ils apprirent finalement de la bouche d'un dragon survivant, que cette galaxie avait pour nom Sétara et qu’un œil nommé Deus l’avait créée et ils apprirent aussi que la dernière planète peuplée était Gabtor et que Deus n'était plus. Il leur indiqua le chemin pour aller sur Gabtor et trouva la mort. Une escouade composée des meilleurs membres de la Légion des Protecteurs de l’Univers fut donc envoyée pour faire le ménage sur Gabtor. À sa tête se tenait un ange enflammé appelé Brahel ou l’Ange de l’Apocalypse. Il avait des ailes de feu, une armure pourpre et flamboyante et deux épées ardentes. Il était toujours envoyé en premier et son arrivé était à chaque fois redouté, car elle signifiait qu’un nouveau massacre était à venir, pour la purification de l’univers et à chaque fois on pouvait entendre le son de trompettes venant de nulle part.

 

Interlude : fin

 

Après un assaut victorieux, mené au Salommonis, la déesse rouge pu enfin asseoir son empire. John Mc Klyne et son armée avaient quitté volontairement le royaume et laissé les femmes qui avaient été corrompus par Nimara. Leur objectif maintenant était de rejoindre les arcotiques pour s’en faire des alliés ainsi que les Touaregs. L’armée de John s’était engagée sur la mer et se déplaçait maintenant vers le territoire arcotique. En fin de journée grâce aux vents favorables, ils furent en vue des banquises. Hymjir, le chef des Touaregs et le chef des arcotiques regardaient la mer Impétueuse, puis virent des navires venir dans leur direction, ils furent étonnés bien entendu et revinrent avec leurs armées peut après. John descendit et se présenta. Le chef des Touaregs et Hymjir le reconnurent, car rappelons le John avait fait la connaissance du chef Touareg brièvement lors de son expédition avec Layana et son escouade pour sauver la reine Xélia et avait rencontré Hymjir dans le royaume du Basaï-Dray, lors de sa fuite avec Layana du massacre des lycanthropes. Hymjir discuta ensuite avec John en privé, pour lui parler de Layana et de ce qu’il avait vu.

 

-C’est bien ce qu’il me semblait, cela ne pouvait être dû que par une manipulation, jamais elles n’auraient suivit cette dragonne de leur plein grès et Layana comment va t’elle ?

-Déjà grâce à moi elle s’est rappelée de vous.

-C’est une bonne chose, on peut les faire revenir à elles, tout n’est pas perdu. Si l’on détruit ce reptile l’enchantement sera rompu.

-Maintenant vous allez la faire cette alliance? Demanda Himjir.

-Oui, bien entendu, les autres seront-ils de la partie?

-Oui, ils ont même prévu un plan. Répondit Himjir.

-Lequel? Demanda John.

-Libérer Tajaran, qui aurait été aperçu dans un volcan du Gerbalgo.

-Comment comptez vous faire?

-Les arcotiques vont le libérer, pendant que les Touaregs et votre armée iront distraire les forces en présences.

-Le plan semble tenir la route. Approuva John.

-Bien, allons finir cette alliance maintenant, car il est prévu qu’on y aille demain. Les Touaregs vous donneront la marche à suivre.

 

Le lendemain commença donc la bataille pour la liberté. Les Touaregs et les hommes de John marchèrent côte à côte et l’armée de Nimara fut au rendez vous. Les arcotiques avaient réussi à se faufiler jusqu’à la prison de Taj et commençaient à geler le cratère avec leur pouvoir de glace, puis à creuser en la martelant. Après plusieurs minutes, ils arrivèrent enfin à dégager la tête de Tajaran, jusqu'à ce que Layana qui avait aperçu leur manège les rejoignent. Layana fut devant les arcotiques et dégaina ses armes, au loin on pouvait entendre la bataille qui avait lieu.

 

-Que faites-vous mécréants?

 

Les arcotiques cessèrent leur activité. Ils dégainèrent leurs armes et se battirent comme ils le pouvaient, mais Layana était la plus forte. Ils tombèrent les un après les autres, puis une silhouette se profila dans le ciel et descendit, c’était Élayna.

 

-Qui êtes-vous? Demanda Layana.

-Je suis ta mère. Répondit Élayna.

-Vous mentez. Vociféra Layana.

-C'est pourtant vrai, je te le jure. Ton père s'appelait Éldéront et…

-Même si vous connaissez le prénom de mon père, vous ne pouvez être ma mère, car les morts ne peuvent revenir de l'au-delà.

 

Layana se rua sur Élayna, qui dégaina son épée et le combat commença. Il fut violent et dura un certain temps. Layana était douée, mais cela ne fut pas suffisant pour rivaliser avec sa mère et celle-ci la désarma. Layana fut déstabilisée, sa mère rengaina son arme, la prit contre elle et lui parla calmement et alors ses yeux s’ouvrir. Élayna mit sa fille à l’écart et planta violement son épée dans la couche de glace que les arcotiques avaient fait. La glace explosa et vola de partout, le volcan fut enfin vidé de tous son contenu et Tajaran pu enfin sortir après avoir été désentravé. On pouvait entendre Nimara hurlait au loin. Elle arriva ensuite et alors commença un nouveau combat, les deux dragons se battirent l’un contre l’autre jusqu’à atteindre l’espace, la lutte était serrée, mais finalement Taj l’emporta non sans mal et acheva Nimara d’un coup de queue bien placé. La dernière chose qu’elle pu dire était :

 

-Je suis désolée.

 

Et elle tomba ensuite dans l’immensité de l’espace. Taj revint ensuite dans l’atmosphère de Gabtor et c’est alors que les anges d'Archéopolis apparurent suivis par Brahel et un ange colossale à l’épée démesurée qui s’appelait Xartaroc. La bataille s'acheva et les membres de la Légion Pourpre reprirent enfin leur esprit et déposèrent les armes aux grands soulagements de tous. Brahel rallia la planète Gabtor et atterrit à sa surface, les trompettes retentirent et l’ange enflammé commença son discours.

 

-Peuplades de Gabtor, je suis Brahel l’Ange de l’Apocalypse. J’ai le devoir de vous dire que votre temps est terminé, car vous êtes les fruits impurs d’une créature maléfique qui s'est fait appeler Deus. Mes frères et moi l’avions combattu jadis quand il était encore en un seul morceau, il s’appelait Balhian. Je suis donc dans l’obligation de vous rayer de l’univers.

Élayana le rejoignit suivi de Layana et Taj.

-Allez-vous en! Tonna Tajaran. Deus est mort et son influence ne touche plus personnes, d’ailleurs il a été un mauvais dieu et nous a fait souffrir.

-Peut-être, mais vous descendez quand même de lui, et mon devoir est de protéger les autres planètes de l’univers d’engeances telles que vous.

-Il n’y aura pas de génocide.

C’était Élayna qui avait parlé, elle s’avança vers l’ange et dégaina son arme.

-Qui es-tu pour t'opposer à nous? Demanda Brahel.

-Je suis l'ange de cette planète et mon devoir est de la protéger d'êtres comme vous, qui vous croyez décideurs de tout.

-Nous braver ne te servira à rien.

-Pourquoi? Demanda Élayna étonnée.

-Parce que votre destin est scellé. La Grande Créatrice en a voulu ainsi et nous nous soumettons à sa volonté.

-Où iront toutes les âmes?

-Elles seront guidées par La Grande Créatrice jusqu'aux Portes de l'Éternité, qui mènent à son royaume.

-Même si c'est vrai, je ne peux permettre qu'on fasse du mal à autrui, je me vois donc dans l'obligation de mettre fin à vos plans.

-Je vois. dit Brahel.

 

Il dégaina ses armes et le combat commença. Brahel esquivait sans problème toutes les attaques de Élayna, le combat dura des heures, puis quand l’ange de feu voulu prendre son essor pour lancer un sort qui allait mettre fin au combat, Layana sauta sur lui et lui délogea la tête avec ses deux armes. L’ange tomba et son corps s'envola en cendres.

 

-L’heure est grave, dit Taj, il vous faut arrêter cette armée qui marche sur nous. Layana comme tu as su prouver ta vaillance, je te fais-toi aussi ange de Tajnara. Une fois la chose faite mère et fille partirent toutes deux pour l'espace. Xartaroc allait ficher son énorme épée dans la planète quand arrivèrent les deux anges de Tajnara. Le colosse avait quatre bras, deux bras maintenaient Gabtor, tandis que deux autres tenaient l'épée devant la pourfendre. Élayna et Layana l'attaquèrent et il se défendit avec l'un des bras qui tenaient son arme, il leur donna du fil à retordre, mais elles arrivèrent à sans défaire. Xartaroc rendit donc l’âme, mais il eut le temps d’enfoncer son arme dans l’astre. L’épée traversa la planète de haut en bas et plus personne ne pourrait l’enlever. Non loin de là, l’escadron de Brahel attendait la suite, mère et fille allèrent à leur rencontre pour en découdre une bonne fois pour toutes. Gabtor explosa, alors qu’elles croisaient le fer contre les anges. Le fait d’avoir échoué ne les fit pas s’arrêter, elles continuèrent, mais cette armée était trop vaste et c’était un fait, ses membres étaient beaucoups mieux entraînés qu’elles. Elles furent encerclées et alors que tout semblait perdu et que leur vie allait s’éteindre sous la multitude. Elles s’enlacèrent et se mirent à s’illuminer, puis disparurent dans un torrent de lumière et une pluie d’étoiles, l’armée des anges fut aveuglée puis s’évapora mystérieusement. Alors que la paix s’instaura enfin dans la galaxie Sétara, Les Portes de L’Éternité s’ouvrirent dans l’espace et une femme à la tête couronnée, aux longs cheveux blonds tressés, à la robe légère et aux pieds nus en sortie. C’était La Grande Créatrice dont avait parlé Brahel. Elle avait pour nom Alménia. Elle tenait dans ses mains une harpe et en jouait magnifiquement bien. Et là, on pu voir sortir des vestiges de Gabtor une multitude d’âmes qui se dirigèrent vers les portes, qui étaient grandes ouvertes. Cette écharpe de lumière les traversa, puis Alménia suivit, l’air de harpe s’arrêta et les portes se refermèrent d’elles-mêmes sans faire de bruit.

 FIN

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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5 avril 2011

GABTOR #9

Van_Helsing_006

PARTIE 8 LES VAMPIRES DE NAPTARION

Les vampires de Naptarion se nourrissent de chaires, mais préfèrent de loin les âmes. Dès qu'ils avalent l'âme d'une victime les vampires de Naptarion peuvent la manipuler, ou prendre sa place grâce à leur pouvoir de métamorphose. Ils sont peu résistants et peuvent brûler à cause des rayons du soleil.

 

Le soleil luisait et les oiseaux chantaient. La forêt du Féralas était plus resplendissante que jamais. Soudain une forme incongrue apparut dans le ciel, c’était une météorite couleur cendre. Elle percuta de plein fouet le Féralas et vint troubler la paix qui y régnait. Un grand cratère défigura la forêt et des débris de roches volèrent de tous sens. Une créature noire et cendreuse surgit ensuite de la poussière de roche. C'était un vampire venu d’une lointaine planète, Naptarion. Il était le précurseur d’une ère, certes courte, mais démoniaque, une ère qui laissera longtemps sa marque dans l’histoire du Tajnara par sa noirceur. Soudain, la créature sembla se réveiller de plusieurs années de léthargie, ses ailes qui recouvraient son corps se déplièrent et elle poussa un long râle qui fit trembler Gabtor et la fit dévié de son axe de rotation. Elle sauta de son piédestal de gravas et sortit hors du cratère. Non loin de là, la reine Xélia faisait une balade dans sa voiture tirée par deux chevaux. La créature se cacha dans les fourrés et vit l’équipage de la reine. Elle aspira dans la direction des quatre soldats à chevale, leur âme se mit à s’envoler hors de leur enveloppe charnelle et fut aspirée par le vampire avaleur d’âmes. Ils s’arrêtèrent ainsi que le cocher, qui avait aussi était touché. Le soleil était brillant et il faisait chaud, des gouttelettes d’eaux perlèrent sur la peau sombre et cendreuse du vampire, il fixa l’astre solaire et une tache blanche et fumante se forma sur sa peau. Il commençait à se consumer. Il rentra dans la voiture et vit Xélia. Qui fut étonnée de voir une telle abomination, se précipiter dans la seule zone d’ombre disponible. Il la regarda de ses yeux jaunes et vit en elle une échappatoire inespérée, car grâce à son pouvoir de métamorphose, il pourrait prendre sa place et échapper ainsi à une mort atroce. C’est ce qu’il fit et la vraie Xélia trouva La Mort. Le cortège reprit son chemin vers l’île des Châtiments. Le trajet dura tout l’après midi, pour enfin déboucher sur les côtes du Féralas. La fausse Xélia descendit, sa robe épousait sa silhouette délicate. Elle avança vers un navire blanc et prit place à son bord. Les voiles furent déployées et le navire vogua sur l’onde bleue. La nuit survint, les étoiles apparurent et une bise légère souffla sur le visage de Xélia. Elle fixait le ciel et se laissait caresser par cette bise. Une fois arrivée, l’embarcation fut arrimée sur la berge et ses occupants en descendirent, une voiture recueillie la reine et l’emmena vers le château. Elle en sortit et monta les marches qui mènent au hall, un soldat était posté, sur chacune des marches. Ils étaient en armure, tenaient chacun une lance, avaient une épée au côté et un casque qui englobait leur tête et ne laissait voir que leurs yeux fixant l’horizon. Xélia entra à l’intérieur de l’édifice et les portes se refermèrent derrière elle. Elle alla ensuite vers ses appartements. Une fois à l’intérieur, elle alluma sa cheminée et établit une ligne de communication avec la planète Naptarion. Un vieux vampire apparut dans l’âtre, la dévisagea puis finalement dit :

 

-Roi Sheldar?

-Oui. Répondit-il.

Il s’inclina.

-Que désirez vous de moi?

-Mon cher Romptan, où en est la désagrégation de Naptarion?

-Elle en est à son stade ultime, il ne nous reste que peu de temps. Avez-vous trouvez une nouvelle planète pour accueillir votre peuple?

-Oui, j’en ai trouvé une. Vous pouvez commencer l’évacuation, mais je vous conseille de débarquer la nuit, car cette planète est malheureusement éclairée par notre ennemie l’astre solaire.

-Puis je savoir vers quelle planète nous devons nous diriger ?

-Gabtor.

-Cela nous prendra un certain moment. Je vais suivre vos directives  et commencer l’évacuation tous de suite, excellence.

Il le salua et disparut.

-Bien, maintenant à moi de jouer. Comme je suis reine et que mon pouvoir s’étend loin sur cette planète, je vais pouvoir y dissoudre ses défenses, afin d’assurer une arrivée sécurisé à mon peuple.

 

Elle demanda à un valet d’aller quérir le commandant de son armée personnel. Le commandant entra et le valet referma la porte derrière lui. Le commandant s’inclina.

 

-Qu’attendez vous de moi, ma reine?

-Je désire me rendre au Salommonis et vous me suivrez ainsi que tous vos hommes disponibles.

-Puis-je connaître la raison de cette sortie ?

-Non.

-Allons nous combattre?

-S’ils s’opposent à moi, oui.

Le commandant réfléchit.

-Les gens du peuple?

-Non, les gens de La Légion de La Paix.

-Mais…Je, bien votre altesse. Quand partirons-nous?

-À l’aube.

-Bien.

-Vous pouvez prendre congé, que tous vos hommes soient près demain sans fautes.

 

Le lendemain à l’aube, tous les hommes se tenaient sur la berge de l’île. Les deux bateaux de transports venus tout droit du chantier naval du Salommonis furent arrimés et tous les soldats purent entrer à l’intérieur. Xélia fit partit du voyage. Ils arrivèrent en vue du Salommonis, les embarcations accostèrent et toute la troupe en sortit. Ils bloquèrent tous les villages du Salommonis et firent enfermés les villageois dans leur maison. La reine avança vers le château du Salommonis et entra suivie de deux cents hommes, le reste de l’armée bloquait toutes les sorties du territoire. Le commandant de La Légion de La Paix vint à la rencontre de la reine, appuyé par ses généraux et de quelques soldats.

 

-Vous auriez dû nous dire, que vous passeriez nous voir votre altesse, nous vous aurions accueillies mieux que cela.

-Manten Ort je suis venue ici, pour être sûr de votre loyauté.

-Insinuez vous que nous sommes des traîtres potentiels?

-Je vais le savoir maintenant. Vous savez les lycanthropes?

-Oui.

-Et bien je vous donne l’ordre de ratisser tout le Basaï-Dray afin de trouver, puis d'éradiquer tous ce beau monde.

-Je vous rappelle que sans eux vous ne seriez pas parmi nous, de plus la générale Layana et l’une des leurs et l’un de nos plus brillants cerveaux. Nous ne ferons pas cela, vous avez oublié notre fonction, c’est d’assurer la paix.

-Vous êtes des traîtres. Manten Ort je vous relève de vos fonctions et je dissous La Légion de la Paix. Embarquez les!

-Vous ne ferez rien de nous, démon. Notre bien aimée reine ne ferait pas une chose aussi absurde, si vous la possédez lâcher votre emprise!

-Je ne la possède pas. Je l’ai tuée et j’ai pris sa place et je ne suis pas un démon, mais un vampire. Tuez moi tous ça!

Ses hommes dégainèrent leurs armes.

-Détruisons cette menace! Lança Manten Ort.

Les paladins de la légion créèrent des boucliers de protection pour chaque soldat et ceux-ci marchèrent sur l’ennemi l’armes aux poings.

-Votre magie ne vous servira à rien. Pauvres êtres inférieurs.

 

Elle draina leurs forces en levant ses bras blancs vers le plafond. Les boucliers se dissipèrent et les paladins furent vidés de leur énergie. Ils tombèrent complètement épuisés. Les soldats étaient maintenant à la merci des sorts du vampire et furent vampirisés, puis d’un geste désinvolte Xélia leur indiqua leurs cibles. Ils firent leur office sans broncher et le sol du hall fut inondé par un sang innocent. Tout le Salommonis fut mis à sac. La fausse Xélia repartie satisfaite d’elle-même et rentra au bercail avec son armée. Le lendemain, son commandant et son armée se dirigèrent vers le Basaï-Dray. Les lycanthropes s’étaient accommodés au climat froid des montagnes et avaient construit des habitations en pierres. L’armée de Xélia entra dans le seul village qui a été bâtit. John et Layana sortirent de leur habitation et furent étonnés de voir tous ce monde réunis à leur porte.

 

-Que ce passe-t-il? Demanda John.

-Vous devez vous rendre sans histoire ou vous serez tous tués! Ordre de la reine Xélia. Dit le commandant.

 

Il baissa la tête comme s’il regrettait ses paroles dont il n’en pensait pas un mot. Il dégaina son arme fit volte face se dirigea vers l’armée de sa reine et cria.

 

-Je ne serai pas un assassin.

Il broya quelques hommes et une épée lui transperça le cou. Il tomba à genoux, le capitaine fit tournoyer son épée et lui délogea la tête.

-Pour la reine.

 

L’armée se dirigea vers les baraquements et tout fut détruits. John et Layana en réchappèrent et s’enfuirent du Basaï-Dray. Sur Arckédia, Deus n’en pouvait plus de voire toute cette violence.

 

-Voilà, c’est la fin de Gabtor. Elle est contaminée une fois de plus par le mal. Je vais envoyer mon armée et exterminer tout le monde pour pouvoir tout rebâtir. C’est malheureux d’en arriver là. Alchrétamor!

-Oui, mon roi.

 

Une immense silhouette en cristal apparut. Elle portait un pagne noir et rouge, son bras gauche était en or et drapé de rouge et deux ailes en cristal cerclé d’or sortaient de son dos et il tenait à la main droite un bâton en or.

-Finis- moi cette planète !

-À vos ordres.

 

Sur l’Ile des Châtiments. La fausse Xélia était assise et pensive. Elle avait la tête dans le vague et regardait le feu entrain de crépiter dans l’âtre, soudain la forme de Romptan apparut.

 

-Nous arrivons mon roi, nous serons là dans quelques minutes.

-Très bien, je vous attends.

 

La forme s’évapora. Aux Champs-Élysées, Tajaran recevait la visite de son frère. Éldéront et Élayna qui étaient devenus ses conseillers, l’entouraient.

 

-Mon frère, je t’ai fait venir car je pense que Deus va essayer…

Soudain une pluie de météorites passa à côté d’eux et frappa la terre de plein fouet.

 

-Ho non, le vampire en a rappelé d’autre. C’est la fin de Gabtor.

-Que veux-tu que cela me fasse, tu sais bien…

-Ne sois pas égoïste. Le coupa Tajaran.

-Tu n’avais qu’à bien t’occuper de ton continent et tu aurais pu empêcher tout ça.

-À chaque fois que j’ai essayé, tu me mettais des bâtons dans les roues, rétorqua Taj.

-Tu as préféré envoyer des anges plutôt que de te déplacer toi-même.

-C’est tes mages noirs, je te le rappelle, qui ont corrompu Karma et qui l'on fait dévier de son but, si cela n'était pas arrivé mon continent aurait vécu en paix. Aide moi, je t’en supplie seul le mal peut vaincre le mal.

-Je t’aide cette fois ci, mais après s’il arrive, quoi que se sois…

-D’accord.

-Bien je vais envoyer tous les esprits qui peuple mon royaume souterrain, cela leur permettra de se racheter.

-Je te remercie.

 

Au Basaï-Dray, le dernier des nains, Hymjir, s’était réfugié dans le tombeau de Argus Le Hardi.

 

-Ho Argus Le Hardi! Donne-moi la force de détruire ces sales zombies qui ont osé mettre leurs sales pieds ici.

 

Soudain la porte du tombeau s’ouvrit et une dizaine de zombies s’engouffrèrent à l’intérieur. Hymjir se leva et saisi sa hache de combat.

 

-Nous les nains, avons dû reprendre les armes quand les légions du dragon de glace ont foutu leur merde dans les villages que nous avions construits à la surface. Nous nous sommes vaillamment battus pour que ces engeances n’atteignent pas nos villes souterraines. Mais nous avons échoués, maintenant je suis le dernier de mon espèce à être debout et tout comme mes frères et mes sœurs, moi aussi je mourrais l’arme à la main. Gloire à nos ancêtres et longue vie à notre espèce !

Il fracassa les zombies qui tombèrent en miettes.

-Ils n’étaient pas très résistants les bougres.

 

Soudain un tremblement de terre vint bouleverser la victoire du nain. Une météorite  explosa le plafond du tombeau et des vampires se réveillèrent de leur sommeil.

-Qu’est ce que c’est que çà ? Par la barbe de mes ancêtres, je ne serais jamais tranquille à la fin.

 

Les montagnes du Basaï-Dray explosèrent soudain, une fissure se forma à la surface et des entrailles de Gabtor, sortirent les esprits du royaume des Enfers. Hymjir et les vampires eurent les quatre fers en l’air.

-Mes aïeux.

Il se releva et vit les esprits.

-Encore des morts.

Les vampires se redressèrent, mais n’eurent pas le temps de dire ouf car ils tombèrent sur le sol, tué par les esprits.

-Hé! Vous ne manquez pas d’air, c’étaient les miens.

-Nous sommes venus détruire ces envahisseurs.

-Ça me fait une belle jambe.

Le ciel qui était devenu post apocalyptique fut ponctué par une deuxième vague de météorites.

-Nous n’avons pas le temps de parler. Nous devons y aller.

Ils laissèrent le nain complètement outré sur place.

-Pas le temps, pas le temps. Dîtes que je vous gêne pendant que vous y êtes.

John et Layana se jetèrent sur lui.

-Bas les pattes gredins. Lança Hymjir.

-Nous allons t’étripé suppôt d’Alchakmor.

-Moi! Vous êtes fou Hymjir n’obéit qu’à lui-même.

Ils le lâchèrent.

-Vous n’êtes pas un…

-Mort, non, je suis bien vif.

-Excusez nous pour notre méprise!

Hymjir fixa Layana et dit.

-Je ne veux pas être méchant mon gars, mais ta demoiselle à une tête qui ne me revient pas, pour sure j’ai jamais vu de ma vie un humain à tronche de loup.

-Reste poli mon ami, sinon il va t’arriver une bricole! Lança John.

-D’accord.

-J’espère. Au faite comment vous nommez vous?

-Hymjir et vous?

-Ma compagne, Layana et moi, John Mc Klyne.

-Ce n’est pas que je m’ennuie, mais je dois partir, comme le Basaï-Dray n'est plus. Je n’ai plus d’attache.

-Nous comprenons.

Hymjir attacha sa hache à l’arrière de son dos et s’en alla. Pendant ce temps sur l’Ile des Châtiments.

-Mon roi, j’ai une grave nouvelle à vous apprendre.

La fausse Xélia se tourna vers l’âtre et vit le vieux vampire.

-Oui.

-Votre peuple est à la merci d’esprits venus dont ne sais ou. J’ai peur que vous n’ayez attiré l’attention sur vous et que les forces qui régissent cette planète veulent votre mort pour avoir troublé l’équilibre.

-Je vous envoie mon armée pour vous aider.

-Gardez vos hommes! Car vous en aurez besoin, la menace se dirige vers vous. Je suis désolé que notre plan n’est pas marché comme prévu.

-Gardez vos excuses!

-Ma reine !

-Quoi encore ?

Elle se retourna et vit l’un de ses hommes les membres tous tremblants.

-Nous sommes attaqués.

-Défendez le château!

-Bien ma reine.

Il s’en fut. Elle se tourna vers l’âtre, mais Romptan était partie.

-Maudit! Soyez maudit dieux de cette planète de malheur!

 

Le château s’ébranla, le plafond se mit à s’effondrer et toutes les fondations tombèrent. Le bâtiment s’affaissa sur lui-même et écrasa tous ses occupants jusqu’aux derniers. Les esprits regardèrent leur travail et furent satisfaits.

 

-Nous avons mené à bien notre mission.

 

Soudain une énorme forme délétère atterrie sur le sol et toute la végétation de la planète flétrit. Les esprits se tournèrent vers cette nuisance et virent des formes prendre vie. L’armée du Dieu étaient venue et Alchrétamor prit la parole.

 

-Peuples de Gabtor, écoutez-moi! Le jour de votre fin est venu, car votre planète a perdu son équilibre à mainte reprise. Deus, notre maître à tous a décrété que tous les êtres vivants de cette planète doivent mourir.

-Non, s’insurgea la chef des esprits, qui n'était autre que Karma, vous ne tuerez personne!

-Si, le peu qu’il y aura à tuer, nous le tuerons.

-Sauf si on vous en empêche.

-Je ne crois pas.

-Tous avec moi! Chargez! Cria Karma.

 

Les esprits submergèrent les soldats de Deus, et le combat fut intense. Les esprit avaient le dessus vu qu'ils étaient déjà morts mais ce n'était pas le cas des soldats de Deus. Ils avaient beau se défendre, mais ne purent résister et Alchrétamor fut le seul restant.

 

-Vous avez de la chance d’être déjà mort. Qui vous envoi ?

-Son nom importe peut, vu que tu vas mourir.

-Non, je ne crois pas, car c’est vous qui passerez en premier.

-Que veux-tu dire?

-Deus détruira votre planète vu que vous avez tué ses soldats. Vous n’avez aucune chance d’en réchapper.

 

Soudain le sol s’affaissa tout autour du chef de l’armée de Deus. Il s’envola, mais une patte noir l’attrapa et le serra tellement fort que l’avatar explosa en mille morceaux. Nagatar sortit de sous terre et se posa près de ses esprits, il les regarda et dit :

 

-Pour vous être battu contre cette menace, je vous libère, vous n’êtes plus damnés.

Les esprits à ses mots s’évaporèrent et furent libres. Le dragon fixa le sol et se dit à lui-même :

 

" Il est vrai, que je n’ai fait que du mal autour de moi, je n’ais pas respecté les dernières paroles de mon père et j’ai fait du tort à Taj. J’ai peut être trouvé les entités, mais j’ai failli détruire cette planète. Pardonnez-moi mon père."

 

Il s’éleva dans les aires, chercha sans relâche la planète Arckédia et une fois trouvé. Il atterrit sur celle-ci. Il marcha sur la planète et ne vit rien, puis sortit du néant un œil gigantesque.

 

-Nagatar, toujours là pour semer le trouble, comme ton père.

-Il a recherché les entités pour le bien de notre planète, pour la rééquilibrer.

-Non, pour asservir la planète, pourquoi il a attaqué le roi alors, ci ce n’est pour le pouvoir.

-Le roi était vieux et s’était mit tout le monde à dos en voulant gouverner les planètes colonisés. Mon père voulait la paix, il pensait qu’avec les entités, il aurait assez de pouvoir pour rendre cette chose possible.

-Ces entités n’étaient pas conçues pour ramener la paix, elles devaient servir à donner du pouvoir à celui qui en rechercher.

-Vous avez créé ces entités dans ce but ?

-Oui, d’après toi pourquoi, au lieu de les détruire je les ai simplement envoyés sur une planète, habitée en plus. Je te l’avoue, je suis une personne ambiguë, je cherche la paix, mais aussi la guerre, de toute façon les deux marches ensemble.

-Vous êtes ignobles.

-Non, je suis seulement un dieu et les dieux s’ennuient vite. Mais j’oublie, toi aussi tu as cherché les entités pour le pouvoir.

-C'est vrai, mais à l'origine c'était pour accomplir la volonté de notre père et c'était dans le but de sauver notre planète. Mais après que mon frère soi partit, car il ne supportait plus mon mauvais caractère et ma personnalité obscure. J'ai décidé de continuer seul les recherches, dans le but cette fois-ci d'assouvir ma vengeance contre lui. Quand j'appris qu'il s'était construit un empire, j'ai décidé de faire de même et toujours par vengeance, je lui ai mis des bâtons dans les roues, dans l'attente de la découverte des entités. Après ma défaite, il m'a donné les Enfers, je lui en ai voulu pour çà, mais ce qu'il m'a dit après, m'a fait réfléchir. Il m'a dit "Je ne te punis pas, je te donne juste le moyen de te faire pardonner en rendant service à cette planète et quoi que tu comptes faire dans l'avenir, ça ne changera rien au fait que tu seras toujours mon frère et que je te pardonnerai quoi qu'il advienne.". Grâce à lui et à ses bonnes paroles, j'ai changé. À présent j'ai trouvé le moyen de me faire pardonner, c'est de défendre cette planète ainsi que tous ses occupants.

-Tu dis ça, mais c'est toi le fautif dans l'histoire, ainsi que ton père. Rétorqua Deus.

-Plus maintenant, car vous venez de prouver en envoyant vos soldats, que vous ne connaissez pas le pardon, mais la destruction et moi et mes hommes, nous vous avons empêché de commettre l'irréparable. Alors c'est qui le fautif dans l'histoire maintenant?

-C'est toujours toi. Répondit Deus.

-Non c'est vous. Tonna Nag.

 

Deus se recouvrit d'un avatar. Il faisait maintenant dix bon mètres. Il commença les hostilités sans prévenir en donnant un coup en pleine tête à Nag. Le dragon tomba en arrière, le visage en sang. Il se releva péniblement et percuta Deus, le combat fut au désavantage de Nag. Deus envoya de multiples attaques. Nag encaissait et évitait quand il le pouvait.

Le combat s'éternisait et Nag décida d'y mettre fin. Il percuta le sol avec l’un de ses poings et une énorme fissure se fit, il plongea dedans et creusa jusqu’au noyau de la planète.

 

-Non, je ne te laisserai pas détruire ma planète. Lança Deus.

Mais c’était trop tard, car le dragon était devant le noyau. Deus le rejoignit.

-Tu vas mourir toi aussi, si tu commets cette folie. Dit Deus.

-Je sais, mais le seul fait de savoir que vous allez me suivre, me donne encore plus l'envie de le faire. Lança Nag.

 Il donna un grand coup de queue dans le noyau et le brisa. La planète explosa et ce fut la fin de Deus. Nag avait donné sa vie pour empêcher la mort des habitants de Gabtor. Malheureusement personne ne le su et aucunes funérailles ne fut célébré pour sa mort. Comme s’il n’avait jamais existé. John devint le nouveau roi des humains et Layana qui avait retrouvée sa forme première grâce à Tajaran devint la reine des elfes. Quant à Hymjir personne ne su ce qu’il était devenu.

À suivre....

30 mars 2011

GABTOR #8

Draco_lich

PARTIE 7 LE SEIGNEUR LICHE

 Sur l'île des Châtiments la nuit avait pris possession des lieux. La lune était pleine et des flocons de neige tombaient sur le sol. Jour funeste car des tréfonds de la terre un être ne reposait pas vraiment en Enfer, le mage rouge supérieur, mais rien ni personne n'avait un jour prévu son grand retour et ce jour était le moment de ce retour. Le sol s'affaissa à l'endroit ou gisait son corps et le trou révéla un grand squelette de dragon. Il se leva et fixa le ciel étoilé de ses orbites sombres.

 

 

-Mortels tremblez, car voilà que les trompettes du jugement dernier sonnent pour vous, c'est le retour à la vie de l'exilé de Dragonias, moi Alchakmor le mage rouge supérieur.

 

Dans sa cage thoracique battait un coeur en fusion enfermé dans une enveloppe en cristal recouverte de glace. Il était complètement gelé. Il s'approcha des sépultures, étendit les bras et dit:

 

-Morts au champ d'honneur, vous ne connaîtrez le repos que lorsque plus un seule mortel ne touchera le sol!

 

Tous les morts enterrés sur l'île se levèrent de sous terre et furent recouverts eux aussi de glace. Alchakmor se rendit ensuite au Tajnara après avoir gelé la mer. Il fit un tour dans les montagnes du Basaï-Dray, y combattit les nains et les morts vinrent agrandir son armée et enfin il partit au Gerbalgo. Il réveilla Alrate, l'ami d'Élayna tué par Karma et enterré sur une plage. Celui-ci devint général de son armée et fut envoyé dans les villages du Véridias pour agrandir l'armée de morts et trouver un certain Jaspard Mc Klyne. Alckakmor après avoir gelé tous les endroits qu'il avait visités, établit son royaume sur le territoire des arcotiques. Dans le village de Na-Rà, un jeune poète écrivait à la lueur d'une chandelle, il s'appelait John Mc Klyne et faisait partie d'une longue lignée de mage de bataille. La nuit était bien avancée et les étoiles ponctuaient le ciel. Soudain, aux portes du village, un homme squelettique et gelé se présenta. Le portier ouvrit le judas et l'observa. Il était encapuchonné, avait le visage livide et les yeux torves. Le portier prit peur et Alrate s'impatienta. Il projeta la porte qui s'envola à plusieurs mètres. Le portier fut entraîné avec et mourut écrasé par celle-ci. Alrate entra, suivi d'une escouade de squelettes qui avançait péniblement. Une lueur maléfique brilla dans ses yeux. Il s'introduisit en force dans la taverne du village, saisit le tenancier et lui demanda:

 

-Où est Jaspard Mc Klyne, le mage de bataille qui a combattu durant la bataille de l'île des Châtiments?

-À la sortie du village, mais il est mort, son corps repose dans la crypte familiale.

-Il doit bien avoir des descendants, où sont-ils ?

 -Il ne reste plus que son fils.

 

Alrate le laissa choir sur le sol et quitta la taverne. Le tavernier demanda à son fils de prévenir John. Il devança Alrate et vint trouver John. Il s'introduisit chez lui et grimpa à l'étage.

 

-Monsieur Mc Klyne, il vous faut fuir le village.

-Pourquoi?

 

John avait un visage avenant et une barbe de plusieurs jours mangée son visage. Ses cheveux étaient blonds et ses yeux bleus.

 

-On vous veut du mal monsieur, un inconnu est au courant pour votre famille. Il n'est pas commode.

-Très bien, je te remercie de m'avoir avertit.

 

On frappa à la porte et sans plus d'attente, on la brisa.

 

-Mc Klyne ! Hurla Alrate.

 

John sortit par la fenêtre, suivit du gamin. Alrate et ses squelettes étaient dans la bâtisse. John pu ainsi s’éclipser ni vu ni connu. Peu de temps après Alrate brûla la maison. Au Salommonis là où siège La Légion de la Paix, on avait appris qu’un fléau de glace s’était abattu sur Tajnara et Layana, âgée de vingt ans et fille de Élayna et de Éldéront fut envoyée au Véridias.

Le lendemain, Alchakmor suivit de toute une escorte se rendit aux portes du château de la reine Xélia anciennement celui de son père Véridion.

 

-Pauvres petits mortels, vous croyez que votre pont-levis et vos douves m’arrêteront, c’est mal me connaître.

La reine était sur son trône dans la salle où Véridion avait lui-même siégé. Le capitaine de la garde entra en trombe.

 

-Majesté.

Il s’inclina, puis se redressa.

-Quelle nouvelle m’apporte-tu? Demanda Xélia.

-Ma reine, un dragon attend à nos portes, il a à ses côtés une grande armée. La Légion de la Paix va venir nous soutenir, mais il sera sans doute trop tard.

Alchakmor tonna :

-Dites bonjour à La Mort de ma part!

 

Il cracha de la glace sur le pont-levis et l’explosa en claquant des doigts, puis il gela les douves et son armée entra.

 

-C’était trop facile.

 

Une petite troupe de soldats s’était agglutinée devant les marches qui menaient à la salle du trône. Le capitaine de la garde et sa trentaine d’hommes barraient le passage.

 

-Vous ne passerez pas immondice! Lança le capitaine, il faudra nous passer sur le corps!

-Comme vous voudrez.

Ses squelettes se jetèrent sur le groupe d’hommes en faction devant les marches.

-Pour notre reine et pour Tajnara.

 

La bataille fut sanglante, mais les hommes ne laissaient aucune faille. Alchakmor irrité fit renaître les quelques soldats tombés au combat et la défense humaine fut broyée.

 

-Personne ne peut me résister.

 

Il claqua des doigts et tous les humains morts se redressèrent et furent sous son contrôle.

 

-Vous n’avez pas compris que chacun de vos hommes morts dans la bataille grossissaient mon armée.

 

Il escalada les marches et détruisit l’entrée. Une fois dans la salle du trône, il se dressa de toute sa hauteur devant Xélia.

 

-Il n'y a pas de roi!? Demanda-t-il étonné.

-Non, il n'y a que moi. Lui répondit Xélia.

-Dans ce cas personne ne pourra m'empêcher de vous ravir.

Il s’avança et la saisit.

-Non, lâchez-moi!

Elle saisit son épée et voulu lui planter en plein cœur, mais la lame se brisa.

-Vous croyez qu’une telle arme peut me tuer?

 

Elle essaya de se débattre, mais Alchakmor la tenait ferme. Il sortit de la salle puis du château, son armée marchant dans son ombre. John s’était enfui de Na-Rà et se rendit dans un cimetière non loin de la ville maintenant détruite. Il s’approcha d’une crypte et l’ouvrit. Dans les cavités reposaient des cercueils contenant toute la famille Klyne. John descendit tout en bas et entra dans une pièce baignée de lumière. Au centre trônait un grand cercueil en marbre, c’est là-dedans que repose le dernier possesseur de l'armure familiale, Jaspard Mc Klyne mort pendant la bataille sur l’île des Châtiments. On ne vit pas très vieux chez les Klynes car chaque membre de cette famille était très prisé et trouvait pour la plupart La Mort sur le champ de bataille. Cela fait maintenant une vingtaine d'années que John est né et a grandi sans père. Sa mère était enceinte de lui quand son père était parti pour l’île des Châtiments et celle-ci après avoir apprit la mort de son mari sur l’île et avoir donné naissance à John, s’était donné la mort et son corps ne fut jamais retrouvé. John était devenu orphelin et son grand père à moitié infirme a dû s’en occuper, jusqu’à la majorité de celui-ci et sa propre mort. John était donc le dernier des Mc Klynes. Une fois devant le cercueil, il actionna un mécanisme et le couvercle se souleva. Il s’avança et vit le cadavre de son père, qui depuis toutes ces années tenait encore ferme l’épée. John la lui enleva cérémonieusement et la plaça dans le fourreau qui pendait à son côté et fit de même pour le reste de l’équipement. Dans tous cela, il y avait un pendentif en forme de croc, dans ce pendentif se trouvait un ancien esprit appelé Le Silverwolf. Jadis le premier Mc Klyne, Practus Mc Klyne aurait un jour vu un loup argenté du côté du Féralas. Il l’aurait suivi jusqu’à ce que l’animale lui parle et lui dise :

"Si tu as pu me suivre jusque-là c’est que tu étais destiné à être mon allié, ainsi que tous ceux qui te précéderont plus tard et qui porteront ton nom. Je vais maintenant disparaître et habiter le pendentif qui apparaîtra à tes pieds, grâce à moi tu auras des pouvoirs incomparables, mais attention tant que tu porteras ce pendentif, je ne ferai qu’un avec toi et si tu te tournes vers le mal, je te tuerais, ne l’oubli surtout pas. Plus tard je passerai le même pacte avec tous ceux qui me porteront après toi, il faut que ce soit à tout prix des Mc Klynes sinon je les tuerai.”

 

Après s’être harnaché John sentit l’esprit pénétrer en lui et lui donner tous ses pouvoirs. Il sortit de la crypte et fut encerclé par les squelettes d’Alrate.

 

-Tu croyais sincèrement pouvoir nous fausser compagnie?

 

John était encerclé, il n’y avait aucune issue possible. Il dirigea son arme vers la lune et un rayon lunaire fut absorbé par celle-ci. Il pointa ensuite sa lame vers Alrate et dit:

 

-Rayon lunaire!

Alrate évita l'attaque et se gaussa.

-Allons tu peux mieux faire.

-Explosion lunaire!

Alrate fut prit dans l'explosion et se mit à rire.

-Pitoyable. Ha ha ha ha, ce n'est pas tout d'avoir de grands pouvoirs, il faut savoir les maîtriser.

 

Soudain au moment où il s’y attendait le moins, il fut encerclé lui et son armée par l’équipe de sauvetage envoyé pour sauver le Véridias. Layana se détacha du groupe et dit à Alrate.

 

-Tu empestes macchabée.

Elle dégaina son arme et la pointa vers lui.

-Tu peux parler sale hybride, tu fais honte au peuple elfe, tu devrais mourir.

-Nous sommes venus pour mettre un terme à vos agissements. Lança Layana.

-Les vivants sont si sûrs d’eux. Sachez petite hybride que mon maître est un liche et qu’il vous écrasera tous. Vous pouvez me tuer cela ne changera rien.

-Que vous soyez exaucé. À l'attaque et que ces engeances retourne dans leur fosse!

Les soldats de Layana sortirent leur arme et affrontèrent l'escouade d'Alrate. Le combat fut acharné.

-Cage de lumière! Lança Layana.

Alrate fut emprisonné et resta coi.

-Jugement divin!

Alrate se consuma et finit en poussière, son armé tomba ensuite en miette. Layana se tourna vers John.

 

-Il faudrait qu’on vous apprenne à maîtriser vos pouvoirs jeune mage de bataille. Si nous n’étions pas intervenu vous seriez mort.

-C’est ma première fois. Dit John.

-C’est pour ça alors.

-Au faite à qui ais-je l’honneur, au moins que je sache le nom de celle à qui je dois maintenant la vie ? Demanda John.

-Si vous voulez vraiment le savoir mon nom et Layana fille d’Élayna et d’Éldéront.

-Vous n’êtes pas née de n’importe qui.

-C’est vrai.

 

Elle était blonde et svelte, son visage était fin et ses oreilles comparées à celles des autres elfes étaient différentes à cause de son métissage. Une armure en orium blanc ceignait son corps et deux épées pendaient dans leur fourreau.

 

-Vous êtes très belle.

-Je vous remercie. Il est temps pour nous de partir avant qu’il ne soit trop tard. Ce fut un plaisir.

-John, je m'appelle John et je souhaiterais partir avec vous.

-Sans vouloir vous vexer, vous ne me semblez pas au point pour tenir dans une bataille, John.

-Permettez- moi d'insister! Je ne veux pas que le déshonneur frappe ma famille.

-Comme bon vous semblera. Partons maintenant!

Alchakmor avait rallié la côte du Véridias et attendait.

-Vous payerez pour tous ces morts! Lança Xélia.

-Silence ! J’écoute les embruns apaisants de la mer Impétueuse.

Il se baissa et effleura la surface de l’eau qui se congela.

 

- J’espère que là où l’on va  ils ont l’habitude du froid.

 

Alchakmor étendit son territoire, gelant tous sur son passage et grossissant son armée, avec tous les morts qu’il faisait. Layana et son groupe arrivèrent au château du Véridias. Ils virent une effroyable mare de sang dans la cour du château, qui était débarrassée de tous ses morts. Ils se rendirent dans la salle du trône et ne virent pas la reine.

-Par Tajaran! Ce Alchakmor est un vrai monstre et il a ravi notre bien aimée reine.

 

Ils firent tous le Véridias de long en large, mais ne trouvèrent personne. Puis ils arrivèrent au bord de la mer.

 

-Voilà une piste, cette étendue de glace sans doute crée par Alchakmor, pour se rendre sur l’Archipel Sans Nom à pied sec. Suivons la ! Dit Layana.

 

Le chemin fut long et harassant. Ils s’arrêtèrent pour souffler un peu. Non loin ils purent voir le territoire arcotique. Soudain quelque chose semblait se mouvoir sous leurs pieds, une énorme forme d’au moins vingt mètres de hauts avec huit appendices. Un trou se fit soudain dans le chemin de glace et un gigantesque kraken des glaces en surgît. L’énorme forme gelée et de couleur bleue fixa ses proies et s’enfonça sous les eaux, puis elle se retourna et fit apparaître à la surface ses longs tentacules qui gesticulaient dans tous les sens essayant de happer des amuses gueules. Les soldats de Layana se défendaient avec courage, quelques-uns trouvèrent la mort.

 

-Explosion céleste! Lança Layana.

Le kraken explosa dans une pluie de lumière.

-Nous avons perdu beaucoup de soldats, dans cette bataille. Dit Layana.

-J’espère que nous ne perdrons pas tous la vie dans cette quête, dit John.

-Je vous avais prévenus. Lui dit Layana.

 

Ils s’arrêtèrent quand la nuit tomba et firent un feu de camp. Le lendemain, un souffle glacial les réveilla et leur fit rappeler qu’ils étaient près du royaume des arcotiques. Après plusieurs jours, dans le froid glacial. Ils arrivèrent en vue de l’île des minotaures. Toute l’île avait déjà était refaite. Ils s’y arrêtèrent et mangèrent ce qu’ils purent trouver. Sur la planète Arckédia. Deus, le maître de toute la galaxie Sétara, observait la planète Gabtor depuis qu’il avait envoyé ses quatre entités.

 

-Cette planète a sombré dans la désolation à cause des deux fils de Merkanto. Mais je vais faire le nécessaire pour que cela ne se reproduise plus. Cette planète va bientôt périr comme Dragonias et tous ses occupants vont être réduit en cendres.

 

L’expédition de Layana quitta l’île des minotaures et se rendit sur l’île Principale de l’Archipel Sans Nom. Layana et ses compagnons virent les Touaregs marchaient dans leur direction, le chef au heaume étrange que le roi Véridion, Éldéront et Élayna avaient déjà rencontrés, se tenait à l’avant.

 

-Qui êtes-vous étrangers ?

-Nous sommes du Tajnara et nous venons en paix. Lui répondit Layana.

-Qu’elle est l’objet de votre quête ?

-Notre reine nous a été ravie.

-Désolé, mais nous ne pouvons vous aider, un fléau de glace et de mort a ravagé notre territoire et nous essayons de trouver refuge sur une autre île.

-Vous n’avez qu’à venir vous réfugier au Tajnara, une bonne moitié a été dépeuplée et nous serions ravi de vous accueillir chez nous. Un de mes hommes va vous y conduire. Leur proposa Layana.

-Nous vous remercions de votre hospitalité et espérons que vous retrouverez votre souveraine saine et sauve.

-Merci.

 

L’expédition se dirigea vers le Nord plein d’espoir, mais ne trouva aucune trace de Alchakmor. Pendant la nuit des lycanthropes les attaquèrent et les firent prisonniers. Layana se réveilla accrochée à un poteau en bois et en sous - vêtements, John était dans le même état qu’elle. Le chef des lycanthropes les fixa de ses yeux vides et brillants. Il avait un chapelet de crânes réduits autour du cou.

 

-Où sont mes hommes? Cria Layana.

-Autour de mon cou, oreilles pointues et ton compagnon va aussi y passer si tu me manque de respect.

-Que voulez-vous de nous ?

-Vous offrir au nouveau roi de Gabtor, le grand Alchakmor. Enfin l’homme, pas toi. Hum, je sens beaucoup de puissance en toi, tu n’es pas comme les autres. Tu seras des nôtres et tu feras une bonne reproductrice.

-Je ne suis pas comme vous et de toute façon vous ne vivrez pas assez longtemps pour profiter de mon corps.

Le chef se leva de son trône et s’approcha de Layana.

-Deviens lycanthrope !

-Noooooooooooooooon !

 

Layana se débattait de toutes ses forces et commença sa métamorphose. Elle s’évanouit peu après. John après avoir vu la scène fit appel au Silverwolf.

 

-Je renonce à mon humanité et je te demande la fusion, pour sauver Layana.

 

Une lumière bleue recouvrit son corps, le Silverwolf sortit de son pendentif et fit son office. Le poteau explosa et John ne fit plus qu’un avec l’esprit, son corps devint le sien et en prit son apparence. Il se redressa, fixa le chef des lycanthropes et le saisit par le cou.

 

-Qui êtes-vous ?

-Silverwolf, que la lune te consume misérable.

 

Le roi se transforma en un tas de cendres de couleur bleue. Le Silverwolf avança vers Layana.

 

-Layana répondez-moi !

Elle ouvrit les yeux et fut étonnée de ce qu’elle vit.

-John?

-Non, Silverwolf, John a renoncé à son humanité et a fusionné avec moi, pour vous sauvez. Maintenant rhabillez vous, nous avons une mission à accomplir.

 

Les lycanthropes qui les entouraient s’inclinèrent devant Le Silverwolf.

 

-Ordonnez et nous obéirons!

Le Silverwolf tourna sa tête vers Layana, elle le regarda et approuva.

-Nous serons donc vos monarques, mais avant quelqu’un sait-il comment rendre son apparence à ma compagne?

-Seul notre roi avait le pouvoir de le faire.

-Cela ne fait rien Silverwolf, je suis comme je suis. Dit Layana.

-J’aurai tant voulu, vous aidez.

-Tutoie-moi s’il te plaît! Je suis à John maintenant, corps et âme.

-Prenez vos armes! Nous partons en campagne, maintenant. Dit Silverwolf

 

Les lycanthropes hurlèrent de plaisir et s’équipèrent hommes et femmes. Ils rassemblèrent tous les clans et se rendirent chez les longteeth. Une fois sur l’île des longteeth, les soldats postés sur les créneaux lancèrent l’alerte. Le commandant Pouareg avertit le roi.

 

-Sire, nous sommes attaqués.

-Qui ose troubler mon royaume ?

-Les lycanthropes, sire.

-Très bien, nous allons montrer à ces sauvages, comment reçoivent les longteeth. Qu’un déluge de feu s’abatte sur leur tête!

-Bien sire.

Il sortit des appartements du roi et se posta sur les remparts.

-Notre bien aimé roi veut qu’on les sauces.

-Très bien, dit le capitaine de la garde, nous les enverrons en Enfer. Faites pleuvoir sur eux l’huile bouillante! Que les canons aux boulets enflammés se tiennent près. Pour notre roi feu!

L’huile bouillante tomba sur les lycanthropes.

-Écartez vous! Tonna Le Silvewolf.

Les canons firent des victimes.

-Rassemblons nos pouvoirs ! Crièrent les lycanthropes.

Tous les lycanthropes eurent soudains leurs yeux qui brillèrent de mille éclats et d’une même voix monocorde ils hurlèrent.

-Longteeth devenaient lycanthropes !

Toute l’armée se métamorphosa en un clin d’œil.

-Frères, ramenez nous votre ancien roi! Ordonna le Silverwolf.

 

Les nouveaux lycanthropes obéirent et ramenèrent au pied des murailles leur roi attaché et surprit.

 

-Qu’elle est cette mascarade ?

-Grâce à notre pouvoir de transformer, n’importe quel être vivant en loup ou lycanthrope, nous avons remporté cette abjecte bataille et avons empêché que trop de sang soit versé. Lui répondit Le Silverwolf.

-Je ne vous aiderai pas, j’ai mon honneur au nom de Alchakmor soyez maudits!

-Silence ! Vous ne portez allégeance qu’aux créatures du mal, vous mourrez donc.

-Misérables lycanthropes. Vous m’aviez fait allégeance. Maintenant vous vous rebellez, je ne comprendrai pas votre sale espèce.

Alchakmor apparut dans la cour du château des longteeth.

-Les lycanthropes ont de nouveaux monarques, ma compagne Layana et moi Silverwolf.

-Mais où est l’autre ?

-Mort.

-Vous payerez pour cette forfaiture misérable limaces, je n’en ai pas fini avec vous.

-Nous voulons la reine Xélia que vous tenez en otage. Cria Layana.

-Elle est une prise de guerre et vous ne l’aurez jamais.

Il disparut dans une tempête de neige.

-Maudit, soyez maudit être infâme, alliage d’os et de glace, vous retournerez là où vous auriez dû rester! Cria Layana.

-Où se trouve son repaire ? Demanda Silverwolf au doyen de la meute.

-Là où jadis le grand dragon noir, le sombre Nagatar avait siégé avec son ange noire, Karma. Cela fait vingt ans maintenant que cette contrée n’ait plus sous leur influence. Car ils ont trouvé la mort en voulant manipuler les entités que Deus avait bannis de son monde. Nous allons vous y conduire.

 

Plusieurs jours après ils se trouvèrent devant l’île Noire. La glace avait recouverte l’île anciennement habitée par Nagatar. Une forteresse se dressait de toute sa hauteur devant les envahisseurs et elle était de glace. Silverwolf s’avança lui et son armée de plus de deux mille membres (Tous les clans lycanthropes étaient présents. Ils étaient tous sous la juridiction de Tibasus qui était le seul chef et qui grâce au Silverwolf n’était plus.) et pris d’assaut l’édifice. Les immenses portes s’ouvrirent et toute une troupe de morts en sorties l’arme à la main.

 

-Formation et attaque! Lança le capitaine de l’armée des morts.

 

Les morts formèrent un triangle compact et attaquèrent. Le Silverwolf n’eut aucun mal à transformer l’ennemi en un paquet de cendres. Alchakmor apparut et fit trembler le sol de ses membres squelettiques.

 

-Vous voilà arrivez au bout de votre voyage.

 

La cendre reprit consistance et tous les os vinrent compléter le corps du dragon, qui devint plus imposant que jamais.

 

-Je vous avais prévenus.

-Nous sommes finis. Dit Layana.

-Non, lui répondit Le Silverwolf, car je suis là. Quittez l’île sur le champ, je me charge de lui !

-Bien.

-Je veux te faire ravaler ton arrogance, lança Alchakmor.

 

Il vomit un flot de glace en direction du Silverwolf. Celui-ci transforma sa peau en métal et encaissa le coup. Le dragon énervé abattit sa longue et terrible queue d'os que Silverwolf évita aisément, celle-ci fit néanmoins une large fissure dans le sol. Le liche la fit ensuite tournoyer et le corps de John fut gravement blessé. Silverwolf se releva, le corps meurtrit et en sang, il leva les bras avec ses dernières forces et cria :

-Sacrifice…

-Cela ne marche pas pauvre idiot.

-…Ultime.

-Ha ha ha!

 

Une sphère entoura Le Silverwolf et draina toute son énergie. L’esprit quitta son corps d'emprunt et laissa un John affalé sur le sol glacé. L’esprit vola dans la sphère et percuta Alchakmor, celui-ci se mit à s’effondrer sur lui-même et ne fut plus qu’un paquet de cendres bleues. Le Silverwolf hurla une dernière fois avant de disparaître, car il s’était sacrifié. La glace recouvrant l’île fondit. John se releva péniblement, il n’arrivait presque pas à marcher. Il se dirigea vers la forteresse et la parcouru de long en large jusqu’à trouver Xélia qui était enfermée dans une cellule. Plusieurs jours passèrent. La moitié ravagée du Tajnara fut repeuplée par les Touaregs comme promit, et le château du Véridias fut occupé par le chef des Touaregs. La reine Xélia se rendit donc sur l’Ile des Châtiments et habita le château construit par son père et son oncle et ne dirigea plus que le Salommonis. John et Layana ainsi que les lycanthropes furent remerciés et eurent le droit de vivre au Basaï-Dray. L’Archipel Sans Nom fut détruit par Nagatar, qui après sa mort était devenu le maître de l’Enfer, à la demande de Tajaran.

À suivre...

27 mars 2011

GABTOR #7

Karma_mortelle

PARTIE 6 KARMA EN ENFER

 -Bienvenue à toi Karma, dit une voix.

 Karma se réveilla, elle avait la tête qui tournait. Elle s'assit et cracha du sang, son corps était nue et souillé par son propre sang. Elle redressa la tête et vit une silhouette encapuchonnée tenant une faux. Elle regarda autour d'elle et ne vit rien d'autre que de l'obscurité.

 -Ou suis-je? Demanda Karma.

-Tu es morte. Répondit la silhouette.

-Je suis morte! Dit-elle étonnée.

-Oui, en effet, tu as mit fin à ta vie. Tu ne t'en souviens pas? Demanda t-elle en ricanant.

 Elle se tint la tête et essaya de se souvenir, mais tout avait été effacé, il n'y avait plus la trace d'aucun souvenir c'est comme si elle n'avait jamais existé, ce fut terrible pour elle.

-Je ne me souviens plus de rien! Ai-je vraiment eut un passé ? Est ce que j'ai réellement vécu? Je me le demande.

-Oui, tu as vraiment existé et tu es même morte plus d'une fois, la première fois se fut à cause de deux rois humains, la deuxième fois par la main de la nouvelle ange du Tajnara et la dernière fois par ta main. Lors de ta première mort, j'ai pu longuement discuté avec toi et j'ai appris à te connaître. Car ayant gagné le don de l'immortalité grâce à ton statut, tu avais encore ta mémoire. Maintenant que tu es redevenue mortelle tu as perdu tous tes privilèges, celui de garder ta mémoire même après ta mort, de pouvoir être ramené à la vie par ton actuel maître et de ne pouvoir être jugé ni en Enfer et ni au Paradis pour tes actions commises. Maintenant que tu as perdu ta mémoire comme tous les autres morts c'est à mon tour maintenant de te parler de ta vie.

 

Elle prit une pause et savoura sa victoire enfin la grande Karma celle qui faisait tremblait tout le monde par la simple évocation de son nom, était à sa merci et cette fois, elle ne s'envolera plus.

 

-Laisses moi commencer par le commencement! Tu es née dans une famille de paysans, ils vivaient pauvrement et possédaient des terres peut féconde. Tu as donc grandit dans la famine et la misère, devant aller en ville pour mendier et pour voler les passants. Tes parents n'étaient pas vraiment tendre avec toi et te laissaient peu de temps libre, tu étais comme une esclave. Un jour, ils me trouvèrent, tu fus seule et ne savais pas ou aller, jusqu'à ce qu'un noble humain t'emmène chez lui. Il te faisait travailler certe, mais savait te récompensait. Il fut emporté par la maladie, tu étais devenue belle et fringante et tu pus heureusement par ton âge te débrouiller seule. Il te laissa un héritage, car tu étais pour lui comme sa fille et tu pus mener une bonne vie grâce à lui. Vint le jour ou une guerre fut déclarée, un intendant perfide s'était soulevé contre son roi et tu faillis  perdre la vie pendant un pillage mené par ses hommes. Tu t'étais vaillamment battu et Tajaran te vis de son domaine céleste. Le dragon te rendit immortelle et tu devins sa première ange. Il t'envoyait parfois mener des missions sur terre, jusqu'au jour où il t'y laissa pour toujours, car il pensait que si toi une ange baignée par sa lumière divine, restais parmi les mortels la paix pourrais être maintenue par ta seule présence et c'est là que malgré toi tu passas dans l'autre camp, le camp des ténèbres …

-Voilà donc ce que fut ma vie, dit Karma.

-Oui, elle fut bien remplie. Bien il est temps d'y aller.

 Elle fit des signes de ses mains squelettiques et l'obscurité qui les entourait se dissipa pour laisser place à l'entrée des Enfers.

 -Bienvenue en Enfer ta nouvelle maison, j'espère que tu vas bien t'y sentir comme chez toi.

-Je ne savais pas que La Mort avait le sens de l'humour. Dit Karma.

-Il faut bien. Tiens met toi ça, la simple vue de ta poitrine ne fait que me rappeler que je n'en ai plus depuis longtemps et c'est désagréable.

-Vous étiez comment avant? Demanda Karma intriguée.

-J'étais comme toi d'une beauté sans pareille, mais j'ai fait quelque chose qui m'a amené à devenir, ce que je suis maintenant, un squelette immortel ayant la tâche ingrate de mener les mortels en Enfer.

-Pourriez-vous me montrer comment vous étiez avant?

-Si tu veux.

 La Mort prit sa forme d'avant, elle était en effet d'une beauté sans pareille, sa silhouette était fine, ses cheveux étaient noirs et soyeux et son visage était éclatant de fraîcheur. La Mort reprit ensuite son apparence cadavérique et Karma se dépêcha de mettre la robe que celle-ci lui avait remise, puis elle se releva et la suivit.  Elles  marchèrent un peu et arrivèrent à une porte à doubles battants en fer forgé, sur celle-ci était gravée "Antichambre de L'Enfer". Elle s'ouvrit et elles purent entrer dans l'antichambre, là elles virent un terrible chien à trois têtes. Karma prit peur, et La Mort la réconforta.

 -N'ais nulle crainte, car Cerberus n'est là que pour tuer les non morts qui oseraient s'introduire ici. Il ne te fera donc aucun mal soit en sûr.

 Elles firent fie du gardien et celui-ci après les avoirs reniflés les laissa passé la porte de L'Enfer. Elles rencontrèrent un nouveau personnage appelé Der Richter. Il était imposant, avait une longue barbe, de nombreux yeux et possédait un bras pour désigner chaque Cercle Infernal.

 -Der Richter est là pour désigner le Cercle Infernal ou doit être emmené le mort. Dit La Mort à Karma.

-Karma, tes péchés ne peuvent être pris en compte pour ton jugement, car lorsque tu les as commis tu étais alors démone et les démons comme les anges ne peuvent êtres jugés pour leurs péchés, car étant les servants de leur maître seul lui peut les juger. Ta mort perpétrée par ta propre main t'as faite redevenir une humaine, et étant blanchi de tous tes actes passés, seul ton suicide pourra être pris en compte lors de la sentence. Dit Der Richter d'une voix de stentor.

Il réfléchit puis finit par dire:

-La sentence sera donc le Cercle du Suicide.

Le bras représentant le cercle désigné s'empara de Karma et lui apposa une marque attestant non seulement le jugement qui venait d'être prononcé mais aussi le cercle auquel elle devait être menée. Le bras reposa ensuite Karma.

 -Vous pouvez passer. Dit Der Richter.

Karma et La Mort continuèrent leur chemin et arrivèrent sur une rive.

-Normalement à partir du moment où j'ouvre la voie vers L'Enfer le mort doit ce débrouiller tout seul, mais pour toi j'ai décidé de faire un régime de faveur.

-Dois-je vous remercier? Demanda Karma.

-C'est inutile.

-Halte là! Cria un vieil homme aveugle et recourbé tenant une perche. Je suis Charoneus Le Passeur. Avant de pouvoir continuer plus en avant, j'aimerais voir votre droit de passage qui équivaut à deux pièces.

La Mort lui répondit:

-C'est inutile Charoneus, laisse nous passer, car celle que j'emmène est sous ma juridiction.

-Tu es bien arrogante Mort. Cela te perdra sans doute un jour.

 -Ce jour n'est pas arrivé, à présent fais nous venir l'une de tes barques!

 Une barque s'arrima à la berge et elles montèrent à bord. L'embarcation se mit à se mouvoir et les entraîna sur l'onde noire.

 -Quelle est la fonction de ce Charoneus? Demanda Karma.

-Celle de faire le trie entre ceux qui ont de quoi payer le droit passage et ceux qui ne l'ont pas.

 Lors de leur traversée, elles purent voir des morts nageants près d'elles et les suppliants de leur venir en aide.

-Dans cette onde qui est le Fleuve des Morts, tu peux voir tous ceux qui n'ont pu payer le droit de passage, ils resteront dans ce flot et seront condamnés à faire le tour de l'Enfer pour les siècles avenir. N'écoute pas leurs plaintes! Cela ne servirait à rien, car nul ne peut leur venir en aide. Dans chacun des cercles, tu pourras voir des pécheurs, ainsi que la personnification de chaque péché, qui sont les premiers pécheurs. Il y aura aussi des démons. Ils ont été créés par l'Enfer même, ce sont ses soldats ainsi que les gardiens des morts, tu en verras à chaque cercle, ils font respectés les règles d'ici.

Elles arrivèrent à la porte du premier Cercle Infernal. La porte s'ouvrit et elles continuèrent ensuite leur voyage.

 -Dans ce cercle, tu peux voir tous ceux qui ont jadis étaient animés par l'Orgueil, ils sont maintenant avec un corps de coq ou de paon. Celui qui les dirige n'est autre que L'Orgueil, c'était un bighead qui à osait se dire plus fort et plus intelligent que Deus lui même, celui qui a créé cette planète ainsi que ses premiers peuples dont font partis les bigheads.

Karma put le voir cet Orgueil. Il était assis sur son trône et avait un corps mi-coq et mi-paon et le visage hautain. Elles traversèrent ensuite la seconde porte.

-Voici les avares et leur patronne, L'Avarice. C'était une longteeth, elle a été la première à rechercher la richesse et à vouloir l'accumuler pour son propre compte. Les avares sont recouverts d'or et doivent marcher avec ce lourd fardeau pour l'éternité. Ils ont voulu rechercher la richesse, voilà maintenant qu'elle vient d'elle-même et s'amoncelle sur eux au point de les écraser.

 Karma vit L'Avarice, une souveraine à corps de dragon recouvert d'or, Elles traversèrent ensuite une troisième porte.

 -Voici les envieux dirigés par L'Envie. C'était une lycanthrope, qui enviait le corps des Touaregs, car comparé au corps de son espèce, il était entièrement humain. Par dépit, elle a mutilé son corps et a essayé par tous les moyens de ressembler aux Touaregs, mais en vain. Les lycanthropes peuvent changer les autres humanoïdes en loup ou en lycanthrope, mais ne peuvent pas se changer eux-mêmes. La voilà maintenant avec un corps de volaille. Vois les envieux et leur corps de volaille, ils sont comme ces volatiles qui veulent voler mais ne le peuvent.

 Elles traversèrent une quatrième porte et arrivèrent dans le cercle de La Colère.

 -Voilà La Colère, qui jadis était une minotaure qui se courrouçait pour un rien et provoquait d'effroyable bain de sang. Elle avait beau avoir un corps humain, elle n'en était pas moins une bête, là voilà maintenant avec un corps mi-taureau et mi-rhinocéros qui convient mieux à son tempérament. Les coléreux ont un corps de taureau, ou de rhinocéros.

Elles franchirent une cinquième porte.

 -Voilà La Luxure et ceux qui ont été corrompus par elle, elle était une Touareg d'une grande beauté et vivait dans la plus grande débauche la voilà maintenant avec un corps de lionne. Tu peux voir les débaucheurs avec le corps d'un lion.

 Elles arrivèrent à une sixième porte.

-Ici résident les gourmands ainsi que La Gourmandise, elle était une satyre aimant tellement la bonne chère, qu'elle fut détestée par son peuple, car elle affama toute leur île, si bien qu'à cause de son appétit sans limite les siens durent se rendre sur une autre île et l'abandonnèrent. Elle a maintenant un corps mi-ours et mi-porc. Tous les gourmands sont maintenant soit avec un corps d'ours soit avec un corps de porc.

 Elles passèrent une septième porte.

 -La Paresse et les paresseux vivent ici. Elle était une centaure, alors que son peuple galopait tous les jours et était fort actif, elle passait son temps à dormir et à se faire assister ce qui énervait les autres centaures. Là voilà maintenant avec un corps mi-ours et mi-lion et pour les paresseux un corps d'ours ou de lion.

 Elles arrivèrent à une huitième porte.

-Nous sommes bientôt à la fin de ton voyage les deux derniers cercle ne punissent pas les péchés mais par exemple pour ce cercle là c'est la trahison qui est punie. Tu peux voir La Trahison, qui tu te doutes bien à trahit les siens. C'était une Touareg, elle a jadis causé l'esclavage de son peuple en les vendant aux longteeth, à cause d'elle son peuple fut asservit pendant cinq ans. Elle a été lapidé et même dans la mort, elle a gardé ses cicatrises. Tu peux la voir elle et son demi-corps de serpent ainsi que ses marques, les traîtres ont eux par contre tout leur corps en serpent, sauf la tête, comme pour les autres morts.

 Elle traversèrent la neuvième porte.

 -Voilà la fin de ton voyage, ce cercle sera le tien pour l'éternité, celui du Suicide. Il comprend tous ceux qui ont été vertueux ou petits pécheurs et qui se sont donnés la mort. Ce cercle comparé aux autres prend donc en compte la mort et non l'existence passée. Il est celui qui te correspond le mieux, Der Richter t'ayant expliqué pourquoi je n'ai donc pas à te fournir d'explication. Mon dernier acte sera limité et consistera à te rendre ta lame pour que tu souffres pour l'éternité en regrettant ton acte.

 L'arme avec laquelle s'était tué Karma réapparut et transperça de nouveau sa chaire. La Mort la poussa sur la berge, lui fit un signe d'adieu et disparut en riant. Karma tomba, la lame plantée en elle et agonisa. Elle vit Le Suicide qui vint à elle.

 -Je me présente, Le Suicide, jadis je vivais dans la vertu la plus totale, mais j'ai mi bêtement fin à mes jours…. Et toi comment t'appelles-tu?

Malgré la douleur, elle put lui répondre.

-Je m'appelle Karma…

À suivre...

24 mars 2011

GABTOR #6

Nagatar

PARTIE 5 LE GRAND DRAGON NOIR

 Dans le domaine des longteeth, le roi Graburkg revêtu d'une armure difforme et d'une cape rouge, contemplait la mer qui entourait son île. Son commandant se tenait derrière lui. La salle dans laquelle ils se trouvaient était grande, tapissée de rouge et des statues en bronze représentants les anciens rois longteeth étaient dressés fièrement.

 -Bientôt nous irons combattre les Touaregs. Dit le roi.

Ses longues dents s'entre choquèrent les une contre les autres dans un bruit indescriptible.

-Pourquoi sire? Lui demanda son commandant, Pouareg.

-Le dragon noir veut que l'on capture un roi.

-Enfin nous aurons notre revanche sire.

-Oui, préparez mon armée ! Nous partons sur le champ.

-À vos ordres.

 

Autour de l’île des longteeth se tenaient d'étranges montures ressemblant à des tortues géantes aux carapaces rouges. Elles portaient des structures en bois, pouvant contenir une trentaine de longteeth. Les animaux aux nombres de dix avancèrent péniblement dans l’eau avec leurs six membres. Le trajet fut long et dura trois jours. Au lendemain du quatrième jour, la troupe trouva enfin le campement où se réfugiaient le roi Véridion et Éldéront. Une fois arrivés, les animaux s'arrêtèrent, se baissèrent et les quelque trois cents longteeth que les dix structures en bois contenaient, descendirent par des échelles en cordes placées sur les carapaces des bêtes. Le chef Touareg sortit de sa tente, suivi par Véridion et Éldéront. Quant ils virent ce qui se tenait devant le campement Touareg le chef leur dit.

 

-J'ai l'impression qu'on ait venu vous chercher.

-Des longteeth? Demanda Éldéront.

-Oui, je me demande qui les a envoyés?

Le seigneur Graburkg fit entendre sa voix.

-Touaregs, moi le seigneur Graburkg vais réduire votre sale espèce à néant.

 

Il dégaina une longue épée et fit signe à ses soldats d'attaquer. Les longteeth avancèrent en brandissant des lances.

 

-On nous attaque ! Cria le chef Touareg.

Ses guerriers sortirent de leur tente.

-À l'attaque !

 

Le chef saisit son arme et s'élança, ses gens derrières lui. Les longteeth se mirent à courir, puis ils lancèrent leur lance, certaines allèrent se ficher dans des corps Touaregs, puis ils dégainèrent ensuite leur épée. Le chef brisa le crâne de quelques longteeth avec sa terrible arme et ses guerriers se battaient avec acharnement, mais les longteeth étaient coriaces.

 

-Lâchez notre béhémoth ! Hurla le roi Graburkg.

 

Une imposante créature, mélange de taureau, de rhinocéros et d'hippopotame, muni de cornes et de défenses, sortit d'une cage accroché à l'une des tortues à six pattes et décima les rangs Touaregs.

 

-Opposez lui notre manticore ! Ordonna le chef Touareg.

 

Un lion à figure humaine pourvu de trois rangées de dents, d'une queue de scorpion et d'ailes de chauves-souris fut libéré et atterri sur le champ de bataille. Le combat fut un terrible choc des titans, le béhémoth chargeait et déchaînait de puissantes attaques, tandis que la manticore, elle, envoyait des dards et opposait des attaques légères, mais dévastatrice. Tout le monde regardait le spectacle que donnaient à voir ses deux bêtes pleines de rages. La manticore malheureusement finie empalée au bout d'une des cornes du béhémoth et trouva La Mort. Le béhémoth vainqueur se mit de nouveau à charger les Touaregs. Le chef Touareg voyant son armée diminuer et se résumant à une dizaine de membres décida de sonner la retraite. Une fois qu'ils furent partis très loin du champ de bataille, le chef annonça à ses protégés.

 

-Nous allons partir maintenant vers notre ville. Le campement que nous leur laissons était juste un poste avancé.

 

 Élayna n'avait exploré qu'une infime partie de l'île, qui se trouvait être déserté, et ce n'est qu'en s'enfonçant un peu plus dans les terres, qu'elle put voir enfin des vestiges de la civilisation bighead. Bien sûr il n'y avait pas âmes qui vivent, et déçut, elle continua son voyage. Après quelques heures de marche et avoir franchi une petite chaîne de montagnes, elle aperçut une haute tour appartenant à une forteresse et devant celle-ci se tenait un rempart. Élayna put aussi voir qu'il y avait des volcans disséminés un peut partout. Elle s'approcha d'assez près et vit qu'il y avait une porte dans le rempart, mais des soldats à l'armure sombre étaient postés devant et sur celui-ci. Étant en territoire ennemi et ne sachant pas combien de soldats pouvaient se trouver derrière le rempart, elle choisit donc l'infiltration. Elle s'approcha encore un peu, tout en restant à couvert, et s'aperçut que la porte n'était qu'une simple herse rouillée. La herse se souleva soudain et laissa passer une cavalière, qui galopa et s’approcha de l’endroit où se tenait Élayna. Élayna y voyant sa chance, désarçonna la cavalière, qui tomba sur le sol.

 

-Lève-toi et bat-toi ! Ordonna Élayna.

 

La cavalière se releva et enleva sa cape. Elle avait une armure noire, et portait une terrible hallebarde, ses cheveux étaient d'un roux flamboyant et ses yeux étaient marron. Et au grand étonnement de Élayna c'était une elfe noire.

 

-Je suis la championne de Karma et j'accepte ton défi, qui que tu sois.

 

Elle saisit son arme et Élayna fit de même. Le combat fut intense et dura un moment. La championne maniait sa lance comme personne. Élayna prit finalement le dessus, après tout, c'était une ange. La championne finit à terre, trouva La Mort et Élayna prit l’apparence de la vaincue.

“Je suis bien contente d’avoir la faculté de changer d’apparence et ça je le dois à Tajaran.”Se dit-elle.

 

Elle passa sans éveiller le moindre soupçon, cette apparence lui permit même d’entrer dans la tour de Karma. Élayna se trouva dans une salle où des mages noirs étripaient de pauvres bougres  sur des bancs en pierres. Puis avec des incantations, ils extirpaient les esprits des corps morts et les laissaient montés rejoindre les autres qui volaient dans la tour. Ces pauvres hères criaient de tous leurs soûl et priaient pour rejoindre l'autre monde au lieu de rester dans cet endroit, et pour finir les mages utilisaient leur sombre magie et ramenaient les corps à la vie. Élayna se fit repérer par l’un des mages.

 

-Que voulez-vous?

-Je dois parler à dame Karma.

-Elle est en haut.

Élayna monta tout en haut de la tour, une fois qu'elle atteignit le sommet, elle vit un grand trône dirigé vers un balcon et Karma fixant l’horizon.

 

-Que me veux-tu? Demanda-elle.        

-Je veux te ramener.

L’ange noire regarda Élayna, toujours sous sa forme d’emprunt.

-Que me chantes-tu là?

-C’est moi, répondit Élayna.

-Je vois, dans ce cas.

 

Elle dégaina son épée, déploya ses ailes sombres et sauta par le balcon. Élayna fit de même. Le combat eut lieu dans les airs et dura un certain temps. Les deux duellistes se battaient énergiquement et employaient de redoutables sorts, puis Élayna prit enfin l’avantage et découpa un bras à Karma, celle-ci tomba sur le sol. Élayna s’approcha d’elle et la serra contre son corps. Karma versait des larmes et répétait ce mot.

 

-Pourquoi?

-Je vais te ramener chez ton vrai maître, il te soignera et te pardonnera, lui dit Élayna.

-Non.

 

Karma se donna la mort et à la minute ou son épée entra dans sa chaire, ses ailes se mirent à brûler.

 

-Karma, pourquoi as-tu fait ça? Par cet acte irréfléchi, tu renonces à ton immortalité ainsi qu'au titre d'ange que Tajaran t'avait rendu, après t'avoir fait revenir à la vie. Dit Élayna.

-C'est mon choix, j'en ai assez d'être le jouet des dieux.

 

Un filet de sang lui dégoulina de la bouche et elle expira, Élayna ne pu retenir une larme. Elle l'enterra, prit ensuite l'apparence de celle-ci et rejoignit la grotte de Nag, on la laissa passer. Une fois à l’intérieur, elle se dirigea vers le gouffre qu’avait foré Nag afin de trouver la chambre des entités. Elle déploya ses ailes et sauta. La chute dura longtemps et enfin elle arriva au bout. Elle vit ensuite un long couloir. Elle marcha vers le fond de la galerie et trouva une porte colossale, qui était grande ouverte.

 

-Karma te voilà. Tu tombes bien, approche et viens découvrir avec moi la puissance des entités de Deus! Dit Nag.

Élayna approcha.

-Je vais maintenant ouvrir les quatre prisons.

 

Il s’exécuta. Les quatre entités une fois libérées furent sous la domination de Nag grâce à un bâton prévu à cet effet.

 

-Prends ce bâton, Karma et sers toi des entités contre mon frère ! Il doit être bien affaibli après le combat que j'ai mené contre lui, afin de prendre la clé de l'eau et la clé de la terre. Tu n'auras don aucun mal à l'achever.

-Merci, mon maître, j’en ferai bon usage. Détruisez ce dragon! Ordonna-t-elle aux entités une fois le bâton en main.

-Que signifie ceci?

-Taj vous envoie ses salutations et regrette que vous ailliez pris le chemin de l’obscurité.

-Comment! C’est… Tu n’es pas Karma.

-C’est exact, je suis Élayna. Votre frère m'a donné l’ordre de mettre votre plan à l’eau. Vous êtes finis.

-Nooooooon !

 

Le grand dragon noir tomba comme une masse et son corps se désintégra. Élayna fut effrayée par tant de puissance.

 

-Purgez cette île, puis mettez fin à vos jours !

 

Après avoir donné, cet ultime ordre Élayna se dépêcha de quitter les lieux. Elle alla trouver Éldéront et Véridion et fut heureuse de constater qu'ils n'avaient rien. Elle leur demanda ce qui s'était passé pendant son absence. Le chef Touareg lui répondit qu'ils avaient essuyé une attaque des longteeth.

 

-Je vous remercie de les avoir protégés en mon absence, dit elle au chef, et je suis désolée des pertes que vous avez du subir.

-Ce n'est rien. Ils ont fait leur devoir, c'étaient des guerriers valeureux et je suis fière d'avoir étais leur chef.

-Maintenant, il va nous falloir rentrer chez nous, mais nous n'avons pas d'embarcation. Je vais donc devoir, vous portez tous les deux. Dit Élayna à l’intention de Véridion et d’Éldéront.

-Vous sentez vous la force de faire ce long voyage? Demanda Véridion.

-Je ne vous conseille pas de le faire, car c'est la saison des simouns. Dit le chef des Touaregs.

 

Tout d'un coup une forme blanche sortit du ciel et déploya ses longues ailes. Elle descendit en piqué et atterrit sur le sol, c'était Tajaran. Nos amis s'inclinèrent respectueusement devant le dragon.

 

-Je vous remercie d'avoir veillez sur eux, humains des sables. Je vais les ramener.

 

Il indiqua aux trois Tajnarayens de monter sur son dos. Ils obéirent. Le dragon s'éleva dans les airs et évita les terribles simouns qui s'abattaient sur la terre sablonneuse et en quelques battements d'ailes, ils arrivèrent en vue des terres de Salomon. Une fois arrivé, nos trois amis descendirent du dos du dragon et le remercièrent. Taj disparut peu après. Salomon les accueillies à bras ouvert et leur proposa de se restaurer. Véridion indiqua à son vieil ami qu’il les rejoindrait plus tard. Il monta des escaliers et arriva près de la chambre de sa fille. Il frappa à la porte et entra. Il la vit entrain de se coiffer devant son miroir. Elle n'avait pas remarqué sa présence. Il s'avança, elle entendit ses pas et se tourna vers lui. Elle le reconnut malgré la crasse qui l’enrobait, il avait la barbe emmêlée et les yeux fatigués. Elle se leva et se jeta à son cou.

 

 

-Père, j'ai eu si peur qu'il vous soit arrivé quelque chose.

 

 

Un an passa.

 

Les cloches du beffroi de Sérina, la capitale du Salommonis et celles du beffroi de Childa, la capitale du Véridias retentirent à tout rompre. Elles annonçaient la mort de Véridion et de Salomon. Tous les humains furent en deuil et chaque capital fit les obsèques de son roi. Véridion et Salomon s'étaient fait construire un château sur l'Ile des Châtiments afin d'y prendre leur retraite, mais La Mort les surprit avant. Leurs obsèques furent somptueuses et un mois après. La princesse Xélia prit donc la succession en tant que reine du Salommonis et du Véridias. À cause du massacre de la capitale elfique, une légion fut créée: La Légion de la Paix, chargée de protéger Tajnara.

 

Élayna et Véridion étaient à la nouvelle chapelle de l'hyménée de Baldérédal. L'hyménée a jadis été instauré par les mages blancs et peu de temps après les mages gris et les mages verts ont fait de même. Ce sont généralement les vieux mages qui s'occupent des hyménées. Élayna était dans une robe bleu azur de toute beauté et ses longs cheveux étaient attachés à la mode Baldérédaliènne. Éldéront, lui était en habit d'apparat d'un beau rouge sombre. Leurs parents étaient assis au premier rang. Il y avait Gladyss et Aldor de Ridya, qui étaient respectivement la mère et le père de Éldéront, ainsi que Soya et Balsic Delfir, la mère et le père de Élayna. Une fois que le mage eut finit les discours d'usage les deux amants s'embrassèrent sous les applaudissements des invités. Neuf mois après Élayna et Éldéront eurent une fille et Taj donna la permission à Élayna de rester parmi les mortels une année, après ça elle dû retourner aux Champs-Élysées. Éldéront, lui, resta sur terre vu que Taj l'avait ramener d'entre les morts. Il s'occupa donc seul de leur fille, jusqu'à sa mort, dix neuf ans plus tard et l'intégration de celle-ci dans La Légion de la Paix.

 

À SUIVRE...

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24 mars 2011

GABTOR #5

touaregs

PARTIE 4 L'ARCHIPEL SANS NOM

 Le chef Thanaï apprit la mort du roi Slian comme les autres chefs de clans, par la bouche d'une poignée de rescapé. Il fut décidé d'envoyer un messager au roi Salomon pour lui apprendre la chute de la capitale elfique, ainsi que la mort de leur roi et lui demander de faire honneur à l'alliance elfo-humaine en leur apportant aides et assistance. Salomon leur envoya donc de l'aide. Les morts furent enterrés et la capitale fut en phase de reconstruction, tandis que les survivants furent accueillis au Salommonis.Thanaï décida par la suite de faire appel à Élayna par des prières et la chance fit que le lendemain même Élayna arriva devant la forêt.Une pèlerine marron recouvrait son armure, son heaume englobait sa tête et la capuche de la pèlerine le dissimulait en partit. Elle s'engagea entre les arbres sinueux, puis entendit un bruit derrière elle. Elle se retourna et vit un loup blanc, en regardant dans ses yeux et en se plongeant dans son âme, elle cru reconnaître…

 -Éldéront !

 Le loup la regarda avec un air de plaisir évident. Il s'avança vers elle et luit tendit l'une de ses pattes. Elle la saisit entre ses mains gantées et la lui baisa.

 -Je suis contente de te revoir.

Puis elle reprit sa marche en direction du clan de Thanaï, quand soudain le sol se mit à trembler. Un énorme golem en pierre apparut et détruisit les arbres qui lui barraient le passage, de ses bras de pierres et s'avança d'un pas lourd. Élayna dégaina son épée. Le golem voulut lui assenait un coup, elle l’esquiva, il voulut recommencer, mais cette fois-ci en l’écrasant de ces deux énormes mains, mais il se heurta à un champ de protection généré par Élayna et se décomposa. Une fois arrivée au clan qui l’avait vu naître, elle vit Thanaï, qui était assis sur une peau d'ours. Il se leva quand il la vit.

 -Élayna, te voilà.

-Pourquoi m'as-tu appelé?

-Assis toi et je vais te le dire !

Elle se mit à genoux et Thanaï lui expliqua la chose.

-Je la retrouverai.

-Ou?

-Tajaran m'a tout raconté quand j'étais dans son royaume dans le ciel. D'où il venait, pourquoi il est venu sur Gabtor, sa dispute avec son frère…Je pense que Karma est sur l'île Noire, là où se trouve le frère du créateur. Voilà d'où viennent les mages noirs et l'armée qui a attaqué la capitale.

-Tu devras la tuée? Demanda-t-il.

-Tajaran ne veut pas que son sang soit versé, il veut juste que je la ramène. Maintenant il faut que je parte, je n’ai pas un instant à perdre.

 Elle déplia ses ailes, prit Éldéront dans ses bras et s'envola vers le Gerbalgo. Elle continua son trajet et arriva vers les banquises des arcotiques. Elle fut arrêtée par une tempête de neige et tomba dans l'eau gelée suivit par Éldéront. Ils se retrouvèrent sur une banquise. Ils étaient à moitié gelés, puis des hautes silhouettes se découpèrent dans la tempête, elles saisirent Élayna et Éldéront et les firent monter dans leur iceberg.

Ils se réveillèrent dans une immense salle creusée dans l'iceberg où ils se trouvaient, des arcotiques les entouraient de leurs corps en cristaux. Un d'eux s'avança vers eux, c'était le chef. Ils se redressèrent et lui firent face.

Il avait le corps de couleur bleue, des cheveux roux et le visage buriné.

-Merci, de nous avoir aidé, dit Élayna.

Le chef se prosterna ainsi que les autres membres du groupe.

-Nous sommes à votre service ange divine.

Elle fut étonnée et embarrassée et leur fit signe de se relever.

-Connaissez vous l'île Noire?

Le chef la regarda et fit non de sa tête.

-Savez-vous si l’archipel qui se trouve derrière votre royaume est loin d'ici?

-Nous allons vous y conduire ange divine vous et votre fidèle compagnon, car les icebergs ne sont pas seulement nos maisons se sont aussi des moyens de transport et les banquises nous servent de point d’attache.

-Nous vous remercions. Lui dit elle.

La glace se mit à bouger et un pan de mur de la salle fut broyé.

-Les icediggers ! Mes frères allez vous réfugier dans vos trous!

 

Élayna dégaina son arme, les arcotiques rentrèrent dans des trous creusés un peu partout dans l'immense salle et les rebouchèrent. Le chef arcotique prit une épée en glace à la lame en dents-de-scie. Le icedigger sortit de la fissure, puis rampa vers eux. Les deux défenseurs se ruèrent vers lui. Élayna perfora la peau en glace, puis s'attaqua ensuite à la chaire et le chef découpa la queue du lombric. Le sang de la bestiole se gela et elle mourut sur le coup.

 

-Je vous remercie de votre aide ange divine.

-Ce n'est rien c'était un plaisir de vous aider.

 

Sur l'île où se trouvaient Véridion et sa troupe, vivaient des minotaures. Alors que la nuit allait survenir les créatures sortirent de leur caverne.

 

-Rumble, il faut trouver ces humains, les sorciers noirs veulent que nous capturons leur roi.

-Oui, seigneur.

-Partez en éclaireur avec une poignée d'hommes !

 

Rumble s'enfonça dans la végétation, suivi de quelques minotaures. Le chef Scar les regarda partir, il avait des dreadlocks, des tatouages rouges, son torse d'humain était recouvert d'une armure en cuir et il portait dans ses mains une hache à double lame, Rumble trouva Véridion et ses soldats autour d'un feu de camp et vit une sentinelle montait la garde. Il alla ensuite retrouver son chef.

 

-Ils ne sont qu'une dizaine.

-Bien, demain nous irons leur faire une petite visite.

 

Après un trajet qui semblait interminable l'iceberg arriva enfin à bon port. Les récifs avaient arrêté le moyen de transport. Élayna sortit de l'iceberg, Éldéront dans ses bras et s'envola vers l'île où se trouvait Véridion. Scar dégagea du passage les arbres qui se trouvaient devant ses guerriers d'un coup de sa hache à lame double. Le soleil était entrain de se lever et les minotaures étaient en vue du camp. Élayna atterrit sur le sol ferme et s'enfonça dans la forêt. Alors que Scar abattait le dernier arbre qui était entre eux et le campement humain, la sentinelle donna l'alerte. Les minotaures débarquèrent, leur hache et massue à la main.

 

-Tuez les humains et capturez la tête couronnée !

 

Véridion qui s'était réveillé se tenait dans le cercle que ses soldats avaient fait avec leur corps.

 

-Protégez le roi !

 

Les minotaures brisèrent le cercle de métal et de chair avec leur arme, un soldat tomba. L'ennemi était en sur nombre. Les humains firent tomber quelques minotaures et Vérdion en étripa deux qui étaient trop près de lui. Scar mugit de rage et au moment où il allait assommer Véridion, un éclaire blanc s'abattit sur lui. Le minotaure eut le cou prit en étau par la gueule de Éldéront. Élayna arriva et poussa gentiment son compère du plat de sa lame, puis dirigea son arme vers le chef.

 

-Alors, tu vas me tuer être ailé ?

-C'est trop facile.

Elle rengaina son arme et se tourna vers Véridion.

-Vous allez bien? Demanda t-elle.

-Oui, merci d'être venu. Répondit Véridion.

-Ce n'est rien.

 

Les minotaures voyant leur chef hors de danger marchèrent vers Élayna, leur arme brandie.

 

-Vous voulez vraiment mourir ? Demanda Élayna.

 

Elle tendit son bras gauche et tout les minotaures furent repoussés en arrière. Elle dégaina son arme et l'envoya devant elle, l'arme trucida un à un les derniers minotaures. Scar se releva, il était ébahi et enragé.

 

-Vous avez tué, mes guerriers, sorcière. Je vais vous tuer.

 

L'arme lui transperça le dos et retourna dans les mains de sa porteuse. Véridion remercia Élayna, ses soldats n'étaient plus qu'au nombre de cinq.

 

-Au faite, l'embarcation que vous nous avez donnée, nous a bien servi. Dit Véridion.

-Je suis contente que cela vous ait permis de quitter cette barrière de récifs. Maintenant que vous savez pourquoi vos vaisseaux ont coulés les un après les autres, le mieux serait que vous quittiez cette île et retourniez chez vous.

-Je désire observer cette île. Dit Véridion.

-Elle appartient à un archipel.

-Il y a donc d'autres contrées à explorer.

-Ça risque d'être dangereux et vous n'êtes plus que six.

-Oui, mais il reste vous, aussi.

-Je ne veux pas avoir votre mort sur la conscience.

-On écoutera vos conseils, et l'on exécutera toutes les recommandations que vous nous dicterez.

-Soit. Où est votre embarcation?

 

Ils quittèrent l'île à la fin de la journée. La mer était calme et le vent de leur côté. Ils débarquèrent ensuite sur une île beaucoup plus grande que celle qu’ils avaient quitté. Les voyageurs posèrent leurs pieds sur le sable fin, puis ils arrivèrent à un campement désert, il n'y avait que des cadavres jaunâtres et des crabes entrains de les manger.

-C'est immonde ! S'écria Véridion.

 

Les crabes étaient énormes, des piquants recouvraient tout leur corps et ils étaient de couleur rouge. Soudain nos amis virent un humain se battre contre ces crabes. Il s'écroula sur le sol et les énormes crustacés le recouvrirent entièrement.

 

-C'est de la boucherie ! Dit Élayna.

Elle se jeta sur les crabes, les éclata de son arme et dégagea l'homme des cadavres.

-Vous allez bien ?

L'homme la regarda et sourit, de ses dents jaunes.

-Vous parlez ! Hu! Hu ! Ça fait plusieurs jours que je n'ai pas entendu quelqu'un me parler, ces maudits crabes…

-Pourquoi, ils s'en sont pris à vous ?

-C'est à cause du terrible Crabusrus, le roi des crabes. Il n'appréciait pas qu'on mange son peuple et donc pour nous punir, il a envoyé ses soldats nous manger à leur tour pour venger leurs frères. C'était horrible, la plage était recouverte d'un tapi de ces crabes. Ils nous ont étripés et nous ont mangé les un après les autres.

Soudain sortit de l'eau un crabe d'au moins dix mètres de haut. Ses pattes laissaient des trous dans le sable. Il s'approcha du campement et nos amis purent voir cette monstruosité recouverte d'algues et de coquillages.

 

-Vous avez osé vous en prendre à mon peuple. Je jure que je ne connaîtrai pas de repos avant de vous avoir tué à mon tour.

-Partez! Ordonna Élayna à Véridion.

Véridion et ses gens partirent.

-Il ne reste plus que nous d'eux, je vais t'arracher les ailes, puis je t'écraserai. Lança Crabusrus.

-C'est ce que nous allons voir.

 

Crabusrus fit jouait de ses pinces coupantes. Élayna évita les coups et les paras de son épée. Au moment où il ne s’y attendait pas Élayna lui sectionna une de ses pattes munie de pince.

-Rhaaa ! Tu m'as eu, mais tu ne pourras rien contre la force dévastatrice de la mer.

 

À ses mots, un tsunami s'abattit sur la plage et sur le campement. Élayna avait eu la bonne idée de s'entourer d'un champ de protection.

 

-Tu es encore vivante misérable.

-Oui et jamais plus tu ne feras de mal à un humanoïde.

Elle allait l'achever avec son arme, mais il dit.

-Pitié ne me tue pas!

-Tu n'as eu aucune pitié avec les habitants qui vivaient ici.

-Ils mangeaient mon peuple. Qu'aurais-tu fait à ma place? Demanda Crabusrus.

-Je leur aurai pardonné, car on ne peut rien contre les besoins naturels. Ton peuple pour vivre, ne mange-t-il pas des êtres vivants?

-Si.

-Tu comprends ou je veux en venir?

-Je comprends.

-Par contre, si c'était de la violence gratuite, tu avais tout à fait le droit de défendre ton peuple et de te venger, car il est naturel de protéger ceux qui se font injustement attaquer et de venger ceux qui se font injustement tuer. C'est ce que j'ai fait.

Élayna partit rejoindre Véridion et ses gens. Lui et ses soldats étaient autour d’un feu de camp, l'ange les trouva. Soudain le sol s'affaissa et une multitude de petites créatures sortirent du sable. Elles avaient la peau lisse, des épines dorsales saillaient sur leurs corps, leurs yeux étaient remplis de méchanceté et une queue avec une pointe vénéneuse pendait derrière leur dos. Leurs courts bras griffus s'attaquèrent aux jambes des soldats horrifiés.

Les soldats dégainèrent leurs armes et découpèrent les assaillants, mais ils étaient en sous-nombre et la deuxième vague les termina. Les corps empoisonnés chutèrent sur le sol, puis les étranges êtres les agrippèrent et les emmenèrent avec eux sous le sol sableux. Véridion les yeux emplis de larmes tomba à genoux, Élayna le redressa.

 

-Je sais que votre tristesse est grande, mais il nous faut quitter les lieux.

-Qu'ais-je fait ? Je me suis entêté à vouloir explorer cet archipel.

-Je vous jure sur mon honneur, de continuer ce périple avec vous et de vous ramener sain et sauf chez vous.

-Merci. Dit le roi.

 Il se leva et se remit en marche, l'ange à ses côtés et le loup à l'arrière. Plus loin le sol se fit herbeux et des arbres se dressaient fièrement. Ils installèrent un campement pendant que Éldéront allait chercher à manger. Le loup trottina sur l'herbe grasse et vit un cerf. Le carnassier s'aplatit sur le sol et s'avança vers sa proie, sans faire de bruit. Au moment où il allait s'abattre sur le paisible herbivore, un éclair foudroya le cerf. Éldéront étonné, recula et craignant une menace montra les crocs. Éldéront pu voir l'agresseur grâce à lumière opaline de la lune, une tête de loup sur un corps d'homme s'approcha du gibier. Il allait emporter la prise, mais soudain se tourna vers Éldéront. Ses yeux étaient lumineux et vides, il avait le poil brun strié de gris et quelques blessures de guerre. Il pointa une canne surmontée d'une pierre vers l'animal pétrifié.

 

-Loup, deviens lycanthrope !

 

Éldéront trembla de tous son corps, sa fourrure disparut et il reprit son apparence humaine.

-Je te laisse là, car tu n'es pas devenu comme je l'avais espéré. Dit le lycanthrope.

Il siffla et d'autres êtres comme lui vinrent à sa rencontre.

-Mes frères et sœurs, j'ai en senti d’autres, à nous de les convertir, ou de les tuer.

-Et pour celui-là? Demanda un lycanthrope d'un certain âge.

-On le laisse là.

 

Ils se mirent à quatre pattes et coururent vers le campement de Véridion et d'Élayna. Une fois arrivés, ils firent tomber le vieux roi. Élayna découpa le bras gauche du chef adversaire.

 

-Prenez le vieux fripé ! On tire notre révérence !

Ils s'enfuirent dans un courant d'air.

-Éldéront où es tu?

 

Elle ne savait que faire, Véridion avait été capturé et Éldéront ne revenait pas. Elle décida de partir à leur recherche maintenant et sans plus tarder. Elle marcha sans s'arrêter et découvrit Éldéront allongé dans l'herbe. Elle enleva son heaume, se mit à genoux et l'enlaça. Elle aimait le sentir contre son corps. Elle voulait le préserver, le garder près d'elle. Elle enleva sa pèlerine et lui mit. Éldéront leva ses paupières, il était content de pouvoir la voir de nouveau avec ses yeux d'homme. La nuit leur fut douce. Le lendemain, ils furent encerclés par des lycanthropes, qui pointèrent leur bâton magique sur eux. Le chef mutilé s'approcha et donna un bon coup de bâton à Élayna.

 

-Tu me dois un bras ! Allez, maintenant suivez nous sans faire d'histoire !

 

Ils les conduisirent à leur camp constitué de tente en peau. Un trône en bois trônait au milieu du campement. Le chef s’assit. Véridion se trouvait accroché à un poteau

 

-Qu'on m'apporte l'arme de l'ange !

Un des lycanthrope la lui tendit.

-Cette épée est très belle. Dommage qu'il me manque un bras. Une épée digne de ce nom doit être manié avec deux mains. Qu'on les attaches avec le vieux !

-Éldéront! D'où venez vous? Vous aviez été tué par la démone! Dit Véridion étonné.

-J'ai été réincarné en loup et leur chef en me voyant a voulu me faire devenir un de leurs, mais cela a échoué, car je suis redevenu humain. Cela l'a s'en doute mis de mauvaise humeur. Répondit-il.

-Qu'on libère Trorc ! Lança le chef des lycanthropes.

 

Des lycanthropes se saisirent d'une cage en bois et la déposèrent près des captifs. Ils l'ouvrirent et un énorme loup-garou en sortit, il avait le poil brun clair, des bras et des jambes musculeux et il était enchaîné. L'énorme bête se rua sur les prisonniers. Élayna le fit mordre la poussière en le projetant avec ses jambes. Elle tira sur ses chaînes et les brisa, puis tendit son bras  droit vers son arme tenue par son ennemi. L'épée vola jusqu'à sa main. Elle l'envoya dans l'abdomen du monstre qui à peine relevé fut cloué au sol.

 

-Attrapez la !

 

Elle défit les liens de Véridion et de Éldéront, puis les lycanthropes les encerclèrent. Elle fit jouer de sa lame et plus un seul ennemi ne fut sur pied. Le chef était cerné et ne pouvait s'enfuir.

 

-Je vous donne le choix, la mort ou la rédemption, dit Élayna

Ses yeux vides et brillants la fixèrent et il lui sourit. Il devint une sphère de lumière et disparut.

 

-On ferait mieux de partir de cet endroit et de se diriger vers le  Sud. Avec un peu de chance, on trouvera peut-être une autre peuplade qui ne soi pas agressive. Quand dîtes-vous sire? Demanda Élayna.

-Du moment que nous partons d'ici. Répondit-il.

 

Éldéront qui n'avait sur lui que la pèlerine d'Élayna récupéra un pagne sur le corps d'un lycanthrope et l'enfila. Élayna quant à elle récupéra son armure et la revêtit. Ils quittèrent ensuite le campement. Ils mirent plusieurs jours avant d'arriver vers le Sud. Une fois arrivés, ils virent un paysage de sable battu par de puissants simouns. Ils n'avaient jamais vu ça, autant de sable. C’était une immense terre aride sans rien à part quelques palmiers offrant leur ombre, mais pas suffisamment. Ils furent vite surpris par un simoun, le puissant vent leur envoyait du sable sans discontinus, nos compagnons d'infortunes furent vite écrasés par cette force de la nature et s'affalèrent sur le sol sablonneux, des Touaregs revêtus de leur tenue du désert de couleur bleu, les soulevèrent et les déposèrent sur d'étranges montures reptiliennes. Les humains du désert possédaient chacun un cimeterre, un chèche qui leur recouvrait la tête et un masque en cuir et en plaques de métal qui leur dissimulait le visage et ils avaient sur leur habit des pièces d'armures. Une fois Élayna et les autres bien calés sur les selles et les Touaregs les pieds dans les étriers, le petit groupe galopa vers son campement. Les trois voyageurs se réveillèrent ensuite sous une toile de tente. Le chef de leurs sauveurs dégagea les deux pans de toiles qui formaient l'entrée et s'engouffra à l'intérieur. Élayna et les autres se levèrent. L'homme portait une tenue du désert et un casque avec un bassinet représentant une face de fauve. Il tenait à la main, un long manche, qui était terminé par une boule en fer sur laquelle étaient soudées quatre lames effilées. Ses trois protégés étaient impressionnés. L'homme les regardait du haut de ses deux mètres. Il enleva son casque et ils purent voir qu'il avait le teint hâlé et les cheveux noirs coupés court, son visage était marqué et ses yeux étaient d'un bleu profond.

- Je me présente, mon nom est Thiryon, je suis le chef des Touaregs. Et vous qui êtes-vous et d'où venez-vous?

-Je m'appelle Véridion et je suis l'un des rois humains du Tajnara.

-Je m'appelle Élayna, je suis une elfe ainsi que l' ange protectrice du Tajnara.

-Je m'appelle Éldéront, je suis l'un des chevaliers de son excellence le roi Véridion, dit-il, pardonnez- moi mon accoutrement je…

-Ce qui a pût vous arrivez entre temps ne me concerne pas. Répondit Thiryon. Tenez, Prenez ce vêtement, je vous l'offre de bon cœur infortuné voyageur!

Éldéront le prit et le remercia.

-Ce n'est rien.

Élayna s'agenouilla ainsi que ses compagnons.

-Nous vous remercions de votre aide noble chef. Dirent-ils en chœur.

-Cela est normal, au fait, vous m'avez parlé du Tajnara ou est ce situé je n'en ai jamais entendue parler.

-C'est un continent assez éloigné de cet Archipel, il se trouve après une barrière de récifs. Répondit Élayna.

-Je vois.

-Il y a t-il d'autres endroits à voir sur cet archipel? Se risqua Véridion.

-Oui, il y a d'autres endroits, mais ils ne sont pas sûrs.

-Qui a-t-il là-bas ?

-Les longteeths.

-Qu'est-ce?

-Des créatures aux oreilles pointues. Ils sont recourbés, musculeux et ont de longues dents, qui vous découpent un homme.

-Où se trouvent-ils?

-Sur une autre île à l’Ouest d’ici et plus au Nord, il y a une île noire, ou il n'y a rien que de la terre cendreuse et des montagnes qui crache du feu, il y fait sombre et des humains recouverts de tunique noire occupent cette île. Il paraît qu’ils lèvent une armée de morts. Je vous le dis ni aller surtout pas, vous ne trouverez que La Mort au tournant.

-Et comment s'appelle cette île? Demanda Élayna.

-L'île Noire.

-Je dois aller là-bas.

-Vous êtes folle ? Lui dit le Touareg.

-Il le faut. S'il vous plaît, pendant que j'irais là-bas, veillez sur mes compagnons.

-Très bien, j’espère seulement que vous savez ce que vous faites.

-Seigneur Véridion.

-Oui.

-Je suis désolée de vous le dire, mais dès que j'aurai fini, il nous faudra repartir.

-C'est le mieux à faire, en effet.

Éldéront s'avança vers elle et ils s'étreignirent.

-J'espère qu'il ne t'arrivera rien. Dit-il.

-Ne t’en fait pas. Lui dit elle.

-Je t'attends.

 

Elle salua tout le monde, sortit de la tente, puis déploya ses ailes et décolla vers l’île Noire et vers la fin de sa quête. Après avoir survolé l'île au-dessus de laquelle elle se trouvait, elle atterrit sur l'île Noire. C’était une étendue noire, composait de volcans et de grandes montagnes aux fronts hauts. Pendant ce temps-là, dans la grotte de Nagatar.

 

-Les entités sont derrière une grande porte et il m'est impossible de l'ouvrir. Dit Nag.

-Qu'allons nous faire? Demanda Karma.

-Quand nous avions quitté notre planète natale, Dragonias. Mon frère et moi avion, tous deux, deux clefs que notre père, nous avait laissé. J'ai eu droit au feu et à l’aire et mon frère à l'eau et à la terre. Comme il était vieux, il nous a demandé de venir sur Gabtor à sa place et de trouver les entités afin de rétablir l'équilibre de notre planète.

-Il vous manque les deux autres clés?

-Oui.

-Qu'elle est l’histoire de ces entités?

-D'après ce que je sais, elles auraient été bannies de la planète où siège Deus, celui qui a créé la galaxie où nous vivons. Ces entités seraient la cause de la disparition des habitants de l’île Noire appelés bigheads.

Puis ils parlèrent d’autres choses.

-Allons nous encore le faire souffrir? Demanda Karma.

 -Oui, il n'en a pas eu assez. Nos amis les longteeth se chargeront de lui et d'Éldéront.

 À suivre...

20 mars 2011

GABTOR #4

ange

PARTIE 3 L'ANGE NOIRE

Depuis que le mal ne régnait plus au Tajnara tout avait changé. Il n'y avait plus de guerres, les gobelins avaient été terrassés jusqu'aux derniers, et les mages bleus ne pouvaient plus soumettre les arcotiques vu qu'ils avaient tous trouvé La Mort. Les nains commencèrent à sortirent de leur trou et construisirent des villes à la surface. Le Gerbalgo et l'île des Châtiments n'étaient plus habités que par des ruines. Vu que les mages bleus n'étaient plus surs cette terre, la mer Impétueuse devint enfin praticable laissant libre accès à tous navire voulant naviguer au-delà du Tajnara. De nombreux navires partirent, mais ne revinrent jamais à bon port. Véridion était sur son cheval et galopait dans la forêt du Féralas. Une fois la forêt traversée, Véridion déboucha sur le chemin caillouteux qui menait au château de Salomon. Véridion avait sur ses épaules une cape en fourrure accrochée par un cordon. Il était vêtu de son armure et son épée pendait à son côté. Il se posta devant le pont-levis en chêne et hurla pour se faire entendre:

 

-C'est moi, Véridion.

 

Le pont-levis se baissa, il le traversa et se retrouva dans la cour de l'édifice. Des écuyers vinrent le faire descendre de sa monture, conduisirent son chevale aux écuries et des gardes menèrent le roi jusqu'à la salle d'audience. Salomon, en le voyant, descendit de son trône, écarta ses bras et s'écria:

 

-Véridion mon ami, quelle joie de te revoir en ces lieux.

-Salomon toujours aussi hospitalier.

Ils s'étreignirent et rirent.

-Je suis content que cette guerre soit enfin finie.

-Moi aussi.

-Mais j'y pense, tu veux sen doute que je fasse quérir ta fille ?

-Oui, cela me ferait grand plaisir. Répondit Véridion.

Salomon fit venir un valet et lui demanda d'aller la chercher.

-Que l’on apporte un fauteuil, pour notre inviter et que l’on fasse couler le vin ! Elle sera contente de te revoir après tous ce temps. Il regarda Véridion et ajouta: Tu as l'air songeur? Que se passe-t-il?

-Ce qui m'amène ici, en fait, c’est que depuis un moment, bon nombre de mes navires sont parti à la recherche d’autres terres et ne sont toujours pas revenus à quai.

Salomon resta un moment perplexe.

-Que puis-je faire pour t'aider?

-Prêtes-moi l’un de tes navires de guerre, car tes artisans savent mieux les faire que les miens.

-Tu veux surtout des balistes et des canons.

-Oui, car je veux en avoir le cœur net, si des personnes mal avisées s'amusent à les faire couler. Ça ne peut pas continuer ainsi.

-Je te comprends, moi-même aurais affrété des bâtiments de guerres pour couler d'éventuels mécréants. Quelque chose me dit que cela ne va guère enchanter ta fille.

-Je sais.

-Elle a failli te perdre sur l'île des Châtiments, elle ne sera pas tranquille en te sachant sur la mer…

Véridion entendit des pas qu'il lui était familier et qu'il n'avait pas entendu depuis un bon moment.

-Xélia!

Véridion se leva et la jeune femme se jeta dans ses bras.

-Mon enfant.

Véridion versa des larmes.

-Pourquoi, pleurez vous mon père?

-Je suis si content de te revoir…

La tête blonde de la jeune femme reposa sur l'épaule du souverain. Il la redressa.

-…Malheureusement, il va me falloir partir en mer.

-Pourquoi? Lui demanda-t-elle.

-Je dois lever le voile sur la disparition préoccupante de nombre de mes navires, qui ne sont pas revenu à bon port.

-Pourquoi, ne pas envoyer quelqu'un de confiance ? Je n'ai pas envi de vous perdre vous aussi.

-Ne tant fais pas, je reviendrai sain et sauf et nous rentrerons à la maison.

-J'ai tant attendu votre retour et voilà que vous repartez. Que l'ange de Tajnara veille sur vous.

 

Les mains gantées de Véridion se crispèrent sur le bastingage du navire. La mer était calme et le vaisseau s'éloigna progressivement du rivage. Le soleil se couchait et sa teinte orangée éclairait l'embarcation qui était toutes voiles dehors. Xélia était debout sur l'un des pontons du port du Salommonis et regardait la silhouette du vaisseau se profilait au loin. Elle resta là, impassible, jusqu'à ce que la lune pointe. Salomon était derrière elle et méditait.

 

-Revenez- moi ! Murmura t-elle du bout des lèvres.

 

Une petite brise souffla dans ses longs cheveux blonds et elle se laissa caresser par le souffle froid du vent. Le pâle astre lunaire et son manteau de nuit recouvrirent la terre, suivie par son cortège d'étoiles scintillantes, qui fascinent tant les hommes.

La terre était humide, les fossoyeurs avaient de la boue partout sur leur bas de chausses et trimaient comme des forcenés. Les pelles se soulevaient et s'abaissaient sans discontinu, un corps envoyé dans une fosse et au suivant. La pluie battait drue, le contre maître regardait ses gens creusaient la terre sans ménagement et se frotta le bouc, l'air pensif.

 

-J'en ai ras le bol de patauger dans la gadoue, on n'aura jamais fini vu le nombre de morts. Se plaignit un des travailleurs.

-Arrête de te plaindre, on sera payé en conséquence, comme d'habitude. Lui répondit son compagnon d'infortune.

Le geignard regarda le contre maître:

-Lui au moins, il ne risque pas de se salir.

-C'est sûr.

Soudain le geignard cogna contre quelque chose de dur.

-C'est quoi ce truc?!

Il sortit de la gadoue un plastron noir.

-Quel est l’être qui a pu le porter? Dit-il.

-Fais voir ! Lui demanda son compère. C'est incroyable ! Ajouta-t’ il.

 

Soudain il se mit à glisser, puis tomba sur le dos. Il tenait ferme la pièce d'armure avec ses mains sales, ses bras tremblaient et supportaient le poids de l'objet, il le jeta devant lui et se fit relever par le geignard qui vit au loin des traces de pieds nus. Il saisit les épaules de son compagnon et le tourna dans sa direction.

 

-Regarde par terre !

L'autre se mit à scruter le sol.

-Des traces de pieds nus! Allons voir ou elles conduisent.

Le geignard suivi les traces, l'autre fossoyeur le regarda sans dire un mot.

-Alors tu viens?

-Je te rejoindrai après.

-Trouillard.

 

Le geignard traversa la porte de la muraille noire entourant la forteresse de Karma. Il entra dans la tour et déboucha dans une salle, ou des cages pendaient au bout de chaînes rouillées, des cadavres crasseux les occupaient. Leur regard vide fixait le néant. Soudain il entendit un bruit de respiration, comme une plainte. Il chercha d'où cela pouvait provenir, puis il vit un corps, tout ce qu'il y a de plus vivant. Une jeune femme était assise dans un coin de la salle et une zone d'ombre la dissimulait.

 

-Excusez-moi !

La jeune femme le regarda d'un drôle d'air.

-Qui êtes-vous? Demanda-t-elle.

-Je m'appelle Ludvic et je suis fossoyeur et vous comment vous appelez vous?

-Je ne sais pas.

-Vous voulez rire?

-Non.

Embarrassé, il essaya de trouver une question adéquate.

-Qu'est ce que vous faites ici?

-Je ne sais pas.

C'était perdu d'avance.

-Avancez au moins que je puisse vous voir !

Elle se leva et avança jusqu'à la limite de la zone d'ombre.

-Je suis gênée.

-Pourquoi?

-Je suis nue.

-Voulez-vous que j'aille vous chercher quelque chose à vous mettre sur vous ?

-Non, je veux juste que vous vous tourniez !

 

Il se tourna intrigué. La jeune femme saisit la défroque d'un cadavre qui se trouvait dans une cage qui était tombée du plafond et s'en vêtit.

 

-Vous pouvez, vous retournez !

 

Il se retourna et vit une jeune femme aux cheveux brun foncé, habillé d'une simple harde. Le froussard voyant que son ami ne revenait pas se risqua à suivre ses traces et une fois devant la tour, il cria:

 

-Qu'est ce que tu as trouvé? Demanda le trouillard.

Ludvic sortit suivi de la jeune femme.

-Tu me présentes!

-Mademoiselle, permettez- moi de vous présenter mon ami Gontran.

-Bonjour, dit elle.

-Gontran je te présente, la demoiselle de la tour. Elle ne sait pas son nom.

-Tu veux rire?

-Non, je t'assure.

-Que va t-on faire d'elle?

-La montrer au patron.

Ils firent le chemin inverse et interpellèrent le contre maître :

-Hep patron !

-Que me voulez-vous ?

 Il se retourna et vit la jeune femme.

-Où est ce que vous avez trouvé pareille beauté?

-Dans la tour.

-Dans la tour! Il déglutit. Ou ça dans la tour?

-Au rez-de-chaussée là ou il y a des cadavres.

-Amenez-la au bateau et occupez vous d'elle !

 

Ils l'emmenèrent à l'embarcation, une fois sur le pont, ils la conduisirent à une cabine.

 

-Vous souhaitez manger quelque chose?

-Oui, je veux bien, merci.

 

Quelques minutes après, ils revinrent de la coquerie avec un plat chaud.

Elle but la soupe en silence. Puis une fois qu'elle eut fini, elle les regarda tous deux et demanda.

 

-Qu’êtes-vous venu faire sur cette île?

-Cela peut paraître bizarre, mais on fait un cimetière et bientôt un autre groupe va venir ériger un monument avec tous les noms de ceux qui sont morts au combat.

-Pourquoi?

Ils la regardèrent étonner.

-Pour faire propres et pour rendre hommage à tous ceux qui sont morts pour nous avoir libéré de Karma.

-Qui?

-Karma, vous ne la connaissez pas?

-C'était une humaine?

-Non, c'était une démone, on dit qu'avant elle avait été envoyée par le grand dragon blanc pour faire régner la paix. Il paraît que c'était une ange, avant de devenir ce qu'elle est devenue.

 

La jeune femme eut un retour en arrière, des mages noirs l'entouraient et semblaient prononcer des incantations. Elle était attachée sur une table en pierre et des liens invisibles la retenaient prisonnière, ses ailes devinrent noires ainsi que tout son corps, une queue poussa… sa transformation en démone ne dura qu'un cours laps de temps. Les mages noirs regardaient avec délectation leur œuvre macabre. Elle sursauta, elle était dans un lit. Le bateau tanguait doucement sur une mer d'huile. Elle sortit de sa couche, récupéra son habit, l'enfila et ouvrit la porte de sa cabine les yeux dans le vague. Ludvic l'aperçu les bras croisés sur le bastingage, elle regardait la mer d'un air songeur.

 

-Ça va? Demanda-t'il.

Elle reconnu le son de sa voix.

-Oui.

Il vint se mettre à côté d'elle.

-Hier vous vous êtes évanouie, vous étiez toute pâle comme si vous aviez vu un fantôme.

-Non, pas tout à fait.

-Comment ça?

-Je ne peux pas l’expliquer.

-Si vous avez besoin de vous confier à moi, n'hésitez pas.

Au moment où il allait se retirer, elle lui tint le bras. Il la regarda.

-Merci. Dit elle.

-Ce n'est rien.

-J’insiste.

Il la fixa un long moment et dit:

-Vous êtes étranges.

Elle le regarda en souriant.

-Suis-je pour vous une curiosité?

-Je ne serais dire.

Elle l'implora du regard.

-Vous êtes étrange et fascinante.

Il allait tourner les talons. Quand elle l'interpella.

-Ludvic !

-Oui

-Où allons nous?

-Chez le roi Salomon.

 

La journée se passa très vite, et le lendemain, ils arrivèrent en vue du royaume du Salommonis. Une fois arrivés au port, les dockers déchargèrent le contenu de la soute. Les fossoyeurs descendirent par la passerelle en ligne et rentrèrent dans leur foyer respectif. Seule Ludvic, Gontran et le contre maître restèrent au port, la jeune femme aux cheveux bruns foncé avec eux. Ils virent un fermier qui leur trouva une place dans sa charrette. Une fois au château de Salomon, ils furent accueillis par une escouade de soldats au plastron rutilant, sur lequel était gravé un griffon, à la cape surmontée d'un grand S cousu de fils d'or et d'un heaume conique.

 

-Nous allons vous conduirent au roi, leur dit le capitaine de la garde.

 

Une fois dans la salle d'audience, ils s'agenouillèrent devant le trône de Salomon. Le seigneur arriva, suivi de soldats munis de tromblon, de casque à visière et de pèlerine bleue qui recouvrait le casque de leur capuchon. Le roi s'assit et les gardes aux nombres de quatre se répartirent sur les côtés du trône.

 

-Relevez-vous ! Alors que me vaut votre venue?

-Seigneur, la raison de notre venue en votre noble domaine est simple. Nous avons trouvé cette jeune personne dans la tour du démon et nous nous demandions si votre grandeur puissez l'accueillir en votre maison le temps que nous trouvions son identité perdue. Répondit le contre maître.

-Bien, votre action est noble et je me mets en accord avec vous. Je l'hébergerais donc en ma maison. Vous pouvez disposer.

 

Ils partirent de la salle d'audience remplie d'énormes piliers ouvragés et de statues de griffons en marbre, toutes griffes dehors, la gueule béante et la langue pendante. Leurs yeux en rubis fixaient les trois individus sortant de la salle.

 

-Approche!

 

La jeune brune avança. Le soir venu, elle eut encore un retour en arrière. Les mages noirs lui demandaient d'aller dans le royaume de Tajaran et de capturer son esprit divin à l'aide d’une épée ensorcelée. La jeune brune saisit un chandelier posé près d'elle. Tout d'un coup dans son retour en arrière, elle s'envola. Xélia qui avait entendu du bruit entra dans la chambre. Elle eut un cri de stupeur en voyant deux grandes ailes déployaient derrière l'étrange jeune femme, qui était debout sur son lit et un chandelier dans sa main. Xélia voulue reculait, mais tomba. La jeune brune voleta et se crut dans le ciel, elle était saisie par sa vision et reproduisait tous les  mouvements que son autre faisait. Elle sauta devant Xélia qu'elle croyait être Tajaran et alla planter le chandelier dans son corps frémissant. Soudain, deux soldats se ruèrent sur la rêveuse et l'étalèrent sur le sol. Elle lança impulsivement le chandelier et alors que les deux hommes croyaient tous perdue, une silhouette drapée de blanc fit irruption dans la pièce et arrêta net l'objet, juste avant qu'il ne se plante dans le corps de la pauvre enfant mortifiée. Le lendemain, le roi fut averti et les deux soldats, sa nièce et le mage blanc supérieur furent convoqués dans la salle du trône plus petite que la salle d'audience, mais décoré dans les mêmes tons, seules les statues n'étaient pas les mêmes: c'était des statues d'anciens monarques. Le regard grave et leurs mains en marbre posées sur la garde de leur épée.

Xélia commença, disant qu'elle avait entendu des bruits dans la chambre de leur invitée. Les gardes poursuivirent en omettant aucun détail, puis vint le tour du mage blanc supérieur.

 

-Tout d'abord, veuillez pardonner mon intrusion de la veille en votre maison, sire.

-Vous êtes excusé, poursuivez, je vous prie!

-Je vous remercie. La raison qui m'a poussée à venir ici, si prestement au point de me faire oublier les bonnes manières, est que j'avais pour ordre tout d'abord de vous prévenir le plus vite possible sur la nature de votre invitée et de la ramener au Temple, avant qu'un malheur n'arrive. Je m'explique, celle que vous hébergez n'est autre que Karma, les aînés blancs et verts, le mage vert supérieur, le maître du Temple et moi-même avions ressenti sa présence. Ils m’attendent au Féralas ainsi que la démone.

Le roi en resta pétrifier:

-Et ou est t'elle?

-Elle est dans sa chambre et étroitement surveillée, sire, dit l'un des gardes. -Oui, Karma est revenue…Mais je ne pense pas que ce soit pour vous tuer monseigneur. Ajouta le mage.

-Alors pourquoi?

-Tajaran a ses raisons que La Raison ignore. C'est sans doute pour lui laisser une seconde chance.

-Je vous ferais escorter. Dit Salomon.

-C'est fort aimable à vous sire. Mais je ne pense pas qu'il y est le moindre problème.

-C'est vous qui voyez.

-Nous partirons seuls.

 

Le lendemain, ils partirent à l'aube, il faisait froid et les deux silhouettes marchaient, alors que le jour était naissant. Karma était recouverte d'une pèlerine noire et le capuchon couvrait son visage. Le mage blanc lui avait seulement son habit blanc de mage du peuple humain. Soudain ils s'arrêtèrent.

 

-Que faites-vous? Demanda Karma.

Il la regarda:

-Tu ne crois tous de même pas, qu'on va continuer à marcher, mes vieux os ne pourraient supporter un si long voyage.

 

Il fit des signes dans la terre avec le bout de fer de son bâton et ils disparurent dans une explosion de lumière.

Le vaisseau de Véridion naviguait sans avoir rencontré le moindre danger. Le roi et son équipage étaient entrains de traverser l’ancien territoire des mages bleus quand soudain, un trou se forma dans l’eau, c’était la gueule béante d’une incommensurable créature marine.

-Léviathan droit devant! Hurla l'homme posté au nid de pie.

-Malédiction. Pesta Véridion.

 

Le Léviathan se mit à aspirer l'eau et le navire fut entraîné jusqu'à sa gueule béante.

 

-Nous sommes perdu et lutter ne servirait rien, car il nous aspire, dit le capitaine. Notre seule chance de survit serait d'abandonner le navire.

-Abandonnez le navire! Ordonna Véridion.

 

L’équipage se pressa d’obéir et tout le monde pu être sauvé à temps. Le navire fut englouti peut après par la créature.

Karma et le mage blanc étaient arrivé au point de ralliement des aînés. Humains et elfes virent le vieil homme accompagné par la jeune femme. Ils se trouvaient au milieu d'un  cercle de pierres recouvert d'inscriptions à moitié effacé. Les mages s’étaient réunis en cet endroit, car ils ne voulaient pas prendre le risque d’emmener au Temple la démone.

 

-Bonjour, mes amis. Dit le mage blanc supérieur.

-C’est bien la démone que tu nous ramènes? Demandèrent-ils.

-Oui, c’est bien Karma. Nous ne nous sommes pas trompés.

Les aînés furent satisfaits. Le maître du Temple prit la parole.

-En attendant que je décide si oui ou non elle pourra pénétrer dans notre Temple, qu’elle reste au clan de Thanaï.

 

C'est avec ses ultimes forces que Véridion défit les courroies de son plastron et déboucla sa cape gorgée d'eau de mer. Il enleva le fourreau de son épée de sa ceinture et le plaça sur son bout d'épave. Il bougea ensuite pendant un moment ses jambes pour faire avancer son épave. Après l’attaque du Léviathan, une tempête s’était abattue et les canots avaient étés dispersés, puis broyés par les vagues. Véridion s'arrêta fatigué et se fit emporter par les flots capricieux de la mer. Le ciel était bleu et les nuages blancs et cotonneux. Le naufragé arriva en vue d'une barrière de récifs. Les remous de la mer le firent accosté sur l'un d'eux. Le bout de bois de fortune râpa contre la roche et s'arrêta net. Le vieux roi était tout poisseux à cause de l'eau salée. Soudain il sentit une source de chaleur le réchauffer. Il leva sa tête et vit une silhouette  baignée de lumière. Elle était recouverte d'une armure en orium pure et deux ailes lui sortaient du dos. Il examina la figure de l'être céleste et reconnu Élayna. Elle lui tendit la main. Véridion leva son bras et Élayna disparut. Il vit une embarcation à la place de l'ange. Il entendit des voix et vit ses hommes se battrent contre des déguenillés. Il se leva et dégaina son épée. Il regarda les hommes contres qui se battaient ses gens d'arme. Ils avaient les yeux ternes et semblaient avoir perdus toutes traces d'humanité. Leurs longs cheveux étaient recouverts d'algues et leur barbe de coquillages. Ses soldats ne firent pas de quartier.

 

-Mon bon roi, dit le capitaine, nous sommes heureux que vous soyez sain et sauf.

-C'est réciproque. Au faite combien êtes-vous?

-Une dizaine sire.

-C'est fort regrettable ce qui nous arrive, mais il ne nous faut pas perdre espoir, car j’ai pu voir l’ange du Tajnara. Nous avons grâce à elle une nouvelle embarcation à notre disposition. Elle est assez petite, mais je pense qu'on pourra tous monter dedans. Par contre, le retour nous sera difficile.

-Espérons qu'il y ait une terre sire.

-Oui, espérons le. Bon nous allons essayer de partir de cette barrière de récifs.

 

Ils mirent l'embarcation à l'eau et ramèrent sans s'arrêter. Ils espéraient de tous leurs cœurs trouver une terre. Mais cela ce fit attendre. L'étendue d'eau leur fit découvrir une île, plusieurs jours après. Il n'y avait pas grand-chose à se mettre sous la dent, mais le peu qu'il y avait, les aida tous de même à recharger leurs batteries. Dans le clan de Thanaï, Karma se leva d'un sommeil agité, elle avait eu une transmission de pensée pendant la nuit, lui demandant d'aller sur l'île Noire. Elle apprit par la suite qu'elle allait être envoyé à Baldérédal, la capitale elfique, ou se trouve le roi des elfes, Slian. Là-bas, elle serait prise en charge par le maître du Temple. Au Temple on y forme les mages novices et c’est là où se rassemblent les aînés mages verts, les aînés mages blancs, ainsi que les mages supérieurs et le maître du Temple. Autour du Temple se trouvent deux tours l’une verte et l’autre blanche. Les mages verts et le mage vert supérieur siègent dans la tour Verte et les mages blancs et le mage blanc supérieur siègent dans la tour Blanche. Les mages blancs même si ils se trouvent dans la capitale elfique doivent répondre présent à l’appel des rois humains quand ceux-ci ont besoin d’aides.

Les soldats de Slian arrivèrent dans le courant de l'après-midi suivi d'une chaise à porteur, porté par quatre esclaves gobelins. Les soldats elfes avaient un plastron en orium vert sur lequel était gravé une guivre et leur heaume ressemblait à un casque grec. Ils emmenèrent Karma dans la capitale, une fois les remparts traversés, ils marchèrent entre d'immenses bâtisses au style particulier. Les habitants de la capitale étaient très actifs et des patrouilles de soldats allaient et venaient à travers la ville.

Ils arrivèrent enfin au château de Slian, le parvis était encadré par deux immenses guivres en basaltes. Ils entrèrent dans la salle du trône. Slian était là, assis et les regardait. Il renvoya ses hommes et fit signe à Karma de venir plus près. Son corps était enveloppé dans une étoffe vert émeraude, son noble visage était encadré par des cheveux grisonnants et sa couronne était sur sa tête.

 

-Alors te voilà enfin reine des ténèbres, sous ta vraie apparence. Est-ce la rédemption qui a fait expirer tous tes péchés et t’a ramené parmi nous avec je l'espère une plus noble tâche à accomplir ?

-Sachez seulement que ce n'était pas de mon plein grès, que je suis devenue cette chose dénuée de sentiments. Les mages noirs, mon eu en traître pendant mon long sommeil sur l'île où je me trouvais et ont abusés de moi.

-Je veux bien te croire et sois assuré de ma bonne fois, je ne porterais aucune atteinte à ta vie. Cette seconde renaissance a été bénéfique pour toi.

-Je vous suis reconnaissante, de me laisser une seconde chance.

-Que compte-tu faire?

-Allez sur une île au-delà de la mer.

-Il n'y a rien là-bas.

 -Je pense que si.

-Bien je ne m'opposerais pas.

-Moi si.

Karma se retourna et vit le mage vert supérieur.

-Je m'excuse de vous interrompre.

 -Non, il n'y a pas de problème. Répondit le roi.

-Je pense qu'elle devrait d'abord passer à la tour Verte, pour y être sondée et pour qu'elle retrouve sa paix intérieure, ses intentions ne sont peut-être pas mauvaises, mais je sens qu'en elle, il se passe un combat intérieur, entre le bien et le mal et je ne suis pas sûr qu'elle devrait entreprendre de voyage pour l'instant. D’ailleurs le maître du Temple voudra de nouveau la voire.

-Très bien, je vous la laisse et quand elle sera prête. Elle pourra aller où bon lui semblera.

 

Il sortit avec elle dehors et la conduisit jusqu'à la tour Verte. Ils rentrèrent dans le bâtiment et montèrent jusqu’à la salle de réunion des aînés mages verts. Puis une fois avoir discuté avec elle, il la conduisit au Temple qui se trouvait juste à côté.  Un immense hall s'ouvrit à eux. Il y avait la statue de Dranfus Le Sage et de Sarmas Le Sylvicole, leurs mains de marbres étaient levées vers le ciel. Le sol était de marbre, ils y avaient des piliers ouvragés, des lustres et des vitraux baignés de lumières, des novices et des mages enseignants menaient leur vie dans ce grand bâtiment et déambulaient dans les couloires. Le mage vert supérieur l'emmena dans le bureau du maître du Temple, celui-ci la fit s'asseoir sur un fauteuil et fit prendre congé au mage vert supérieur. Il s'assit en face d'elle et un bureau les sépara. Il posa ses coudes sur le bureau et la regarda. Il avait une toge argentée rehaussait de fils d'or et son visage était recouvert d'un masque en argent ciselé.

 

-As-tu eut des retours en arrière?

 

Elle voulue lui répondre non, mais elle se ravisa, elle était persuadée qu'il lisait dans ses pensées et dire un mensonge n'irait pas en sa faveur.

-Oui.

-Combien?

-Au moins trois.

-À ton essayé de t'appeler par la pensée?

-Je ne crois pas.

Il la fixa longuement.

-Si tu veux que je te laisse en paix il serait sage de me dire la vérité.

-Oui, on m'a demandé de me rendre sur l'île Noire.

-Les mages noirs sans doute, normalement il ne devrait plus en rester vu qu’on les a tous trouvés mort et cette île Noire où peut-elle bien se trouver ? Celà ne peut pas être l’île des Châtiments. À moins qu’ils aient quelques cachettes, ou peu être s’agit-il de l'endroit d'où ils sont revenus complètements changés.

-Je ne sais pas.

-Tu peux disposer quelqu'un t'emmènera dans tes appartements.

 

Elle se leva et sortit. Très loin de là, sur l'île Noire, une personne encapuchonnée suivit par deux formes spectrales marchaient sur la terre cendreuse. L'homme de tête était un mage noir suivit par deux soldats en pèlerines noires, ils avaient tous deux une armure en argentium noire sur laquelle des os étaient soudés et leur heaume était un crâne creux recouvert de métal. Ces crânes appartenaient au peuple bighead. Le mage noir frappa avec son bâton sur un lourd portail, qui s'ouvrit ainsi qu'une herse rouillée. Ils pénétrèrent dans une grotte obscure et glaciale. Ils se dirigèrent vers le fond et le mage noir lança dans les abîmes d'un gouffre très profond ces paroles :

 

-Ho seigneur, nous avons besoin de vous.

 

Il entendit un grondement qui se répercuta sur les parois de la grotte et deux grandes pattes griffues s'agrippèrent sur le rebord du gouffre. Une grande tête noire surgit.

 

-Ho grand Nagatar, vos serviteurs sont à votre service.

-Que me voulez-vous?

-Seigneur, les mages blancs et verts nous ont devancés, c’est eux qui sont en possession de Karma.

-Prenez avec vous autant de fidèles que vous le souhaitez et récupérez la. Il a été assez dur de la corrompre. Elle deviendra votre chef à tous et vous lui donnerez une armure et des armes.

-Et vous seigneur?

-J'ai beau être un dragon, mais je sens que bientôt mes forces vont me quitter.

-Sinon vos recherches aboutissent seigneur?

-Oui, les mineurs creusent sans discontinu, les entités seront bientôt en ma possession et ça sera la fin pour lui. Allez les heures sont comptées mage.

-Et le Temple?

-Détruisez le, pierre par pierre et qu'il n'en reste plus rien.

-Il en sera fait selon vos ordres.

 

Ils sortirent de la grotte et la herse et le portail se refermèrent derrière eux. Le mage noir rassembla ses confrères et des soldats. Ils disparurent dans un torrent de ténèbres, puis arrivèrent devant les portes de la capitale elfique, la détruisirent et des soldats avertis par le bruit arrivèrent armes aux poings. Les soldats noirs les combattirent jusqu'à ce que mort sans suive. Slian, son armée et les mages intervinrent dans la bataille contre l'armée noire. Les mages blancs et les mages verts invoquèrent des élémentaux, soignèrent les blessés et ressuscitèrent les morts. Les mages noirs ramenèrent leurs guerriers grâce à la nécromancie et invoquèrent des démons. L'armée elfique finit par tomber et les mages blancs et les mages verts encadrèrent le roi. Karma qui avait entendu le carnage sortit, saisit un arc abandonné, encocha une flèche et la lâcha. Le trait transperça Slian, les mages surpris regardèrent Karma et leur inattention leur fut fatale, car les mages noirs en profitèrent pour déchaîner leur magie noire et les tuèrent jusqu'aux derniers. Ils tombèrent l'un après l'autre au pied de Karma, l'obscurité avait eu raison d'elle. Les vainqueurs s'agenouillèrent devant leur chef et les ténèbres s'abattirent sur la capitale elfique, elle fut détruite et réduite en cendres.

 

-Donnez vos ordres !

-On rentre ! Répondit elle.

 

L'armée noire disparut du champ de bataille. L’annonce de la mort du roi Slian se répandit comme une traînée de poudre et les clans elfes furent sous le choc. Sur l'île Noire, Karma était assise sur un trône, au sommet de sa nouvelle tour et regardait l’horizon par le balcon. Le meurtre qu'elle avait fait, suivie du massacre de nombreux innocents ne l'avaient pas ébranlée.

 

-Le seigneur Nag, vous attends. Lui fit savoir un mage noir.

 

Elle se leva du trône et descendit les marches en colimaçon de sa tour. Elle se rendit dans la grotte et attendit. La masse sombre du dragon sortit des abîmes du gouffre et se posta devant elle de toute sa hauteur.

 

-Vous m’avez fait mander maître ?

-Oui, je suis ravi de vous revoir, on ne s'est pas vue depuis que je vous ai demandé de garder votre poste sur l'île des Châtiments. J'ai été contrarié d'apprendre que vous vous êtes fait battre par mon frère et par ses pitoyables mortels. Mais je ne vous en veux pas, car je n'oublie pas que grâce à vous plus aucun des cinq dragons mages n'est en vie, ce qui est une bonne chose. Puis il changea de sujet. Il se trouve que Véridion est à notre porté, car il est sur l'une des îles de cet archipel.

-Doit-on le laissait en vie maître?

-Oui car, il est temps pour lui de continuer à souffrir.

 

À suivre...

19 mars 2011

GABTOR #3

 elfe

PARTIE 2 LA NOUVELLE ANGE DU TAJNARA

 

Il faisait froid et la neige recouvrait le paysage. Près du clan de Thanaï, une jeune femme elfe chassait. Elle était accompagnée d'un jeune homme, un ami d'enfance. La jeune femme s'appelait Élayna. Éldéront la première fois qu'il l'avait vue, était tombé sous son charme. Élayna était entrain d'observer un cerf cherchant à manger dans la couche épaisse de neige. Elle respira calmement, mit une flèche à son arc, le banda, puis visa. Le cerf était toujours en mouvement, puis s'immobilisa. Il avait enfin trouvé à manger et se mit à brouter. Élayna allait lâcher la corde quand tout à coup un son de cor se fit entendre. Élayna qui ne s'y attendait pas lâcha la corde, le trait partit en biais et rata de peu sa cible qui s'enfuit.

- Élayna, il faut y aller !

- J'arrive Alrate.

 Vexée elle se retourna, puis suivit son compagnon qui était bien bâti, avait les yeux bleus et les cheveux blonds. Tous les elfes du clan étaient déjà rassemblés et formaient un cercle autour du chef. Élayna et Alrate arrivèrent et trouvèrent une place dans la foule. Le chef demanda le silence et dit:

-Notre chamane a eu une transmission de pensée de la part de Dranfus Le Sage et de Sarmas Le Sylvicole.

La foule se mit à parler et l'atmosphère se fit pesante.

-Je croyais qu’ils étaient mort comme les trois autres. Chuchota quelqu’un.

- Notre chamane s’est peut-être trompée, dit une autre personne.

- Silence ! Hurla Thanaï.

Puis il reprit:

- Ils lui ont dit que la fin viendrait si la nouvelle élue ne les rejoignait pas dans les jours à venir.

La chamane sortit de sa hutte et dit d'une voix de stentor:

- Ils m’ont donné pour mission de trouver l’élue qui se trouve selon leurs dires parmi nous et ils se serviront de mes yeux pour voir, ce qui ne peut être vu.

 Toute la communauté regarda la chamane d'un oeil étonné. La chamane avança et entra dans la foule, puis ses yeux s’illuminèrent. Tout le monde recula à son passage. Élayna se disait mentalement pour se rassurer.

 - Ce n'est pas moi, je ne suis pas l'élue, je ne risque pas d’être choisie.

 Elle n'eut pas le temps de s'esquiver au passage de la chamane, car elle lui saisit le poignet. Élayna eut un moment de panique, elle allait dégager son poignet, puis lui expliquer qu'elle s'était sûrement trompée, mais elle n'eut pas le temps, la chamane la fixa longuement et dit :

 - Tu es l'élue Élayna.

- Non, ce n'est pas vrai, ce n'est pas possible, balbutia t-elle

Alrate s'approcha et dit calmement:

- Il y a sans doute erreur ?

La chamane lui fit signe que non.

- Il te faudra partir maintenant, dit-elle à Élayna.

 Élayna ne se le fit pas dire deux fois. Elle entra dans sa hutte prit un sac en peau de guivre, ainsi que plusieurs choses. Puis elle en sortit.

 - Tu es prête? Demanda Alrate.

- Plus que jamais.

 La chamane arriva à sa hauteur et lui tendit un étrange objet. C'était un pendentif fait en orium pur ayant la forme d’un pentacle. Élayna le prit et le regarda longuement. La chamane dit :

 - Quand j'ai eu la transmission ce pendentif est apparu à mes côtés, comme par magie. Il t’aidera dans ta quête. Les deux mages m'ont aussi dit qu'ils se trouvaient dans les abysses de la mer Impétueuse. Élayna le pendit à son cou et dit :

 - Je ne m'en séparerai jamais.

 Elle fit vole face et s'éloigna, Alrate, sur ses talons. Élayna ne se retourna pas et marcha droit sans s'arrêter, droit vers sa destinée. Ils quittèrent la forêt du Féralas et se dirigèrent vers les montagnes du Basaï-Dray, tout d'un coup, ils découvrirent une forme étrange drapée de vert qui tenait un bâton en bois de séquoia. L'étrange forme qui était de dos se retourna. C'était un vieil homme, un mage vert.

 -Bonjour Élayna, dit-il.

-Vous me connaissez?

-Oui, car je suis un mage vert, nous sommes les gardiens du Féralas. Je t'attendais, je voulais te dire que ta quête ne serait pas chose aisée, car elle sait tout.

-Qui?

-Karma, la reine des ténèbres et grâce à ses mages noirs, elle peut tout savoir. D'après les écrits, elle aurait quatre bras portant quatre épées, qui dès qu'elles frappent l'ennemi provoque une onde de choc qui le broie. Elle est aussi nécromancienne, elle contrôle des armées entières de monstres décharnés, qui ne connaissent pas la pitié, prends garde dit-il avant de disparaître.

-Mais si elle sait tout, elle va peut-être essayer de nous tuer! S'exclama Élayna.

Ses doutes étaient fondés car déjà une nuée de drakôns, des petits dragons à deux pattes ne crachant pas de feu, obscurcirent le ciel. Ils les fixèrent intensément de leurs petits noirs, puis la nuée descendit en piqué pour débarrasser leur maîtresse de ces gêneurs. Un dragon vert surgit hors de la forêt semant la panique dans l'essaim. Élayna prit son arc et tira une volée de flèches qui transpercèrent de part en part les drakôns. Affolé le reste attaqua le reptile qui les calcina, une fois la menace passée, le dragon vert repris son apparence de vieillard. Élayna et Alrate l'aidèrent à se relever.

 -Merci de m'aider.

De nombreuses blessures parsemaient son corps.

-Ils ne m'ont pas fait de cadeau.

Élayna était au petit soin, mais le mage lui dit.

-Ça ne sert à rien mes blessures sont trop profondes..

Une quinte de toux l'interrompit subitement, son état ne s'améliora pas, puis il reprit.

-…Laisse- moi mon destin est scellé.

-Non, murmura-t'elle.

-Accepte le.

-Je refuse de laisser tomber, dit-elle d'un ton énergique et déterminé.

-Tu es vivante, c'est le principal.

Son cœur le lâcha et il s'affala sur le sol. Ils prièrent pour son âme et l'enterrèrent. Élayna et Alrate eurent du mal à manger, après tous ce qui s'était passé. L'appétit leur manqua. Dès qu'ils eurent terminés, ils fourrèrent toutes leurs affaires dans leur sac et décidèrent de repartir. Ils se dirigèrent vers les montagnes et trouvèrent l'entrée d’une mine. Élayna déposa son sac et en sortit une poignée de branchages et deux silex. Elle enflamma les branchages, puis empoigna un flambeau, l’alluma et s'engagea dans l'embouchure. Alrate la suivit mal assuré. Ils marchèrent tout en cherchant le bon chemin. Enfin ils débouchèrent dans l’un des nombreux ateliers où ils virent une bonne centaine de nains affairés à leur tâche. Ils traversèrent l'atelier sans se faire remarquer. L'air devenait de plus en plus pesant. Ils commencèrent à suffoquer, le flambeau s'éteignit, ils étaient dans l'obscurité la plus totale et l'oxygène vint à leur manquer. Ils furent cloués sur place, leurs yeux se fermèrent, puis ils sombrèrent dans le néant. Un vrombissement se fit entendre et une foreuse manuelle montra le bout de son nez, le cône de fer torsadé fit voler la roche en fines particules, puis un nain habillé en cuir élimé et arborant un casque en fer grossièrement taillé les vit, là, allongés sur le sol et posa sa foreuse à terre. Ils se réveillèrent sur une couchette en peau de sanglier. Ils étaient dans la salle d'audience, le roi les regarda longuement, puis il dit:

 

- Qui êtes-vous ?

Élayna tourna la tête en direction du roi et lui répondit;

- Nous sommes deux elfes en mission. Nous devons rejoindre Dranfus et Sarmas.

- Je vois, mais d'après ce que l’on sait, ils se seraient terrés dans les abysses de la mer Impétueuse, mais il n'y a rien là-bas à part les mages bleus et leur armée de machines. Et puis de toute façon vous ne pourrez pas traverser le Gerbalgo car les gobelins sont en effervescences depuis ce qu’il leur est arrivé.

- Pouvez-vous nous aider à traverser ? Car il faut qu'on aille là-bas à tout prix. Demanda Élayna.

- Désolé nous ne pouvons pas vous aider. Car seule La Mort nous attendra au bout du chemin. Répondit le roi des nains

- Vous n'êtes que des pleutres, dit-elle sous l'action de la colère.

- Non, nous sommes seulement réalistes. Rétorqua le souverain.

 Élayna se calma, au grand soulagement de Alrate qui attendait les jambes en tailleurs.

 - La Mort ne me fait pas peur, car ma cause est juste et c’est ma mission de me rendre là-bas.

 Tout à coup un python décharné sortit de nulle part. Il rampa vers le trône et fixa le roi de ses yeux jaunes. Il ouvrit une large gueule qui laissait voir quatre crochets à venin, aiguisés comme des poignards.

 - Par Tajaran ! S’écria le roi des nains, la démone a envoyé l’un de ses larbins nous tuer.

 Élayna saisit son arc et prit une poignée de flèches. Le python se retourna et dès qu'il vit Élayna un sourire se peignit sur sa gueule. Il s'approcha d'elle, ouvrit sa large gueule et voulut la happer, mais Élayna l'esquiva ce qui rendit furieux le reptile. Il détendit son abdomen et se jeta à corps perdu vers sa proie, qui l'irritait. Élayna l'évita une fois de plus. Alrate voulu l'aider, mais elle lui fit savoir qu'elle n'avait pas besoin d'aide. Le saurien en profita pour s'enrouler autour de sa victime. Alrate voyant Élayna en mauvaise posture, prit son arc, deux flèches, puis il visa la tête et lâcha ses traits meurtriers qui allèrent se ficher dans les yeux du python. Le reptile poussa un long sifflement strident et lâcha son emprise laissant tomber Élayna qui avait le souffle coupé. Alrate s'approcha du monstre aveugle, arracha l'un de ses crochets et le lui enfonça dans la tête, le venin sécrété se répandit dans le corps du reptile l'achevant sur le coup. Le roi des nains fut soulagé, car Élayna et Alrate l'avaient sauvé, il les remercia vivement.

 -Nous ne portons pas votre peuple dans notre cœur, mais après ce qu'il vient de se passer, je consens à vous venir en aide.

- Ce n'est rien votre majesté, dit Élayna. C'est normal, nous avions une dette envers vous, car vous nous avez évité La Mort dans ces tunnels et nous vous en remercions. Vous ne nous devez rien.

- Si, car vous m'avez vous aussi sauvée la vie.

- N'en parlons plus, il nous faut repartir maintenant et sans plus tarder.

-Attendez!

-Élayna et Alrate se retournèrent.

-J'insiste, dix de mes soldats vont vous aider à traverser.

-Nous vous remercions. Dirent Élayna et Artis.

 Ils prirent congé, on leur indiqua la sortie et une fois dehors ils se dirigèrent vers les volcans du Gerbalgo, accompagné de dix nains en arme.

 -Après ce qu'il s'est passé, vous pouvez être sûr, que notre peuple aura une meilleure estime du vôtre. Dit le chef d'escouade aux deux elfes.

-Au fait, j'ai une question à vous poser, dit Élayna.

-Dites toujours, répondit le chef.

-Avez-vous des habitations?

-Oui, bien sûr, où croyez vous qu'on dort, dans des trous? Les habitations sont plus en profondeur. Ce n'est pas parce que vous ne les avez pas vus, qu'il n'y en a pas. Vous n'avez vu que les mines et les ateliers qui se trouvent dans les montagnes, ainsi que la salle d'audience du roi. Le peuple, lui, se trouve sous terre. On y trouve plusieurs villes souterraines, le palais du roi, des cimetières et des garnisons. Notre royaume est comme une fourmilière et les montagnes franchement sont dans le même état, toutes creusées de partout un vrai bordel.

-Je vois et des défenses, vous en avez?

-Les montagnes sont les plus sûres des défenses.

-Je disais ça parce que, j'ai l'impression qu'on peut rentrer chez vous comme dans une auberge.

-Les principales entrées sont très bien protégées. Mais c'est vrai qu'il y a une carence au niveau de l'entré des mines, en tout cas en dessous croyez-- moi, on ne peut pas renter ou sortir comme ça.

 Tout d'un coup une ombre monstrueuse se dessina sur le sol et des cris aigus se firent entendre. Ils virent tout un bataillon de gobelins suivit par un ogre enchaîné. Ils étaient dirigés par les mages rouges enveloppés de la tête aux pieds, d'habits rouge pourpre. Après la mort du roi des gobelins, les mages avaient décidé de prendre les rênes. Ils étaient dirigés par un mage supérieur, qui avait décidé de faire parcourir le domaine aux hordes de gobelins. Le mage rouge supérieur attendait des gobelins qu'ils lui trouvent des esclaves, afin de reconstruire la tour de leur roi décédé. Les gobelins les repérèrent, les encerclèrent et les mages lancèrent un ultimatum que les nains refusèrent. L'escouade de nains sortit les armes et combattit, mais les gobelins eurent l'avantage du nombre et une fois le combat terminé, ils entravèrent Élayna et Alrate et les emportèrent. Une fois arrivés au chantier, ils les conduisirent devant leur nouveau maître, le mage rouge supérieur. Il était assez grand, ses habits étaient d'un rouge vif, brodé de fils d'or. Une forme noire apparut et s'approcha de lui. Le mage qui avait senti la présence de la nouvelle arrivante dit :

 - Est-ce eux maîtresse?- Oui.

 La forme prit consistance et devint une belle jeune femme aux cheveux bruns rassemblés en une natte. Elle était habillée d'un pagne long, de bottes montantes et d'un corsage.  C'était Karma sous sa forme humaine. Elle s’avança vers Élayna et dit.

 - Bonjour Élayna.

-Vous êtes…

-Oui, je suis Karm

-Je m'attendais à une démone.

-Ceci est ma vraie apparence. Jadis j'étais une mortelle, puis Tajaran m'a fait devenir une ange. J'ai servi le dragon blanc, jusqu'à ce que les servants de mon nouveau maître m'aient corrompu et fit perdre mon statut d'ange en me faisant devenir démone.

-C'est terrible ce qu'il vous est arrivé, dit Élayna.

-C'est vrai, mais c'est ainsi, je suis devenue la marionnette des dieux, qui se disputent mon contrôle. Bref, je ne suis pas venue pour discuter de ça, je sais que tu es à la recherche de Dranfus et Sarmas et je voudrais que tu sois ma boussole, car moi aussi je les cherche.

-Jamais, je préférerais mourir plutôt que de vous servir.

 Karma entra dans une rage folle et prit son apparence démoniaque. Son corps devint tout noir, une queue lui poussa, des ailes noires se déployèrent derrière son dos, ses pieds et ses mains devinrent des griffes, son corps fut recouvert d'écailles, deux autres bras apparurent et ses habits restèrent les mêmes. Elle saisit Élayna avec ses deux nouveaux bras et dit.

 -Tremble devant moi sale vermisseau et apprend qu'on ne refuse rien à la reine des ténèbres. Tu me serviras que tu le veuilles ou non.

 Une marque noire apparut sur le corps d'Élayna. Karma, satisfaite relâcha son emprise et laissa tomber Élayna à terre.

 - Immonde petite chose.

Elle la fixa longuement puis repris.

- Maintenant que je t'ai marqué, je vais te libérer, mais je vais garder ton précieux compagnon avec moi.

 Elle claqua de ses vingt doigts, le sol se mit à trembler et des squelettes de gobelins sortirent de terre. Ils marchèrent jusqu'à Alrate et le saisirent.

 - Si tu veux qu’il vive, je te conseille de les trouver le plus vite possible. Ces deux déchets sont des remparts à mon règne et tant qu’ils seront encore debout, je ne pourrais pas être tranquille. Ne me fais pas défauts, car il t’en coûterait.

 Karma disparut avec Alrate et le mage rouge supérieur demanda qu’on libère Élayna et qu’on la laisse partir. Elle se retenait de pleurer. Elle reprit confiance en elle et se redressa, si elle trouvait Dranfus et Sarmas elle pourrait non seulement libérer Alrate mais en plus tuer la démone. Cette pensée la réconforta et l’aida à continuer. En une journée, elle quitta la chaîne de volcans et arriva devant le château de Véridion, qu’elle contourna. La nuit était tombée et elle ne savait où dormir. Finalement elle décida de se rendre dans un village et trouva logis, dans une remise. Elle s'en accommoda facilement. Le lendemain, elle fut réveillée par les premiers rayons du soleil, puis elle repartit. Éreintée après plusieurs heures de marches, elle se reposa au pied d'un arbre, mangea une galette et reprit son voyage, en continuant ainsi, elle rejoignit la mer Impétueuse. Elle était impressionnée par tant de beauté, car elle n'avait jamais eu la chance de voir la mer. Puis elle se demanda comment elle pourrait traverser, quand un homme encapuchonné s'approcha d'elle.

 - Qu'avez-vous mon enfant ? Lui demanda-t-il.

- Je réfléchissais au moyen de traverser.

- Il n'y a rien de plus facile. J’ai une barque et je peux vous prendre à mon bord si vous le désirez.

- Cela ne vous dérange pas?

- Non, car je suis là pour ça, je suis Le Passeur.

Elle se montra sceptique, mais accepta.

- Je vous en serais très reconnaissante.

 Elle grimpa dans sa barque. Le Passeur prit alors une longue perche et se mit à ramer, la mer était calme et le soleil brillait, puis ils traversèrent un épais rideau de brume et le temps changea subitement, des éclairs traversèrent le ciel, la pluie se mit à tomber et la mer se déchaîna.

 - Pourquoi ce changement subit?

Le Passeur lui dit calmement.

- Sais-tu pourquoi on appelle cette mer "impétueuse"?

- Non.

-Les mages bleus voulaient être sur de ne jamais être dérangé et donc ils ont conçu un sortilège capable de rendre la mer impraticable, mais comme ce sortilège est assez instable, ils ont décidés d'ériger une barrière magique tout autour afin de contenir sa puissance dévastatrice. C'est le rideau de brume qu'on a traversé tout à l'heure. Les mages bleus ont également étés obligé de créer un bouclier de protection autour de leur complexe afin qu'il ne soit pas engloutis par le sortilège. Ce bouclier est généré grâce à leur générateur principal. Un gigantesque rouleau faillit les percuter, mais Le Passeur manoeuvra habilement. Il s'arrêta devant un formidable édifice qui flottait au-dessus de l’eau.

- Je vous laisse ici.

- Pourquoi?

- Parce que je ne peux pas aller plus loin, adieu donc.

 Il la saisit par la taille et la jeta par-dessus bord. Élayna surprise mit un certain temps à réaliser ce qui était arrivé, puis soudain un drone voleta devant elle, il s'avança et une voix de synthèse lui demanda :

 - Que faites-vous ici?

 Étonnée Élayna mit du temps à répondre puis finalement dit avant de prendre la tasse :

 - Le Passeur m'a conduite ici.

 Elle faillit se noyer à plusieurs reprises, mais le drone semblait s'en moquer et continua.

 - Très bien je vois que vous êtes un spécimen de choix, vous serrez sans nul doute un très bon sujet d’étude.

Un câble de remorquage l'agrippa et le drone s'éleva dans les airs. Ils passèrent par un sas disposé sous la ville flottante et arrivèrent dans un compartiment très actif où des arcotiques et quelques humains attendaient en file indienne. Des robots gardes les encadraient de leur masse imposante de boulons et de métal.

 - Mines d’orium bleu ! Tonna un des robots.

 L'un des prisonniers se rebella.

 - Non, je ne veux pas y aller.

- Attrapez le ! Fulmina un des guerriers mécaniques

 L'homme voulut s'enfuir, mais un des robots l'attrapa et vérifia quelque chose à la tempe du prisonnier. Élayna fut étonnée d'apercevoir une petite sphère greffée sur le rebelle. Elle entendit le drone dire d'un air las.

 - Pff c'est le deuxième cas en l'espace d'une heure, ce n'est pas possible.

 Elle regarda de nouveau en dessous, le prisonnier fut agenouillé et désintégré. Elle hurla d'effroi. Le drone la conduisit devant une porte qui s'ouvrit à leur approche et la laissa choir sur le sol. Une voix se fit entendre.

 - Approche, n'aie pas peur !

 Elle se retourna et vit un homme en bleu. Il était assit derrière un bureau transparent et la regardait.

- Mais qui êtes-vous?

- Je suis le mage bleu supérieur.

- J’aimerais savoir le nom et l'utilité des petites sphères, qui sont sur les esclaves.

- Ce sont des bloqueurs, ils servent à empêcher aux esclaves de penser par eux-mêmes, ce sont donc des pantins, malheureusement il y a quelques disfonctionnements, mais tu en sais beaucoup trop.

 Il prit un bloqueur et s'approcha d'elle. Élayna ne bougea pas, il dégagea sa nuque et à sa grande stupéfaction découvrit ses oreilles pointues et dit:

 - Une elfe ! Si je m’y attendais. Dans ce cas, ça change tout, comme vous êtes la première elfe que j’ai sous la main, je vais vous conserver et vous aurez l'ultime privilège d'être clonée.

 Il lui injecta un puissant sédatif et la fit enfermer dans une bulle en plastique qui se trouvait dans une autre salle. Une fois Élayna à l’intérieur, la bulle se remplit d’un étrange liquide. Élayna ouvrit les yeux et réalisa qu'elle était enfermée. D'abord elle crut qu'elle allait mourir asphyxiée, puis elle vit à son grand étonnement, qu’elle pouvait respirer. Elle balaya la salle des yeux et remarqua des ordinateurs allumés, qui laissaient voir une multitude de chromosomes. Elle ne savait pas qu'elle était entourée de mages en pleine phase de manipulation d'ADN, puis d'autres bulles sortirent du sol et se remplirent du même liquide, des fœtus apparurent et le cycle de la vie défila devant ses yeux, enfin tout s'arrêta. Les fœtus étaient à maturité. Ne pouvant en supporter d'avantage, elle saisit son médaillon et fissura sa prison, le liquide en sortit, puits elle s’extirpa de la bulle après avoir créé une ouverture suffisamment grande pour qu’elle puisse passer. Elle courut hors de la salle, s'arrêta soudain et vit des robots gardes qui se mirent à lui tirer dessus. Elle esquiva la première salve, s'arrêta près d'une bouche d'aération et s'y engouffra. Élayna soulagée d'être encore en vie s'empressa de s'agenouiller et de ramper dans le conduit. Elle se dit :

 "Maintenant il faudrait que je réfléchisse comment me sortir d'ici ainsi que les esclaves."

 Soudain le sol s’affaissa et elle tomba dans une salle gigantesque où se tenait le générateur principal. Des mages bleus étaient occupés sur leurs écrans de contrôle et des androïdes drapés de bleu et armés de lance laser arpentaient la salle. Élayna se douta que cet endroit devait être important étant donné le monde qui s’y trouvait et la sécurité accrue qui était mise en place et pensa trouver le moyen d’arrêter cet enfer dans lequel elle se trouvait. Elle regarda autour d’elle et trouva une pièce non gardée. Elle s’y rendit, récupéra une toge accrochée, la revêtit, puis retourna dans la salle du générateur. Elle se dirigea vers un poste, prit en étau le cou du mage et lui enjoignit d'éteindre le réacteur. Le mage voyant qu’il n’avait guère le choix s’exécuta. Une voix confirma que le générateur principal était coupé et qu’il fallait vite le remettre en marche. Le courant s’éteignit et tout fut plongé dans les ténèbres.

 “Le Passeur disait vrai, donc il doit me rester peu de temps avant que tout ne soit englouti par les flots. Par contre je n’y vois plus rien, ce qui est embêtant.”

 - Enclenchez le générateur de secours ! Ordonna un mage, qui devait être le chef de section.

- Le générateur de secours ne fonctionne pas. Lui répondit le mage responsable de celui-ci.

- Envoyez le message d’urgence à la tour de contrôle pour leur signaler que nous avons une avarie !

-Oui, monsieur. Lui répondit un autre mage.

 Quelques minutes après.

 - La tour de contrôle ne répond pas monsieur. Lui signala le mage.

- Nous avons sans doute une taupe parmi nous. Gardes, trouvez le fauteur de trouble, pour que l’on puisse rétablir le système ! Ordonna le chef de section aux androïdes

 Élayna assomma le mage qu’elle tenait toujours sous son emprise  et se fit repérer. Elle se retourna et  évita un cou de lance qui fracassa son écran au lieu de sa tête. Elle fit face à son adversaire évita une deuxième attaque et le fit tomber. À peine fini les autres androïdes étaient déjà sur elle. L’alarme se mit soudain à retentir.

 - C’est trop tard ! Évacuez les lieux ! Ordonna le chef de section

 Les autres mages ne se le firent pas dirent deux fois. Ils se dirigèrent vers la sortie l’air complètement affolé et se dépêchèrent d’enclencher le système d’ouverture manuel des sas. Élayna ramassa la lance qui était près d’elle et se battit contre les androïdes. Après les avoirs vaincus non sans mal, elle suivit des mages bleus qui venaient d’une autre salle, jusqu’au hangar qui était alors en pleine activité. Une fois remise de ses émotions, elle demanda des nouvelles des prisonniers et on lui répondit qu’ils étaient en sécurité.Tout d'un coup une longue vague engloba le centre, et l’eau s'insinua à l’intérieur inondant tout et engendrant de nombreuses explosions qui ébranlèrent le centre.

 -Alerte, l’eau s’est infiltrée, dépêchez vous d’évacuer le centre ! Tonna une voie.

Mais il était trop tard car déjà le souffle d’une des explosions remonta jusqu’au hangar. Élayna courut, le souffle augmenta de puissance et se mit à accélérer la cadence, il emporta tout sur son passage, Élayna se jeta à corps perdu dans la mer et juste à ce moment-là, le centre implosa.Un siphon se mit à engloutir Élayna, elle fut ballottée dans tous les sens et atterrit dans une grotte sous-marine. Elle se leva et se trouva face à une grande porte gravée de runes. Elle l’inspecta et vit une encoche en forme de pentacle, elle inséra son pendentif dans l’encoche et celui-ci tourna sur lui-même. La porte s'ouvrit à la volée. Élayna entra dans l'embrasure, mais avant elle se débarrassa de la toge de mage bleu qu’elle portait.

 

- Bienvenue Élayna.

 Devant elle se trouvait Sarmas Le Sylvicole ainsi que Dranfus Le Sage, sous leur vraie forme.

 - Nous sommes heureux de te voir, dit Dranfus. Mais il va te falloir repartir pour la raison suivante, Tajaran est entré en contact avec nous et nous a apprit qu’il avait été ravi par la démone, grâce à une épée ensorcelée.

- Taj suppose que c’est les mages noirs qui ont ensorcelé cette épée afin qu’elle puisse devenir sa prison, reprit Sarmas. Pour récupérer l’épée qui se trouve plus en profondeur, il te faudra pouvoir respirer sous l’eau. Prends donc cette plante !

Il brandit une branchiflore qu’il avait fait apparaître et la tendit à Élayna.

-Il te suffira de la mâcher. Maintenant va, le destin de Tajnara est entre tes mains !

- Qu’il en soit fait ainsi, ajouta Dranfus, et voilà maintenant l’équipement que tu porteras en tant que nouvelle ange de Tajnara.

 

 Élayna fut soudain entourée d’une aura de lumière, une armure en orium pure recouvrit son corps de la tête au pied et une épée en son fourreau lui fut ceinte.

 

-Maintenant que tu es prête tu peux te mettre tout de suite en quête de la prison de Taj. Acheva Dranfus

- Attendez ! dit elle.

Les deux dragons la regardèrent, étonnés.

- Karma m’a eue par surprise. Elle m'a marqué puis m'a ensuite libérée pour que je la conduise à vous. Elle va essayer de vous tuer.

- Ne t'en fait pas pour nous, maintenant va !

 

Élayna prit congé, puis se mit en quête. Après avoir sondé les profondeurs abyssales de La Mer Impétueuse, elle finit par trouver la prison de Taj. Elle dégageait une très forte lueur malgré les algues qui la recouvrait. Élayna saisit la poignée et dégagea l’arme, puis elle joua des jambes et retourna à la surface, à peine avait-elle posé un pied sur le sol que Karma entourée de vingt Karmataures lui firent face.

 

- Je te remercie, elfe, car grâce à toi j'ai pu enfin trouver leur cachette et mettre un terme à leur existence. Mais j’ai eu l’impression qu’ils se doutaient de ma venu. Tu n’en serais pas pour quelque chose ? Au faite, tu n'as plus à porter cette marque.

La marque qui avait permis à Karma de suivre Élayna disparut.

- Je veux voir Alrate ! Vous avez eu ce que vous vouliez. Alors tenez parole si vous en avez une.

- Montrez lui ! dit Karma.

 

Les Karmataures s’écartèrent et le corps d’Alrate tomba sur le sol.

 

- Vous l'avez tué espèce d'ordure. Vous allez payer pour sa mort et celle de Sarmas et Dranfus.

 

Elle brandit l’épée ensorcelée et son épée. Karma, qui reconnut la prison de Taj ainsi que son ancien équipement d’ange, prit soudain peur.

 

- Non ! Pas ça.

 

Élayna se jeta sur la démone, celle-ci se protégea avec ses quatre épées et perdit deux de ses bras.

 

- Malédiction, dit la maîtresse des ombres qui disparut

 

Élayna décima les Karmataures, rangea les deux épées et fit des funérailles à Alrate. Elle avait peut-être réussi sa mission, mais celle-ci lui avait coûté la vie d'un être cher.

 

Artis et Éldéront chevauchaient de superbes chevaux à robe blanche. Le roi Salomon lui était à la tête de son armée, composée de dix mille fantassins, cinq cents cavaliers et trente archers. L'immense armée partit en direction de la forêt du Féralas, qui était toujours aussi gigantesque, mais magnifique.

Élayna était rongée par les remords, pourquoi n'avait elle rien fait pour sortir Alrate de ce pétrin. Son fidèle ami, lui manquait, mais en tant qu'élue, malheureusement, elle devait faire des sacrifices et tout Tajnara comptait sur elle. Soudain Le Passeur qui semblait venir de nulle part et ne sachant pas que c'était elle, lui proposa :

- Seigneur chevalier, puis-je vous aider ?

Élayna se retourna.

- Tu m'as assez aidée comme ça.

- Vous ! Mais c'est impossible ! Vous devez être morte !

- Et bien comme vous pouvez le constater, ce n'est pas le cas et si vous ne voulez pas que je me courrouce, vous devrez m'emmener sur l'Ile des Châtiments et j'épargnerais peut-être votre vie.

 

 Le Passeur ne sachant pas quoi dire s'exécuta. Élayna satisfaite le suivit vers son embarcation. Le Passeur serra sa perche contre lui espérant de tout son cœur ne pas finir empalé au bout de la lame de l'elfe. Il ramait calmement et ne savait comment faire pencher la balance en sa faveur. Il réfléchit un certain temps puis voyant que cela ne servait à rien, arrêta sa méditation. Élayna quant à elle avait le visage impassible, puis remarquant le stress du Passeur elle fut satisfaite du résultat, mais craignit malgré tout la rébellion de celui-ci. Elle enleva son heaume, le posa à côté d'elle et finalement abandonna ses noires pensées pour enfin connaître la quiétude qui lui manquait tant. La journée passa rapidement sans qu'elle eût besoin de manger ou de se reposer, elle ne sentait aucune fatigue, aucune tension. Le soir tomba sur l'armée des humains, comme un marteau de forge. Le sommeil et la fatigue étaient ressentis par chacun, mais des grands feux de camps furent quand même allumés et l'armée se restaura et goûta un repos bien mérité. Le lendemain Élayna ne voulut pas faire escale sur la terre ferme, même après les suppliques du Passeur, puis constatant qu’il était des plus fourbu et ne faisait pas de simulacre, elle accepta. Elle n'avait pas envisagé de s'arrêter, mais il en tenait de la vie de son guide. Une fois à terre, il attacha l'embarcation à un tronc d'arbre. Élayna reconnut juste après le territoire inhospitalier des hordes gobelines. Elle voulut rebrousser chemin, mais elle n'en fit rien. Bien entendu ils eurent du mal à trouver quelque chose à se mettre sous la dent. Élayna pensa soudain, mais comment les gobelins pouvaient-ils se nourrir sur cette terre stérile ? Elle marcha un certain temps puis trouva finalement Le Passeur en train de dépecer une charogne. Le spectacle était ignoble, le sang de la bête giclait dans tous les sens, puis elle vit posté dans un arbre, un gobelin qui était en train d'engager un carreau sur son arbalète. Le temps qu' Élayna avertisse Le Passeur, le trait meurtrier avait transpercé le cou de celui-ci. Le corps tomba lourdement sur le sol dans une mare de sang, le gobelin voulut recommencer, mais Élayna lui envoya l’une de ses épées dans le ventre et la créature chuta. Elle la récupéra et la rangea dans son fourreau. Elle continua son trajet, car elle pensait que les gobelins avaient coulé son embarcation. Elle arriva devant le rempart en bois entourant les volcans, il n'était pas tout à fait réparé, elle se faufila donc à l'insu des gobelins et passa de l'autre côté. Elle monta quatre à quatre les marches qui menaient à la tour, malheureusement elle se fit repérer, des cors sonnèrent, les gobelins sortirent de leurs tentes en courant et les mages arrivèrent, Élayna décima les gobelins sans trop de mal, les mages déçus se métamorphosèrent en de magnifiques dragons et des éclairs sortirent de leurs pupilles explosant une à une les marches. Élayna atteignit le sommet et fut soulagée. Elle voulut souffler, mais le temps ne lui permit pas. Elle enfonça la lourde porte et se réfugia dans l'édifice. Tout avait été refait exactement, comme au temps où le roi des gobelins siégeait-là, c'était le même décor. Elle pouvait contempler le magma qui se trouvait sous ses pieds.

 

- Bienvenue Élayna.

Le mage rouge supérieur se tenait devant elle.

- Lors de notre première rencontre, je n’ai pas eu le temps de me présenter. Je m’appelle Alchakmor et jadis j’étais le conseiller du roi des dragons Nagar, qui gouvernait la planète Dragonias, mais celui-ci ma banni et j’ai atterri sur Gabtor. Comment j’ai pu venir jusqu’ici? Sur cette planète, c’est très simple, j’ai volé, car je suis un dragon.

 

Sa longue barbe se raccourcit, des cornes lui sortir de la tête, ses yeux s'allongèrent …

 

- Si tu as réussi à venir jusqu’ici, c’est que tu as su tenir tête à ma maîtresse. Tu as dus gagner en puissance alors, c’est intéressant, j’aurais bien voulut m’amuser avec toi, mais si tu venais à mourir ma dame ne me le pardonnerait sûrement pas. Nous nous reverrons néanmoins si tu as assez de courage pour t’aventurer sur l’île des Châtiments.

 

Puis il s’envola après avoir exploser le plafond de l’édifice. Élayna se trouvait maintenant au Basaï-Dray, il y faisait grand froid. Elle marcha, résista au blizzard, puis le soir tomba et elle se reposa quelques minutes à peine. De jour comme de nuit, elle escaladait, elle marchait, marchait jusqu'à n'en plus finir. Elle mangeait très peu et son armure reposait sur son corps engourdi et frigorifié, elle avait du mal à résister. Elle était fatiguée et finit par s’arrêter, mais cela lui fut fatale et elle tomba sur la neige complètement morte de froid. La providence la sauva heureusement en mettant sur son chemin l’armée du roi Salomon et l'armée du roi Slian.

Éldéront fut celui qui la réveilla, le plus simplement, avec des mots doux.

Elle ouvrit les yeux, puis elle eut un hoquet de stupeur, à peine était elle revenue d'entre les morts, qu'un beau jeune homme la fixait tendrement, elle était comme paralysée, puis elle se rappela.

 

- Él…dé…ront.

Elle s'évanouit sous l'émotion.

- A t'elle dit quelque chose? demanda Salomon.

Il hésita puis répondit :

- Non, elle n'a rien dit.

Élayna fut réveillée de nouveau, mais cette fois ci par le roi des elfes, Slian.

- C’est toi Élayna?

- Oui, dit-elle.

-Thanaï le chef de ton clan m’a parlé de toi et de ta quête. Les as-tu trouvés? Lui demanda-t-il.

-Oui, mais maintenant ils ne sont plus, à cause de la démone. Mais que faites-vous ici?

- Le roi Salomon et venu me voir et m’a demandé de rejoindre les humains en souvenir du temps où nos deux peuples étaient encore allié avant que ne vienne l’ère de chaos.  Les humains nous emmèneront dans un château où le roi Véridion attend les renforts du roi Salomon afin de mener une guerre contre la reine des ténèbres.

 

Après plusieurs jours, ils débarquèrent victorieusement au Véridias. Le roi Véridion accueillit comme il se devait son vieil ami et les renforts qu'il apportait.

- Mes amis, demain nous partirons sur de somptueux navires que mes constructeurs ont mis des mois à bâtir, pour aller leur botter les fesses à tous ces morts.

 

Peu après Véridion, Salomon et Slian signèrent le traité d’alliance entre elfes et humains, qui avait été rompu à cause de l’ère de chaos. Tout le monde poussa des vivats et des cris de joie et le lendemain, ils se préparèrent à partir. Élayna respirait l'air marin, elle était sûre, que plus rien ne l'arrêterait maintenant et elle pu souffler, car après le séjour passé dans les montagnes, elle n'en pouvait plus. Ils partirent dans l'après-midi et le vent leur fut favorable. Éldéront passa le plus clair de son temps à parler avec Élayna. Elle avait le visage radieux au grand soulagement d'Éldéront. Il n'avait jamais connu le grand amour et là, il découvrit pourquoi les hommes ne pouvaient se passer des femmes. La mort d'Alrate avait beaucoup affecté Élayna, mais elle n’en laissait rien paraître. Elle avait besoin de réconfort et Éldéront lui en apporta. Après l’attaque de la guivre, ils avaient eu le temps de se connaître un peu et de s’apprécier mutuellement et quelque chose c’était créé entre eux, mais le lendemain pleine de honte, elle était parti au plus vite rejoindre sa hutte avant l’arrivé de son chef, car elle avait aidé les étrangers et c’était lié à l’un d’eux ce qui était contraire à la loi elfe. Éldéront à son réveil était chagrin, car il n’avait pu la voir une dernière fois. Artis et les autres trouvaient qu'Éldéront flânait trop avec cette fille, mais ils ne savaient pas encore que c'était elle qui leur apporterait la victoire. La nuit tomba vite, ils n'étaient plus qu'à quelques encablures de l'île maudite. Le jour se leva enfin sur l'armée de la Liberté.

 

- Elle est là, je ressens sa présence.

 

Les yeux rouges de Karma brillèrent de mille feux. Elle se trouvait dans la tour de sa forteresse, qui couvrait la moitié de l'île. La reine des ténèbres endossa son armure en argentium pur et mit son heaume. Elle prit ses deux nouvelles armes, un fouet ardent et une épée démesurée. Elle passa son fouet autour de sa paume et son épée, elle, fut rangée dans un fourreau qui se trouvait sur son dos. Elle descendit les escaliers, sortit de la tour et se dirigea vers le bâtiment principal où se trouvait la grande salle et y vit les mages noirs, les mages rouges et les mages bleus. Les mages rouges et les mages bleus devant sa toute puissance avaient signés un pacte avec lui les protégeant ainsi de sa colère. Karma regarda l'assemblée avec un rictus méprisant. L’armée de la Liberté débarqua sur la plage et attendit les instructions des trois rois. La reine des ténèbres quant à elle hurla de son balcon qui donnait, dans la cour de sa forteresse :

 

- Anéantissez les tous et que leur sang recouvre cette terre ! Chargez !

 

Les portes de la forteresse s'ouvrirent, l'armée de Karma se lança à la rencontre de l'armée de la liberté et le carnage commença. Alors qu’humains et elfes s’occupaient des elfes noirs, Élayna pourfendait à elle seule les morts-vivants, les Karmataures, et les squelettes. Ses lames vibraient et s'abattaient sur tout ce qui bougeait, elle se défoulait et se vengeait par la même occasion. Karma voyant son armée s'amoindrir, entra dans une colère noire. Il dégaina son épée et éventra les mages noirs qui lui avaient assuré la victoire.

 

- Lâchez vos dragons Alchakmor !

- Mais ...

-Tout de suite j'ai dit !

Le mage rouge supérieur inclina la tête.

- Je ferai tous ce que vous voudrez maîtresse.

 

Il s'envola et son armée le suivit. En voyant Élayna le mage rouge supérieur se mit à cracher de puissantes flammes et atterrit ensuite sur le sol suivi par les autres.

 

- Ton heure a sonnée Élayna. Je t’avais dit qu’on se reverrait.

- Ce n'est pas encore la mienne, mais la vôtre.

 

Elle courut à en perdre haleine et se propulsa vers le mage. Il évita l'attaque et la projeta grâce à sa queue.

 

- Ahhhhh !

 

Il tourna sa tête et vit un humain en armure avec un casque en forme de tête de loup et qui tenait dans sa main une épée tachait de son sang.

 

- Je suis Jaspard Mc Klyne, souviens toi bien de ce nom ordure. Silverwolf finit le !

- Nonnnnnnn ! Hurla  Alchakmor et il s’effondra.

 

Élayna se releva et n’en crût pas ses yeux. Elle avait vu un esprit de loup traverser le dragon et le tuer sur le coup. Puis elle se ressaisit et vit que l'armée des peuples libres était en mauvaise posture, elle planta son épée d’ange dans le sol et une formidable onde de choc acheva l'armée noire de Karma, ainsi que les dragons de Alchakmor. L’armée de la Liberté cria :

 

- Vive La Liberté !

La reine des ténèbres sauta des remparts.

- Je vais te tuer péronnelle, car tu as osé me défier.

 

Karma détendit son fouet ardent qui percuta Élayna et au deuxième assaut, celle-ci le coupa. Karma prit ensuite son épée et un formidable duel débuta. Parfois elle faisait appel à ses sombres pouvoirs et Élayna grâce à son armure en était préservé. La démone souhaitant que le combat s'achève, lança soudain une onde de choc avec son arme. Elle alla percuter Élayna, mais Éldéront s'interposa, il encaissa l'attaque et fut projeté en arrière.

 

- Éldéront ! Vous l'avez tué, vous allez payer pour sa mort et pour celle de tous les autres.

 

Elle enfonça l’épée ensorcelée dans le cou de la démone et celle-ci tomba à genoux.

 

-Karma annule le sort qui me retient prisonnier et je te jure que tu ne le regretteras pas, dit l'esprit de Tajaran.

-Seigneur, Gémit Karma.

-Fais le!

-Libération de l'esprit!

 

La lame de l'épée se brisa, l'espritde Tajaran en sortit et se dressa de toute sa hauteur. Le corps de Karma, lui, tomba raide mort. L'esprit de Tajaran se tourna vers Élayna et dit :

 

- Merci, Élayna, tu as su prouver ta vaillance. Tu es digne de devenir, la nouvelle ange du Tajnara.

 

Des ailes recouvertes de plumes sortirent du dos d’Élayna, elle était devenue une ange. Tajaran disparut et rejoignit son royaume. Élayna enterra Éldéront, prit son esprit par la main et s'envola vers le ciel là où se trouvent les Champs-Élysées. Une fois que tout le monde eut quitté le champ de bataille, une silhouette apparut. Elle portait une cape blanche ainsi que des ailes blanches, c'était La Vie. Elle s'approcha du corps de Karma et dit.:

 

-Ma sœur La Mort t'a déjà fauchée par le passé, mais ne t'a pas gardé longtemps, car tu avais été ramené à la vie par les servants de ton nouveau maître, te voilà de nouveau morte et pas un de ses maudits mages noirs n'est là pour te ramener et te pervertir à nouveau. Tajaran m'a donc demandé d'en profiter pour te ramener parmi les vivants sous ta forme initiale.

 

La Mort apparut, affublé de sa pèlerine noire et dit à sa sœur.

-Tu vas donc la ramener?

-Oui, c'est Tajaran qui l'ordonne.

-Très bien, je m'en vais donc sans son esprit, fait ton office ma sœur.

La Mort partit laissant seule sa sœur.

-Corps de Karma qui gît ici, reprends ta forme originelle, je te l'ordonne!

 

Le corps de Karma qui était sous sa forme démoniaque reprit son apparence humaine. La Vie saisit ensuite l'esprit de Karma qui était entrain de sortir de son enveloppe charnelle et le remit à sa place, puis elle fit disparaître la blessure mortelle que lui avait infligé Élayna, ramena enfin Karma d'entre les morts et lui fit perdre la mémoire pour son propre bien. La Vie disparut une fois sa tâche achevée et Tajaran rendit à Karma son statut d'ange, qu'elle avait perdu en devenant démone.

 

À suivre...

19 mars 2011

GABTOR #2

chevalier

 

 PARTIE 1 LES CHEVALIERS DE VÉRIDION

 

C'était un jour comme les autres dans le royaume du Véridias. Le roi Véridion était assis sur son trône en orium blanc. Il avait les cheveux mi-longs tout grisonnant et de la barbe. La salle du trône était immense, ses portes étaient en chêne et ses murs étaient tapissés de superbes tapisseries représentant de grandes scènes de batailles et d'anciens monarques. Véridion se leva de son trône, sortit de la salle, emprunta plusieurs couloirs et arriva devant une porte gardée par deux soldats munis de tromblon, c’était la porte de la salle du conseil. Les deux hommes ouvrirent à leur suzerain, celui-ci entra et ses chevaliers se levèrent en le voyant. Véridion se dirigea vers son siège et s'assit, les autres firent de même. La salle était vaste, décorée sobrement et contenant une grande table et plusieurs chaises. Il y avait assis autour de la table une trentaine de chevaliers en armure.

- Mes chers chevaliers, dit le roi. Si je vous ai rassemblés ici, c'est pour choisir dix d’entre vous, afin de quérir le roi Salomon et son armée. Car je compte en finir une bonne fois pour toute avec la reine des ténèbres en l’attaquant sur ses propres terres.

Les féaux se regardèrent l'air perplexe, car pour choisir dix chevaliers, leur roi n'avait que l'embarras du choix.

 - J'irai, dit un homme de forte carrure, nommé Sparcius.

Il avait les cheveux noirs coupés courts et portait une armure imposante.

- Moi aussi, dit un autre féal, au nom d'Artis.

Il était plutôt fin, avait une pointe d’élégance et avait les cheveux châtains.

Puis huit autres chevaliers vinrent s'ajouter à la liste.

- Très bien messieurs, je suis fier de vous. Votre dévouement est sans faille. Dès maintenant, vous partirez donc vers le Salommonis.

 Tout à coup une vague de peur s'étendit sur l'assemblée. Les fenêtres claquèrent, puis se brisèrent, les morceaux de verre s'éparpillèrent dans la salle et une silhouette drapée de noir fit irruption. Elle dégagea un pan de sa cape, qui laissa entrevoir une partie de son armure en argentium noir et dégaina une longue épée à double tranchant. C'était un Karmataure. Il se dirigea vers le roi et traversa son pourpoint de sa lame. Elle s'arrêta net, puis se brisa et le spectre pu voire par la déchirure, une scintillante armure en orium blanc. Il fut déçu que son attaque ait échoué. Les gardes entrèrent, braquèrent leur tromblon et tirèrent. Le spectre surprit, fut projeté en arrière et passa par l’une des fenêtres brisées, puis il se redressa au cours de sa chute et s'envola vers l'île des Châtiments qui était le repaire de sa maîtresse, la reine des ténèbres, Karma. L'assemblée sortit de sa torpeur.

- Vous comprenez pourquoi vous devez y aller, car nous ne résisterons pas longtemps à leurs attaques, dit Véridion

- Heureusement que nous avons de vaillants gardes pour assurer la sécurité des lieux, dit un chevalier aux cheveux bruns qui se prénommait Fénure.

- Il faudrait que vous partiez maintenant et sans plus tarder, dit le roi, car le voyage sera long jusqu'au Salommonis.

- Nous sommes prêts à endurer ce long et pénible voyage pour le bien du royaume, nous vous en faisons le serment. Dirent les dix chevaliers choisis.

- Notre salut repose entre vos mains qu'il en soit ainsi, dit le roi.

Ils se levèrent et prirent congé. Les dix chevaliers préparèrent leur monture, dans la cour du château et la montèrent. Sparcius enroula la carte que le roi lui avait donnée et la mie dans l'une de ses sacoches. Le pont-levis se baissa, ils empoignèrent la bride de leur cheval et le talonnèrent. Un à un les cavaliers traversèrent et se dirigèrent vers le Gerbalgo. Ils parcoururent plusieurs kilomètres et enfin s'arrêtèrent dans une zone défrichée. Il n'y avait pas une seule trace de végétation, tout avait été coupé au centimètre prêt, excepté quelques arbres, qui avaient survécu au massacre.

 -Nous nous arrêterons ici, car il se fait tard, dit Sparcius.

Ils descendirent de leur monture.

- Fénure, tu iras chercher du bois pour le feu ! Dit Artis.

Fénure s'exécuta. Il était sur le qui vive, car la contrée n'était pas sure. Une ombre se glissa soudain derrière lui. Fénure se sentit suivi, il se retourna et vit une forme trapue, sa bouche était grande ouverte et déjà, elle se pourléchait les babines. C'était un ogre! Fénure prit les jambes à son cou et se dirigea vers le campement. L'ogre courut après lui et Fénure trébucha. Il dégaina son arme, mais la grosse masse pestilentielle le désarma d'un revers de main, le prit par la jambe et le mangea.

- Ahhhhhhhhh !

Alertés par ce cri de détresse les chevaliers dégainèrent leur épée et se dirigèrent vers l'ogre qui n'était qu'à quelques mètres. L'ogre fit jouer de ses bras noueux et envoya plusieurs de ses opposants au tapis. L'un des chevaliers tenant encore debout le prit par le flanc et lui fit perdre un bras. La créature pleine de colère le saisit avec son dernier bras et voulu le broyer, mais Sparcius arriva à temps. Il sauva son compagnon et vengea Fénure part la même occasion en enfonçant sa terrible épée à double tranchant, dans le cou du monstre. La créature rendit un dernier soupir et s'effondra sur le sol. Les chevaliers estourbis se remirent d'aplomb et le pauvre qui faillit se faire broyer remercia Sparcius.

-Merci, Sparcius sans toi je serai mort.

-Ce n'est rien. Dit-il l'air morose.

-Nous avons perdu Fénure, si j'avais su qu'il se serait fait prendre, je ne l'aurai pas envoyé chercher du bois, dit Artis anéantit.

-Il est mort et personne ne peut le ramener, mais le plus terrible aurait été qu'il ne puise pas être vengé, dit Sparcius.

Ils enterrèrent leur compagnon et prièrent pour le salut de son âme. Ils n'étaient plus que neuf. Ils décrochèrent leur couverture, ficelée sur le dos des chevaux, prirent les brindilles qu'avait eues le temps de ramasser Fénure et firent un feu. Les neuf compagnons s'enroulèrent ensuite dans leur couverture, sans manger, car après toutes ces émotions, ils n'avaient pas eu le temps d'attraper du gibier. Le lendemain matin, Sparcius et les autres se réveillèrent. Éldéront un jeune chevalier fougueux aux cheveux blonds et à la barbe naissante fut choisi  pour la corvée de bois. Il prit son épée espérant de tout son cœur ne pas faire de mauvaise rencontre. Sparcius quant à lui était parti à la chasse. Éldéront chercha partout des branchages, mais il n’y avait que des rochers, puis au loin il aperçut un tronc et s'en approcha. Il avait dans ses mains une cognée. Il entreprit la découpe et une petite entaille se forma sur l'écorce. Un peu plus loin Sparcius découvrit un sanglier, de quoi faire un bon repas. Il sortit son énorme épée et s'approcha doucement de l'animal, qui ne l'avait pas vu, car il était en train de se désaltérer dans une petite flaque d'eau. Sparcius souleva son arme au-dessus de sa tête, mais un bruit lui fit perdre l'avantage de la surprise, car le sanglier intrigué sortit sa truffe toute humide et dégoulinante de la flaque et évita le coup. Après avoir identifié la source de l'attaque, il fonça droit sur elle. Sparcius l'évita au dernier moment et avec difficulté à cause du poids de son armure, qui lui faisait perdre de sa vélocité. À la seconde charge Sparcius calcula son coup et trancha net l'animale. Après avoir essuyé sa lame sur la peau de la bête, il la rangea dans son fourreau et prit la carcasse saignante. Éldéront était encore occupé à tailler l'arbre. Sparcius qui l'avait vu avança d'un pas lourd, dégaina son arme et d'un coup précis, découpa l'arbre comme du beurre. Le végétal s'effondra lourdement sur le sol, Éldéront était stupéfait. Sparcius mit un pied sur l'arbre, posa le plat de sa lame sur son épaule et dit en riant.

 - Ça ce n'est pas un arbre pour les chiffes molles.

 Sparcius et Éldéront revinrent au camp. Ils furent applaudis et remerciés de bon cœur, puis tous se mirent à découper des tronçons de bois. Artis lui avait trouvé du silex, ce qui n'était pas très difficile dans ce désert de pierres. Ils firent un bon feu de camp, puis après avoir embroché et fait cuire le sanglier, ils le mangèrent avec appétit. Une fois le délicieux festin terminé, ils éteignirent le feu et se dirigèrent vers les volcans du Gerbalgo. Ils galopèrent et enfin s'arrêtèrent, devant une grande palissade, qui entourait la chaîne de volcans. Elle était en bois et les poteaux étaient attachés les uns aux autres par des tendons de sanglier, des tours de guet étaient postées derrière la palissade et des tentes en peaux étaient dressées, devant les volcans. Les volcans servaient aux gobelins d'immenses fourneaux, ils étaient toujours en activités et des dragons naissaient, au sein de la lave. Les gobelins aperçurent les preux. Ils se mirent à s’agiter dans tous les sens et s’armèrent jusqu’aux dents afin de combattre ces visiteurs indésirables. Des ogres entravés par des chaînes poussèrent de lourdes catapultes sous l'œil attentif de leurs dompteurs. Malheureusement les chevaliers ne savaient pas ce qui se tramait derrière la palissade, ils dégainèrent leur épée, avancèrent en deux lignes bien distinctes et talonnèrent leur monture. Un énorme bloc de pierres vint soudain s'abattre sur nos amis. Il brisa les rangs et deux chevaliers furent emportés. Il ne restait plus que sept preux. Ils descendirent de leur roncin et se dirigèrent vers la fortification. Ils se mirent soudain à brailler un cri de guerre et foncèrent. Les lourdes portes s'ouvrirent et une multitude de gobelins dévalèrent la pente, dans le plus grand désordre. Bruttor, un colosse de deux mètres aux cheveux roux et la barbe tressée fut le premier à abattre une douzaine de gobelins d'un seul coup de son marteau de guerre. Sparcius quant à lui brisa facilement les lignes ennemies. Élderont lui était aux prises avec un ogre, l'immonde créature l'envoya valser d'un coup de massue en orium rouge. Éldéront eut l'armure toute cabossée et sa joue gauche fut endommagée par une des pointes de la massue, du sang chaud sortit de la blessure. L'abjecte créature s'approcha de lui pour lui donner le coup de grâce, puis un rocher vola dans leur direction et l’ogre se prit le projectile en plein sur la tête, ce qui le tua sur le coup. Son corps inerte chuta et Éldéront eut le réflexe de rouler sur le côté. Le carnage ne s'arrêta pas là, car les catapultes se remirent à lancer leurs projectiles meurtriers et des gobelins sortirent aux commandes d'engins de guerre fabriqués en orium rouge. Bruttor, d'un coup de marteau détruisit une des machines qui se mit à flamber, le gobelin fut brûlé sur place et poussa un cri perçant, Bruttor fixa la petite masse verte qui se consumait devant ses yeux. Éldéront se redressa et étripa un machiniste qui s'enfuyait. Une des machines lança un boulet de canon et Bruttor fut projeté sur un rocher pointu qui traversa son armure dans une explosion de sang. Ses compagnons rangèrent leurs armes une fois le carnage terminé et se dirigèrent vers Bruttor agonisant.

-Mes amis, je n'étais pas à la hauteur, j'ai échoué.

- Non ne dit pas ça, lui dit Artis

Bruttor ferma les yeux et partit vers un monde meilleur. Ils l'extirpèrent du rocher pointu, firent une fosse et l'enterrèrent ainsi que cinq autres compagnons morts au combat. Leurs armes furent ensuite plantées près de leur corps. Sparcius, Artis et Éldéront se levèrent et prirent le chemin de la fortification, l'air penaud. Ils regrettaient leurs amis, puis ils se ressaisirent, traversèrent les portes de la fortification et foncèrent vers les escaliers taillés dans le volcan central où se tenait la tour du roi des gobelins. Artis, Éldéront et Sparcius montèrent quatre à quatre les marches et arrivèrent au sommet. Une haute tour leur fit face. La porte de l’édifice était fermée, mais Sparcius d'un coup de sa longue épée la taillada et une ouverture se forma dans le bois. Les trois hommes s'engouffrèrent alors dans l'ouverture. La salle était sombre et faiblement éclairée, le sol était en cristal et laissait se refléter la lave incandescente, qui se trouvait sous leurs pieds. Au fond de la salle, le roi des gobelins était assis sur un trône en orium rouge. Il était entouré par quatre gobelins en armes, des chamanes hurlèrent des incantations magiques, puis une masse sombre s'extirpa d’un trou taillé dans le sol en cristal. Nos trois compagnons furent face à un gigantesque dragon de couleur pourpre. Ses deux prunelles brillaient comme des rubis dans la semi obscurité, qui l'enveloppait comme une cape de voyage. Sa gueule sortit de l'ombre et cracha des flammes rougeoyantes, nos compagnons esquivèrent le déluge de feu. Le dragon qui avait grand faim avala goulûment les chamanes et une éructation rauque se fit entendre. Sparcius fonça vers le dragon qui essaya de le happer. Il évita heureusement la gueule béante du monstre et lui tailla le gosier dans une gerbe de sang. Le saurien eut le temps de dégager son cou trapu et de le diriger au-dessus du petit seigneur vert dans son manteau en soie pourpre. Il souriait tout en touchant la lame d'un petit couteau affilé. La tête se sépara du corps et écrasa le monarque qui hurla à la mort, le corps du dragon percuta le sol qui se brisa, l’édifice trembla sur lui-même et des pierres se détachèrent du plafond et aplatirent les gardes. Les trois chevaliers sortirent de la tour avant qu’elle ne s’effondre. L'édifice s'écroula et une nappe de lave le recouvrit. Nos amis dévalèrent les escaliers et furent poursuivis par la lave, des ogres et des gobelins rescapés s'enfuirent, suivis par des dragons qui sortirent des volcans alentour et obscurcirent le ciel de leur masse sombre. Sparcius, Éldéront et Artis dépassèrent la chaîne de volcans du Gerbalgo et partirent vers l’Est. Ils arrivèrent au Basaï-Dray, le sol se déroba sous leurs pieds et ils tombèrent dans une ancienne galerie bouchée. La galerie était obscure, on n'y voyait goutte, mais une lueur laissa découvrir un nain. Le petit être s'approcha pour observer ces formes insolites de plus près. Il fut stupéfait de découvrir trois humains et se frotta les yeux croyant rêver, car les humains ne s’aventuraient plus dans les montagnes, depuis que l'alliance avec les nains avait été brisée. Le nain ne se posa pas de question et fit signe aux voyageurs de le suivre, puis il fit volte face, les trois hommes le suivirent et durent se baisser pour ne pas se cogner à la tête. Ils débouchèrent dans une grotte tout illuminée par des lucioles enfermées dans des bocaux et ils découvrirent des nains affairés à leur travail. Il y en avait qui manipulaient le métal brûlant avec des tenailles, d'autres s'occupaient des fours. Ils fabriquaient toute sorte d'équipement, des épées, des écus… Le guide fit signe aux chevaliers de ne pas faire de bruit, pour ne pas déranger les ouvriers. Ils arrivèrent ensuite dans une galerie aérée où ils purent se reposer. Plusieurs minutes après, ils se rendirent dans la salle d'audience, après avoir franchi des portes en fer forgées, gardées par quatre nains en armure en orium gris et équipé de hache à doubles lames. Le roi des nains était vieux et ses longs cheveux et sa longue barbe traînaient à ses pieds. Les chevaliers s'agenouillèrent, celui-ci les invita à s'asseoir sur un banc en plomb. Il leur demanda ensuite de lui raconter leur périple. Artis lui raconta la bataille contre les gobelins, le combat contre le dragon… Le roi des nains leur dit:

 - Grand merci seigneurs chevalier, grâce à votre prouesse l'armée gobeline a été grandement affaiblis …

 Il frappa dans ses mains toutes ridées et des nains arrivèrent avec des brouettes contenant des pièces d'armures.

-…Et donc en gage de gratitude, je vous offre à chacun une nouvelle armure en orium blanc ainsi qu'une épée.

 Les nains leur ôtèrent leur armure cabossée, leur prirent leur épée ébréchée et les échangèrent avec celle que le roi des nains leur offrait. Les trois chevaliers remercièrent le roi, prirent congé et furent raccompagnés vers la sortie, bien contents d'être sortis de la mine dans laquelle ils suffoquaient. Ils remercièrent le nain qui les avait guidés depuis le début et se dirigèrent vers le Féralas. Le soleil était à son zénith et la forêt était luxuriante. Tout à coup le ciel s'assombrit, une nuée de Karmataures, la troupe délite de Karma, survola la forêt et nos trois amis furent repérés. Les spectres descendirent à leur hauteur, puis se dressèrent devant eux. À chaque fois qu'ils s'approchaient, on aurait dit que la vie s'arrêtait tout à coup, les fleurs fanèrent et se recroquevillèrent, l'herbe cessa d'être verdoyante, les arbres perdirent leurs feuilles et les oiseaux cessèrent de pépier, on aurait cru que l'hiver était survenue. Nos trois compères furent encerclés. Tout à coup le soleil se coucha et l'obscurité prit place. Les Karmataures dégainèrent leur épée et resserrèrent les rangs. Alors que tout semblait perdu, les spectres arrêtèrent subitement leurs gestes et des hurlements les firent sursauter. Une lumière intense et pure les aveugla et soudain sept loups d'un blanc immaculé et enveloppé d'une aura lumineuse apparurent, c'était surnaturel.

-Ils sont revenus, murmura Éldéront.

Les loups se ruèrent sur les spectres qui une fois touché se dématérialisèrent dans une pluie de lumière, puis ils poussèrent ensuite un dernier et ultime hurlement avant de disparaître comme par magie du monde matériel. Nos trois amis une fois remis de leurs émotions furent encerclés par des elfes en armes, conduis par une chamane. La femme dit :

 - Humains, vous venez de pénétrer au Féralas et notre souverain, le roi Slian a décrété que tout étrangers voulant traverser notre forêt, doivent d’abord faire montre de courage. Nous allons donc vous faire comparaître devant le chef du clan auquel nous appartenons, celui du chef Thanaï. Veuillez nous suivre sans faire de résistance !

Nos amis furent donc attachés et désarmés. Une fois arrivés au clan du chef Thanaï, tous les habitants s'approchèrent d'eux et fixèrent avec étonnement les nouveaux arrivants. Thanaï  sortit ensuite de sa hutte de branchages et de feuillages. Les elfes accompagnant la chamane jetèrent les trois chevaliers à ses pieds. Il avait un large front, était grand et ses sourcils étaient broussailleux. Soudain une jeune femme elfe sortit du rang, elle avait de longs cheveux châtains, des yeux enjôleurs et son corps était serré dans un ensemble en cuir qui soulignait sa belle silhouette fine. Éldéront releva sa tête et la vit, il tomba instantanément sous le charme. Elle se sentit soudain observée. Elle regarda Éldéront et se mit à lui sourire.

 - Élayna !

 Elle se retourna et avant de rejoindre la personne qui l'avait appelée, elle fit un clin d'œil à Éldéront et partit. Il la regarda s'éloigner et un seul mot sortit de sa bouche:

 -Élayna.

 Un pied se souleva derrière lui et lui pressa la tête contre le sol. Le chef les fixa longtemps, le temps d'analyser la situation et eut une idée.

- Relevez les et suivez- moi ! Dit-il aux gardes qui surveillaient nos trois amis

Les elfes de la chamane les redressèrent et suivirent le chef qui ouvrait la marche, la foule s'écarta laissant passer les trois chevaliers. Ils débouchèrent dans un sous-bois, éclairé par les puissants rayons du soleil. Ils courbèrent l'échine et avancèrent à pas comptés, les archers désarmèrent les trois chevaliers et enfoncèrent les armes dans un tas de glaises. Nos trois amis les regardaient faire, étonnés. Le chef s'adressa à eux:

 -Comme vous pouvez le constater, vous êtes à présent sans armes, dommage car vous en aurez besoin si vous voulez survivre.

 Les elfes en armes rassemblèrent les liens des prisonniers et les attachèrent à un pieu. Sparcius se trouvait devant leurs armes et Éldéront et Artis étaient sur ses flancs, on les laissa seuls dans cette posture très inconfortable, seuls et à la merci des bêtes sauvages. La nuit tomba et le ciel était tellement obscur qu'on ne pouvait voir la voie lactée. Soudain une ombre s'approcha près d'Éldéront, il leva la tête.

 -Élayna !

- Chut !

- Vous êtes venue nous aider?

- Oui.

Elle sortit un couteau et découpa leurs liens. Sparcius se releva, empoigna les trois armes et explosa la gangue de glaise. Artis et Éldéront se relevèrent. Ils étaient éreintés, affamés et furent soudain submergés par une vague de fatigue. Ils tombèrent à genoux et Élayna leur demanda de se relever. Des bruissements se firent soudain entendre derrière l'enchevêtrement d'arbres sinueux et confirmèrent les craintes d'Élayna. Tout d'un coup, un grand et puissant reptile à tête de dragon, sortit hors d’un tas de fourrés et les regarda avec envie. La guivre fit ensuite onduler son corps sur l'herbe tendre qui garda une trace de son passage, puis une fois arrivée à leur hauteur, elle profita de leur somnolence pour les étouffer avec ses anneaux. Élayna saisit l’arc qu'elle avait apporté au cas où il faudrait se battre, prit une flèche et la décocha. Le reptile la prit entre les deux yeux, mais cela ne fut pas suffisant. Éldéront qui s’était remit de sa léthargie, releva les autres et une fois remis sur pied, ils formèrent un triangle compact. Ils avancèrent prudemment vers l'ennemi, qui ne s'occupait déjà plus d'eux. Élayna tourna la tête pour voir ce qu'ils faisaient et la guivre l'ayant vu distraite, l'envoya valdinguer avec sa queue. Élayna fut propulsée dans les airs et retomba sur le sol. Éldéront sortit du rang pour aider Élayna, mais la guivre bloqua le passage avec son corps. Sparcius se mit à côté de Éldéront et d'une main experte entailla l'abdomen de la guivre. La créature poussa un sifflement strident et son sang se déversa de la plaie béante. La guivre ouvrit une large gueule et laissa voir une dentition effroyable, elle essaya de happer Artis, mais celui-ci l'esquiva juste à temps et empoigna son épée à deux mains. La guivre renouvela l'attaque, Artis enfonça sa lame dans la mâchoire du monstre jusqu'à atteindre le cerveau de la créature, qu'il transperça de son arme, et la guivre s'effondra. Il extirpa son épée de la gueule saignante et souffla soulagé. Éldéront rejoignit Élayna qui s'était relevée.

 -Est ce que vous allez bien? Lui demanda-t-il.

-Ça va, je n'ai rien de cassé. Lui répondit-elle.

-J'en suis soulagé. Au fait, merci de nous avoir aidé, vous n'étiez pas obligée, dit Éldéront.

-Ce n'est rien, je suis contente d'avoir pu vous apporter mon aide.

Elle regarda le ciel puis reprit.

-Il se fait tard, je vais retourner à mon logis.

-Attendez! Restez! J'aimerais en apprendre un peu plus sur vous… je veux dire sur votre peuple si cela…

-Vous souhaitez en apprendre plus sur moi ou sur mon peuple? Lui demanda elle en souriant.

-Je…

-Très bien, parlons, de toute façon je désire aussi apprendre des choses.

-C'est vrai! Dit Éldéront ravi.

-Ne vous méprenez pas, ce n'est pas sur votre personne, mais sur votre groupe. Permettez- moi de commencer.

-Très bien, que souhaitez vous savoir?

-Qu'est ce qui vous a poussé à venir jusqu'ici? demanda Élayna.

-Nous avons été envoyé par notre roi, Véridion, pour aller quérir le roi du Salommonis, afin qu'il nous apporte son aide pour la bataille à venir contre la démone. C'est tout ce que vous désirez savoir?

-Comment avez-vous réussi à venir jusqu'ici malgré les gobelins?

-Nous sommes passé en force au niveau du volcan central, mais ce ne fut pas sans sacrifice, car la bataille contre les gobelins a eu raison de sept d'entre nous.

-Je suis désolée pour vos amis.

-Ils ont fait leur devoir.

-À votre tour maintenant, car j'en ai fini pour l'instant.

-Très bien, la raison pour laquelle je désire vous connaître plus est que…je ne vais pas y aller par quatre chemin. Je suis tombé sous votre charme dès que je vous ai vu et je ressens quelque chose pour vous. Je sais que cela est rapide, mais c'est ainsi, je ne me l'explique pas. Donc je…

Elle lui saisit la tête et l'embrassa. Éldéront fut surpris, mais ne la repoussa pas.

-Je ne sais pas quoi dire, dit Éldéront.

-Alors ne dîtes rien. Voilà, je vais vous faire une confidence. Je crois que notre rencontre n'est pas le fruit du hasard. Je veux dire par là que c'était écrit, car la chamane de mon clan m'a dit qu'un jour, je rencontrerais un groupe d'humain partit quérir le roi du Salommonis et que parmi eux, un jeune homme aux cheveux blonds me déclarerait sa flamme et que j'étais promise à un bel avenir avec lui.

-Vous pensez donc que c'est moi? C'est bien ça?

-Oui, tout concorde, de plus vous êtes le seul blond du groupe.

-C'est vrai.

 Ils s'allongèrent dans l'herbe et firent connaissance, Élayna se montra moins hostile à l'égard de Éldéront et ce mit à le tutoyer, il fut ravi de voir qu'entre eux tout semblait marcher.

 -Je suis le fils de deux noble du Véridias… Je fus mis au service du roi Véridion à l'âge de seize ans, j'ai deux frères, l'un est mon aîné et l'autre est mon cadet. Je ne te cache pas qu'avant toi j'ai eu d'autres amour…

-Moi je suis la fille unique de deux anciens membres du clan de Thanaï… À mes dix-huit ans, ils sont partis pour la capitale, car ils commençaient à en avoir assez des moeurs de notre clan, moi j'ai préféré rester ici, car je n'ai pas voulut quitter mon ami d'enfance, ils ont accepté mon choix à contre cœur et je leur ai promis de venir les voir le plus souvent possible…

 Ils s'enlaçaient, rigolaient et cela dura jusqu'à ce que le sommeil leur pèse, ils se promirent de se revoir dès que la démone serait enfin morte et dormirent enfin. Le lendemain matin Éldéront se réveilla et fut surpris de ne pas voir Élayna, il se releva et vit les autres se faire réveiller par Thanaï. Artis et Sparcius se redressèrent péniblement, le chef leur dit:

- Je vous félicite, vous êtes venus à bout de cette guivre, qui rôdait autour de notre campement depuis voilà plusieurs lune…

Éldéront cherchait une explication à la disparition d'Élayna et regardait dans tous les sens.

 -… Grâce à vous nous pourrons dormir sur nos deux oreilles.

- Il n'y a pas de quoi, dit Sparcius.

- En gage de remerciement, nous vous offrons ces modestes victuailles, ainsi qu’un sauf-conduit, vous permettant de traverser librement notre royaume et si vous êtes attaqués, le clan le plus proche viendra vous aider.

Il leur tendit une besace en peau de chevreuil remplie de galettes et autres, ainsi que le sauf-conduit. Ils prirent congé et partirent. Ils marchèrent longtemps dans les broussailles et fort heureusement les arbres cachaient le soleil, car il cognait fort. Ils prirent chacun une galette, enfin ils étaient sortis avec quelque chose à se mettre sous la dent. Soudain, la consistance du sol changea, ils regardèrent à leurs pieds, le sol était recouvert de dépouilles d’elfes noirs et d'elfes. Ils entendirent une voix, se tournèrent vers sa provenance et virent un homme.

 - Qui êtes-vous ? Demanda Sparcius.

- Je suis le champion de Karma et voici venue la fin de votre voyage.

 Il avait une armure en argentium noir, une cape déchirée et une longue épée ressemblant à un katana, son visage était grave et quelques cicatrices le strié, ses cheveux étaient mi-longs et noirs et une barbiche pointait sur son menton. Éldéront réagit, il dégaina son épée et dit:

- Va rôtir en Enfer !

- Je prends ça pour un défi. Vous, restez en arrière ! Ajouta-t-il aux elfes noirs, qui se trouvaient derrière lui.

 Il sortit son épée et le duel commença. Le champion s'approcha et Éldéront qui ne pouvait plus contrôler sa haine courut sans réfléchir dans sa direction. Il brandit son arme la fit tournoyer et voulu l'abattre sur le plastron de son adversaire, mais le chevalier noir contra son attaque, les lames s'entre choquèrent et le combat s’intensifia. Éldéront reprit largement l'avantage, les deux duellistes suèrent abondamment. Éldéront eut soudain un moment de déconcentration qui lui fut fatal et son adversaire en profita pour lui asséner un coup avec la garde de son épée et Éldéront se pâma. À l'instant même où le champion du démon voulut porter le coup fatal, après avoir muni son épée d’une aura ardente, une pluie de flèches s’abattit sur lui et ses soldats qui s’effondrèrent sur le sol. Les elfes qui avaient tiré les flèches sortirent de leur cachette et le champion qui était encore debout se mit à rire.

 - Voilà tout ce dont vous êtes capable? Dit-il, c’est pitoyable.

 Il frappa des mains et au moment où il allait disparaître dans un torrent d’obscurité, Éldéront  se releva le nez en sang et malgré le fait  que sa vue fut troublée, ramassa son épée et la lui enfonça dans le cou.

- Tu n’iras nulle part, sauf en Enfer.

Éldéront retira son arme du cou du mort, chancela et tomba à genou. Après avoir remercié les elfes du clan de Tarnama pour leur aide inattendu et pour avoir complètement guéris Éldéront de ses blessures qui avaient été sommairement soignées, les chevaliers reprirent leur route. Ils marchèrent deux jours sans s'arrêter, puis la fatigue se faisant soudain ressentir, ils décidèrent de se reposer, mais la pluie se mit à tomber sur eux et ils durent se réfugier. Ils trouvèrent enfin une grotte.

-Saleté de pluie! Grommela Sparcius.

-Heureusement qu'on a trouvé cette grotte, dit Éldéront.

Ils s'allongèrent après avoir posé leur paquetage, puis s'assoupirent, soudain un grondement se fit entendre.

-Tu ronfles drôlement fort, dit Artis à Sparcius.

 -Ce n'est pas moi, dit Sparcius vexé, et il reprit un poil énervé  dit tout de suite que je suis un gros ronfleur.

-Alors si ce n'est toi…

Un bruit étrange le coupa net. Une flamme verte atterrit près d'eux et éclaira faiblement l'endroit. Ils purent voir une vouivre sur ses deux pattes arrière, son escarboucle brillant de mille feux et ses ailes repliées. Sa gueule de dragon allait cracher une nouvelle flamme verte lorsqu'un rat s'approcha d'elle, elle l'attrapa avec sa gueule, car elle était dépourvue de pattes avant et le mâcha. Sparcius se releva péniblement et profita de cet instant de répit pour foncer droit sur la créature.

 -Non, arrête cette folie! Lança Éldéront.

-Elle est trop loin de nous et je n'ai pas envie de rester sur place en attendant qu'elle nous atteigne avec ses flammes. Dit Sparcius.

La vouivre le vit et lança un rayon rouge grâce à son escarboucle. Sparcius prit le rayon de plein fouet et se mit soudain à vieillir à une vitesse hallucinante.

 -Je ne mourrais pas avant de t'avoir tué, dit Sparcius.

 Il envoya avec les dernières forces qui lui restaient, sa redoutable épée, elle transperça le ventre de la bête et celle-ci trouva La Mort. Sparcius tomba sur le sol et ne fut plus qu'un squelette. Nos deux amis furent effondrés.

 -Pourquoi es-tu toujours si impulsif? Dit Éldéront en versant des larmes.

 Ils voulurent l'enterrer, mais à peine avaient-ils posé les mains sur sa dépouille qu'il tomba en poussière. Le lendemain, ils quittèrent l'endroit maudit et quelques jours plus tard ils arrivèrent enfin au Salommonis. Ils empruntèrent un chemin caillouteux, pour arriver finalement devant le château de Salomon. L'immense édifice était tout blanc, le pont-levis était en chêne et sur le bois était clouée une grande plaque en orium blanc en forme de S.

-Nous avons réussi, dit Éldéront.

Une fois à l’intérieur de l’édifice, le capitaine de la garde escortée par cinq soldats vint à leur rencontre.

- Suivez-moi !

Ils gravirent plusieurs marches, puis entrèrent, dans la salle d'audience et avancèrent jusqu'à un trône richement décoré. Le roi était assis sur un confortable coussin en velours brodé de fils d'or. Ils s'agenouillèrent, puis le souverain leur fit signe de se lever.

- Bonjour, seigneurs chevaliers. Que faite vous si loin du fief de votre suzerain ?

-Notre roi a grand besoin de l’aide de votre armée votre majesté, car il désire mener bataille contre le démon. Tenez voici une lettre écrite de sa main. Dit Artis.

-Je vois, et bien ne vous inquiéter plus pour cela je suis près à aider mon vieil ami. Sur ce, je vous offre le gîte et le couvert jusqu’à ce que mon armée soit prête. Ma nièce va vous conduire à vos chambres.

- Merci seigneur.

Ils prirent congé et sortirent de la salle, la nièce du roi les attendait.

-Veuillez me suivre messieurs !

Ils la suivirent, elle était belle et jeune, elle avait de magnifiques yeux bleu azur et de longs cheveux blonds. Elle leur parlait d'une voix si douce, mais comment résister à son charme? Ils gravirent plusieurs marches en marbre blanc, une fois arrivé elle leur indiqua leurs appartements, puis avant de partir elle leur dit.

-Le repas sera servi dans la grande salle.

Plus tard ils mangèrent en compagnie du roi et celui-ci leur apprit que la mobilisation de son armée risquerait de durer un moment, donc nos deux amis devront attendre avant de pouvoir repartir avec les renforts.

À suivre...

19 mars 2011

GABTOR #1

 

Deus

 

GENÈSE

 Dans un recoin de l’univers, Balhian, "le terrible destructeur de mondes", après avoir saccagé une nouvelle galaxie, volait tranquillement vers sa prochaine cible, lorsque apparut devant lui une très belle dame en armure d'argent et de platine. Elle tenait une longue et redoutable lance à la hampe d'argent et à la lame en cristal, ainsi qu'un bouclier en or. Cette femme n'était autre que la Grande Créatrice. Elle était suivie d'un roi ailé nommé Archéoptor Xyu. Ce dernier portait une armure en or et une épée aiguisée à la garde en argent et à la lame en or. Il dirigeait une armée constituée d'une centaine d'anges à l'haubert de pourpre et d'or et à l'épée aigue. Quant à Balhian, il était immense et son corps semblait être sans fin, quatre grandes ailes supportaient sa masse, deux têtes cornues lui sortaient du corps, ses prunelles lançaient des éclairs et ses deux gueules crachaient des flamme gigantesque. Beaucoup d'anges périrent sous le poids des attaques de l'immonde bête. Mais soudain, la Grande Créatrice, de sa terrible lance lui transperça l'une de ses têtes. La créature poussa un terrible hurlement, maudissant la déesse. Le roi céleste ne pouvant en supporter d'avantage lui envoya son épée et fit taire l'abomination. Les anges le découpèrent ensuite, en plusieurs morceaux et ceux-ci se dispersèrent dans l’univers. Le roi et ce qu'il restait de son armée repartirent pour leur planète, la déesse quant à elle, regagna son royaume en ouvrant les Portes de l'Éternité ...

Plusieurs années s'étaient écoulées depuis la bataille menée contre Balhian, et un mystérieux œil était apparu dans un recoin de l'univers. Cet œil solitaire était inerte, et l'on ne sait par quel prodige, il put soudainement se mouvoir de lui-même. Il se redressa tout d'un coup et dirigea sa pupille vers l'horizon. Il regarda tout autour de lui en tournant sur lui-même, ignorant d'où il venait, et comment il s'était retrouvé ici. 

 -Où suis-je? Qui suis-je? D'où viens-je?

 Cette voix venait de lui, on ne sait comment. Il pouvait s'exprimer de lui-même sans l'aide d'une bouche. Cet œil était vraiment surprenant.

 -Je me sens seul, complètement inutile, je crois bien que je vais errer ici pour l'éternité.

Soudain il ressentit de la peur, mêlée à du désespoir et à de l'abandon, puis une incommensurable colère s'empara de lui.

-Des sentiments m'envahissent, je n'ai jamais ressenti de telles choses, un en particulier me ronge, me brûle. Il faut que je la sorte de moi, cette… Cette colère ! Quand ce cauchemar va-t-il s'arrêter?

 Une planète apparut après qu'il est fait sortir cette colère de lui. Il en fut lui-même étonner.

 -J'ai créé cette planète grâce à cette colère qui brûlait en moi. C'est effrayant.

 Une fois après avoir créé cette planète, qu'il nomma Arckédia, il en conçut d'autres, mais sur la dizaine qu'il produisit en plus d'Arckédia, il n'en nomma que trois, Dragonias, Naptarion et Gabtor. Il fit aussi une lune et un soleil. Et c'est ainsi que naquit la galaxie Sétara. Arckédia, sa première planète, fut celle qu'il choisit pour y vivre. Il eut une meilleure estime de lui-même après s'être prouvé qu'il pouvait concevoir des choses par lui-même, il connut donc de nouveaux sentiments comme la joie, la fierté…Mais il se sentait toujours aussi seul. Il décida donc de peupler les planètes et commença par la sienne. Il engendra des êtres, mais ils ne vivaient pas, ce n'était que des coquilles vides, des corps. Il produisit ensuite des esprits, qu'il mit dans les corps et soudain ses créations se mirent à prendre vie et eurent une intelligence. Mais ils n'avaient pas d'émotions et aucune conscience. Il fit des âmes, les introduisit dans les corps et enfin tout fut fini, il avait réussi, mais il s'aperçut vite que ses créations étaient des êtres faible et fragile. Il fut un peu déçu, mais les garda quand même et en fit ses soldats. Il fit un autre essai afin de créer des êtres plus robustes et produisit des entités à partir des quatre éléments, l’entité du feu : Feuer, l’entité de l’eau : Wasser, l’entité de la terre : Erde et l’entité de l’air : Luft. Il fut moyennement satisfait, car elles étaient fortes, mais n'avaient pas de consistance. Il décida quand même de les garder pour leurs forces et en fit ses gardes du corps. Et enfin il créa l'être parfait, Alchrétamor, qui était une entité enchâssée dans un avatar. Cet être parfait, eut pour mission de régir l’armée de l'œil, qui décida de s'appeler Deus. Deus après avoir été très satisfait de sa première grande réussite, décida d'appliquer ce qu'il avait appris de la création d'un être parfait et peupla les planètes de sa galaxie. Ces êtres parfait ne peuplèrent les planètes de la galaxie Sétara qu'un siècle, car Deus se rendit compte qu'au fil des ans, ils cessèrent d'être sous son contrôle et ceux-ci finirent par le remarquer et se sentant en position de force, ils se rebellèrent contre lui. Il dut les tuer un par un, aidé par les quatre entités. Elles l'aidèrent grandement et éradiquèrent complètement les êtres parfait de chaque planète et Deus devant tant de puissance en pâlit. Un jour, il décida de repeupler les planètes, mais uniquement celles qu'il avait nommées, avec la technique qu'il avait utilisée pour créer ses premières créations complètes, ainsi naquirent les véritables premiers peuples .

 Le peuple bighead était un ancien peuple qui fut créé en premier sur Gabtor. Un jour Deus envoya ses quatre entités sur l’île Noire, là où vivaient les bigheads. Ce peuple qui le vénérait trouva La Mort à cause d’altérations causées par les quatre entités, qui fit que leur environnement devint post-apocalyptique. Les survivants écrivirent que Deus avait banni ses quatre entités qui s’étaient soulevées contre lui et qu’il avait foré un trou dans le sol. Il les avait ensuite enfermées dans des avatars, avait mis ceux-ci dans des sarcophages et les avait accrochés au mur d’une grotte souterraine dont il en avait condamné l’accès avec une porte scellée par quatre clés, qu'il dissémina par la suite. Il avait ensuite rebouché le trou dans le sol. Les survivants bigheads trouvèrent ensuite La Mort après avoir laissé derrière eux cette triste légende.

Dragonias était la plus belle planète de la galaxie Sétara et la végétation y était luxuriante. Les dragons, qui y demeuraient, y avaient construit d’imposantes villes et tout le monde vivait dans la plénitude la plus totale, mais les dragons s’ennuyèrent vite sur leur planète. Un jour un dragon nommé Vertanox, fut le premier à voler dans l’espace après plusieurs tentatives ratées et découvrit qu’il y avait d'autres planètes. Après cette expérience, les autres dragons fascinés décidèrent de partir à la conquête de ces territoires inexplorés. Il y eut alors une grande ruée vers l’inconnu et de nombreux colons entreprirent le voyage. Toutes les planètes furent colonisées, à part Arckédia et Naptarion, qui était habitée par des vampires. Ils avaient repoussé les colons venus envahir leur planète. La bataille avait été sanglante et finalement les colons laissèrent la planète à ses habitants. Le roi des dragons Nagar décida un jour de faire main mise sur toutes les planètes, mais Alchakmor son conseiller et mage personnel, lui conseilla de ne pas le faire et il fut banni. Il trouva refuge sur Gabtor qui avait été abandonnée par les colons, car une étrange force en émanait. Un jour Merkanto, un dragon rebelle au joug de Nagar, décida de prendre le pouvoir. Il avait lut dans d’anciens textes bighead trouvés dans les ruines de l’île Noire et qu’il avait conservé, la légende des entités et l’existence de Deus qui n’était pas connue des dragons. Il s’était mis alors en tête de trouver les entités afin de mener à bien ses plans. Il trouva en feuilletant de plus près les textes anciens, les quatre clefs ouvrants la prison des entités. Il avait deux fils, Nagatar et Tajaran. Nagatar eut droit à la clé du feu et la clé de l'air et Tajaran eut droit à la clé de l'eau et la clé de la terre. Puis leur père leur demanda de partir pour Gabtor et de trouver les entités de Deus. Après le départ de ses fils, Merkanto créa une poche de résistance et décida d’attaquer le roi qui était devenu menaçant. Une grande guerre s’ensuivit entre les rebelles et l’armée du roi et finalement les rebelles en sortirent vainqueurs. Deus voyant le carnage qui s’était produit, décida de rayer Dragonias de la galaxie Sétara. Les deux fils de Merkanto trouvèrent la planète Gabtor, mais ne surent pas que Dragonias n’existait maintenant plus.

 Le ciel était rouge pourpre et ponctué de nuages noirâtres, des petits interstices zébraient la surface sombre et rugueuse de l'île, des filets de lave rehaussaient la teinte noirâtre de la terre mêlée à la cendre et le terrain présentait plusieurs imperfections majeures. Les deux fils de Merkanto évoluèrent dans ce climat lourd et ténébreux qu'était celui de l’île Noire, soudain l'aîné des fils de Merkanto fut frappé par des éclairs surgissant du ciel et fit un piqué. Son frère le rejoignit et s'approcha ensuite de lui. Nagatar bougeait faiblement, son poitrail avait râpé le sol et avait été marqué à vie, ses deux grandes ailes étaient trouées et reposaient pitoyablement à côté de lui et sa grande tête cornue était secouée. Il regarda son jeune frère et dit:

 

-Taj, viens auprès de moi !

Le jeune dragon s'approcha.

-Aide moi à me relever !

Le jeune dragon blanc saisit son lourd frère et l'emmena dans une grotte. Il l'y déposa ensuite. Nag se mit à son aise difficilement, il soufflait et haletait. Taj s'assit à ses côtés.

-C'est sinistre cet endroit. Fit remarquer Taj.

-Il va à ma convenance. Répondit son frère.

Ses lourdes paupières se fermèrent et il essaya de récupérer des forces.

-Ça manque de vie ici…

-Arrête ! On n'est pas venu ici pour s'amuser à faire des êtres vivants. Lança Nag.

-Je trouve…

-Tu ne peux pas te taire?

Nag le regarda durement, des éclairs sortirent de ses pupilles et blessèrent Taj.

-Tu es fou ! s’exclama Taj.

-Tais-toi ! Tonna Nag, ou je vais regretter de ne pas t'avoir tué. D'ailleurs ce n'est pas l'envie qui me manque. Pourquoi notre père t'a demandé de venir avec moi? Je n'ai pas besoin de babillard inutile tel que toi.

- Penses-tu vraiment ce que tu viens de dire? Demanda Taj qui était sous le choc.

- Oui je le pense, maintenant va t-en, si tu tiens à ta vie!

-Très bien, si c'est ce que tu souhaites.

Taj sortit et lorsqu'il fut dehors, une pluie acide tomba sur lui. Il s'envola loin de l’île Noire, le cœur serré, et la rendit invisible ainsi que toutes les terres qui se trouvaient aux alentours. Quelques jours après, il façonna un continent qu'il appela Tajnara et créa sa faune et sa flore. Il découvrit à son grand étonnement cinq autres dragons, Dranfus Le Sage, Sarmas Le Sylvicole, Argus Le Hardi, Magus Le Fourbe et Arfilius Le Glacial, tous les cinq avaient quitté Dragonias avant la guerre et avaient atterri sur Gabtor. Ils décidèrent de faire alliance avec Tajaran et celui-ci fut désigné comme dirigeant de Tajnara à condition qu’eux cinq s’occupent de le peupler. Dranfus créa les humains, Sarmas créa les elfes, Argus créa les nains, Magus créa les gobelins et Arfilius créa les arcotiques. Cela étant fait, ils décidèrent de vivre au milieu de leur peuple et de prendre une apparence humaine pour Dranfus, elfe pour Sarmas, naine pour Argus, gobeline pour Magus et arcotique pour Arfilius. Chaque peuple porta une couleur, le blanc pour les humains, le vert pour les elfes, le gris pour les nains, le rouge pour les gobelins et le bleu pour les arcotiques et les cinq dragons mages enseignèrent la magie qu’ils maîtrisaient à des disciples.

Plus d’un siècle passa.Un jour l’actuel roi des humains Prétarius du faire face à une rébellion menée par son intendant Endrisus, celui-ci perdit la bataille et fut banni du royaume du Véridias. Endrisus avait peut-être perdu, mais repartait avec la moitié du peuple humain et bâtit son propre royaume dans l'Est du Tajnara. Les années qui suivirent furent synonymes de guerres des espèces et les cinq dragons mages qui avaient des disciples pour les aider, eurent du mal à les faire cesser. Taj qui s'était façonné un habitat dans le ciel envoya alors sur Tajnara, une ange  pour relier les différentes espèces entre elles et faire cesser leurs rixes incessantes. Quant elle arriva, tous lui vouèrent un culte et des alliances furent faites. Les cinq dragons mages firent construire une imposante tour en orium pur sur une île voisine au Tajnara, là où avait atterri l’ange. L’ange demeura dans la tour et sa présence suffit à maintenir l'ère de paix qui s'était instaurée. Mais un jour funeste arriva, des mages disparurent mystérieusement et reparurent avec la maîtrise de la magie noire. Ils corrompirent l'ange, qui s'appelait Karma et la transformèrent en démone, ce qui fit que cette ère de paix devint une ère de chaos. Karma se constitua une armée, rasa sa tour en orium pur et s’en fit érigé une nouvelle cette fois ci en argentium pur ainsi qu’une forteresse impénétrable. L'ère de chaos qui s'était instauré avait engendré de nouvelles tensions entre tous les peuples. Les elfes et les humains brisèrent leur alliance, malgré le fait que Sarmas et Dranfus se soient opposés à ce choix. Argus Le Hardi et ses disciples se terrèrent dans leurs montagnes avec le peuple nain et brisèrent l’alliance avec les humains. Magus Le Fourbe profita que les nains soient maintenant sans allié pour les attaquer presque quotidiennement. Arfilius Le Glacial construisit lui et ses disciples un centre, où ils purent exercer leurs connaissances de la technologie et exploitèrent les arcotiques dans des mines d'orium bleu. Un demi-siècle plus tard, les deux rois actuels des deux royaumes humains rivaux firent la paix et décidèrent d'envoyer leur fils Véridion et Salomon sur l'île ou l’ange devenue démon vivait, afin de l'assassiner. Avant que les deux princes ne partent, Dranfus et Sarmas les firent appeler au Temple qu’ils avaient fait bâtir et qui sert d’école aux disciples de la magie verte et aux disciples de la magie blanche. Ils leur demandèrent de récupérer l’équipement que Tajaran avait donné à Karma et qui servira à la nouvelle ange du Tajnara. La mission d’assassina fut un succès et la démone trouva La Mort. Mais à la fin de ce siècle, celle-ci fut ressuscitée et reconstitua son armée.  Magus et Arfilius prirent peur et s’allièrent à elle. Une fois l’alliance conclue ils trouvèrent La Mort un mois après et se firent remplacer par deux mages, qui devinrent des mages supérieurs, dont l'un était Alchakmor, l'ancien conseiller du roi Nagar. Il avait pris une apparence humaine et avait intégré l'ordre des mages rouges. Après avoir appris, la résurrection du démon, Dranfus et Sarmas s’exilèrent. Ils mirent à la tête du Temple un maître et élevèrent deux mages au rang de mage supérieur, afin de les remplacer. Dranfus et Sarmas se terrent maintenant dans les abysses de la mer Impétueuse et attendent la nouvelle ange que leur avait annoncée Tajaran, mais la chose ne se fit pas, car celui-ci avait mystérieusement disparut et les deux dragons mages attendent encore. Véridion et Salomon avaient remplacé leur père. Ils voulurent retourner combattre la démone, mais la vieillesse les avait gagnés. La démone pour se venger de ce que les rois lui avaient fait subir un demi-siècle plus tôt, envoya des troupes tous les mois pour essayer de les tuer, mais rien n'y fit, à part que la femme de Véridion qui était la sœur de Salomon trouva la mort pendant l'un de ces raids.

LEXIQUES

-Les métaux: se trouvant sur le continent Tajnarien sont l'or, l'argent, le bronze, le cuivre, l'étain… Ils sont utilisés dans la vie de tous les jours. Les métaux utilisés dans la fabrication de matériel de guerre sont : l’orium: un métal proche de l'or, il est très résistant et ne se ternit jamais. Il y a plusieurs coloris: le bleu, le rouge, le vert, le blanc, le gris et l'orium pur. L’orium pur est indestructible et rare, mais les nains en trouvent parfois, et l'argentium un métal proche de l'argent qui lui aussi est très résistant et ne se ternit jamais, il y a deux coloris: le noir et l'argentium pur qui est indestructible et rare.

 -Les humains: utilisent l'orium blanc. Ils avaient comme montures des griffons mais plus les années se sont écoulées et plus l'espèce s'est mise à diminuer et en voir devenait rare. Ils se sont donc mis aux chevaux. Leurs armoiries sont un griffon et des bandes vermeils. Les humains sont habiles dans la construction de navires, ils sont aussi des maçons hors pair et de très bon navigateur. On trouve les humains au Véridias et au Salommonis.

-Les elfes: utilisent l'orium vert. Chez les elfes, il y a plusieurs clans et une capitale. Chaque clan est géré par un chef de clan. Les elfes vivant dans les clans habitent dans des huttes végétales. C’est à la capitale que l’on peut voir l’extraordinaire talent qu’ont les elfes dans le travail du bois. Les constructions elfique sont des plus magnifiques et respectent la nature. Les elfes n'ont pas de monture. Ils aiment les guivres et les vénèrent, mais quand elles deviennent dangereuses, ils n'hésitent pas en tuer et à utiliser leurs écailles pour leurs besoins personnels, leurs armoiries sont une guivre. On trouve les elfes au Féralas.

-Les nains: sont d’excellents forgerons et font du très bon matériel de guerre. Ils approvisionnaient jadis les humains en équipements de guerre. Ils utilisent l’orium gris, leurs armoiries sont deux marteaux croisés. Les nains ne vivent que pour travailler dans les mines et les forges et ne se battent que quand ils sont menacés. On trouve les nains au Basaï-Dray.

 -Les gobelins: sont vicieux et personnes ne les apprécient vraiment, ils utilisent l'orium rouge, leur moyen de locomotion est le dragon, mais utilisé seulement par les hauts dignitaires et par l'armé. Leurs armoiries sont un dragon. Ils utilisent les dragons aussi pour alimenter leurs forges. Les gobelins sont de très bons ingénieurs et d’habiles mécaniciens. On trouve les gobelins au Gerbalgo.

 -Les arcotiques: sont des humanoïdes constitués de cristaux, ils vivent dans des icebergs et ils travaillent dans des mines d’orium bleu. Ils sont exploités par leurs mages, qui ce servent d'eux comme esclaves et cobayes. Les arcotiques ne peuvent revêtir d’armure en raison de l’irrégularité de leur corps, donc ils n’utilisent pas l’orium bleu, ce sont les mages bleus qui l'utilisent à leur place pour leurs machines. Les arcotiques ont peur des icediggers des énormes lombrics à la peau en cristal, ces lombrics peuvent perforer la glace, il existe un icedigger faisant plus de dix mètres de longs, c'est la mère de tous les icediggers, elle produit quatre œufs par ans. On trouve les arcotiques sur la partie gelée de la Mer Impétueuse.

 -L'armée de Karma: est composée de Karmataures (spectres glacés), de squelettes, de morts vivants et d’elfes noirs (elfes étant corrompu par l'obscurité). Elle utilise l'argentium pur et l'argentium noir. Elle se trouve dans la forteresse de l'île des Châtiments.

 

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